Uuroggia
Uuroggia est l’une des trois colonies de la République marchande de Caroggia. Située sur les côtes du Vahnamaa, elle est la principale enclave des états arbitrés au sein du vaste territoire des Maahvitts contrôlé par les Tribus vaahvas.
Sommaire
La ville
La ville d’Uuroggia est la seconde plus grande ville des Maahvitts derrière Krelm et devant Baenum Sigur, et le plus grand port du nord devant Rosanhamn. Elle s’étend sur les rives du Vahnamaa sur un cap à l’extrémité nord de la baie de la mer de la Sinine et au sud de la mer de la Kalafiskur. Uuroggia est une ville à deux réalités : la ville coloniale d’abord, près d’un tiers de la cité, fut conçue selon un modèle urbanistique et une architecture directement importés du sud du continent, protégée par de larges murailles et disposant d’un accès direct à la mer. D’autre part, on trouve les quartiers et les faubourgs vaahvas, une véritable forêt de masures, de taudis et de bouges s’étant constitués naturellement au fil des ans tout au long de la côte et autour du comptoir commercial depuis sa fondation en 379.
Les quartiers vaahvas sont appelés les “saxes” dans la plupart des dialectes vaahvas. Ce mot est communément utilisé par l’ensemble des habitants d’Uuroggia et les étrangers qui y séjournent. La dénomination “saxes d’Uuroggia” est souvent péjorative dans le Royaume Central ou en République marchande de Caroggia, elle désigne avec méprisles nombreux quartiers et faubourgs vaahvas qui cerclent la colonie caroggianne originelle.
Ville coloniale
La ville coloniale se compose de cinq quartiers et d’un large port. Son extrémité ouest est occupée par le Palais Cisili. Au nord-ouest de la ville se trouve le quartier de la Lucilla. Au centre et au nord-est de la ville se trouve le quartier de la Belladane. Enclavé à l’est au sein de la Belladane, on distingue le quartier du Monastère Danzama. Enfin, toute la partie sud de la ville est occupée par le quartier portuaire des Havres coloniaux, à l’exception du Palais Cisili qui dispose de ses propres quais.
Palais Cisili
Le Palais Cisili se situe à l’extrémité ouest de la ville coloniale, cerné par les murailles qui donnent sur les saxes. Il n’est accessible que depuis le quartier de la Lucilla par une large porte intérieure gardée par un pont-levis. Le Palais Cisili remplit les fonctions d’une forteresse plutôt que d’un palais bien qu’il ait été bâti selon une architecture raffinée et monumentale, en l’honneur de Sabiena Cisili à partir de la fondation d’Uuroggia pour accueillir les autorités locales. Il domine le reste de la ville coloniale et des saxes. On y trouve un donjon sous le palais qui accueille des prisonniers politiques ou de haut rang (où a notoirement séjourné Aldilandi des Staransö), des archives, le siège officiel de la garde de la cité, celui des dialectiers et les richesses de la préture coloniale. Le Palais Cisili acueille les autorités de la Préture générale d’Uuroggia. Il est notamment habité par Gottardio Linsamas et Léonilde Catalinia. C’est aussi en son sein que sont accueillis les officiels de la République marchande lorsqu’ils sont en visite dans la ville comme le Questeur aux colonies Brinjulf Linsamas. Le Conseil colonial de la Fiducie y siège dans une salle attitrée. La forteresse est lourdement gardée, elle est agrémentée de trois tours et de hauts remparts où on peut circuler en cas de siège. Il dispose de ses propres quais séparés du reste des Havres coloniaux. Le Phare d’Uuroggia est situé en face du Palais Cisili dans la baie de la Sinine.
La Belladane
Le quartier de la Belladane occupe tout le centre et le nord-est de la ville coloniale, cerné au nord les murailles qui donnent sur les saxes, au sud par les Havres coloniaux et à l’ouest par le quartier de la Lucilla. La Belladane est le plus vaste des quartiers de la ville coloniale. Elle accueille en son centre l’essentiel des artisans arbitrés de la ville et compte plusieurs places où sont régulièrement organisés des marchés ainsi que des concours d’artisanat. On y trouve des forges, des menuiseries, des petites verreries mais aussi quelques bijoutiers et ingénieurs, des tavernes tenues par des arbitrés et différents services. Les habitations sont plutôt reléguées sur les bords du quartier mais on en trouve partout, en particulier aux étages car les bâtiments sont construits sur deux voire plus rarement trois niveaux. Près des Havres coloniaux, on peut trouver le Collège colonial d’Uuroggia. C’est un quartier fourmillant d’activité, dominé par les colons caroggians mais il n’est pas rare d’y voir des vaahvas des saxes et toutes sortes d’étrangers. Le quartier est fortement patrouillé par la garde locale ce qui n’empêche pas des heurts assez fréquents mais rapidement dissipés. La Belladane est peuplée en majorité de colons caroggians aux rangs divers, mais on y trouve aussi des minorités de vaahvas convertis ou non, d’eyjarskas, d’Okkùnugir et d’autres populations issues des états arbitrés.
La Lucilla
Le quartier de la Lucilla occupe l’ouest de la ville coloniale. Il est cerné au nord par les murailles qui donnent sur les saxes, à l’est par le quartier de la Belladane, au sud par les Havres coloniaux et à l’ouest par le Palais Cisili. La Lucilla est le second quartier le plus grand de la ville coloniale. Elle accueille surtout des habitations des élites coloniales, qu’il s’agisse directement d’oligarques, d’aristocrates ou de citoyens fortunés. Les colons caroggians en ont fait l’étendard de ce qui se fait de plus raffiné dans leurs autres colonies et à Caroggia en y établissant de grands manoirs au style atypique et de belles propriétés dont certaines peuvent se targuer d’entretenir des petits jardins. Les Linsamas en sont des résidents notoires ainsi que les Yerle ou les Runsalastus. Les boutiques d’artisanat les plus prestigieuses sont situées dans ce quartier ainsi que les services financiers des banques d’Uuroggia. Nombre d’employés en tout genre y vont et viennent le matin et à la tombée de la nuit. C’est un quartier très fortement patrouillé par la garde locale et ceux qui tentent d’y semer la zizanie se font généralement reprendre très sévèrement car l’autorité de la préture coloniale y est presque absolue. La Lucilla est peuplée en majorité de colons caroggians riches ou influents, mais on y trouve aussi des familles fortunées de marchands eyjarskas ou encore de puissants nordiques convertis au culte d’Arbitrio comme les Yerle.
Quartier du Monastère Danzama
Le quartier du Monastère Danzama est enclavé dans le quartier de la Belladane dans son quart nord-est. Le quartier du Monastère Danzama est composé du Monastère Danzama est ses alentours directs qui furent bâtis selon un modèle architectural adaarion. C’est le principal vestige de la participation du Monastère Adaarion à la fondation de la colonie et ce fut un des sièges historiques de la Confrérie Vakooja jusqu’en 402. Aujourd’hui, seule une partie du monastère est vraiment utilisée par les moines et l’apothi qui y séjournent et y organisent les rites des monachistes de la cité. Les bâtiments adaarions autour et une autre partie du monastère a été réaménagés pour accueillir de nombreuses habitations, notamment de caroggians mais aussi de vaahvas convertis depuis plusieurs générations et des réfugiés arbitrés en tout genre. Une aile du monastère est laissée à la gestion de la missio phalangiste locale. On trouve divers artisans dans le quartier mais aussi bon nombre d’artistes, d’apothicaires et bien d’autres services en dépit de sa petitesse. Le quartier du Monastère est fortement patrouillé par la garde d’Uuroggia mais les débordements y sont assez rares et très rapidement maîtrisés. On y trouve le Mazzaket de Danzama. Le quartier du Monastère Danzama est peuplé par une courte majorité de colons caroggians aux origines plutôt modestes. Le reste du quartier est constitué d’Okkùnugir, de vaahvas convertis, d’oberorbaras et de minorités d’adaarions et d’eyjarskas.
Havres coloniaux
Les Havres coloniaux occupent toute la partie sud de la ville coloniale à l’exception du Palais Cisili qui dispose de ses propres quais et ils donnent sur la Baie de la Sinine. Ils sont cerné au nord-est par le quartier de la Belladane et au nord-ouest par le quartier de la Lucilla. Les Havres coloniaux constituent le principal port d’Uuroggia et le seul capable d’accueillir les bâtiments de la République Marchande de Caroggia et du Royaume Central. Les quais se composent de deux dizaines de jetées en pierre permettant d'accommoder deux à trois dizaines de navires de tailles diverses. Certains quais sont équipés de petits fortins de pierre tenus par des gardes de la préture coloniale. On trouve sur le front de mer plusieurs marchés où l’on vend des poissons et des produits en provenance du sud ou du Royaume d’Eyjarfolk, divers bâtiments de guildes et même quelques ergastules pour la main d’oeuvre des entrepôts du port. On y trouve aussi quelques auberges pour les marins de passage. Les Havres coloniaux sont fortement patrouillés par la garde et font l’objet de stricts contrôles de la préture coloniale qui veille à ne pas y accueillir d’indésirables ocolidiens, des sjorovares violents et à ce que les taxes et les droits de douane soient bien appliqués sur tous les produits qui y transitent. La Flotte Adaarionne y disposait de deux quais officiels mais laissés à l’abandon, ils ont aujourd’hui été récupérés par de riches colons. C’est un quartier plutôt malfamé en dépit de l’action quotidienne de la garde. Le quartier des Havres coloniaux est peuplé de colons caroggians aux origines plutôt modestes, de marins eyjarskas et capitalins et de vaahvas escabotes.
Saxes vaahvas
Les saxes vaahvas constituent l’essentiel de la superficie de la ville d’Uuroggia. Véritable forêt de taudis et de masures en bois, elles cernent totalement la ville coloniale dans les terres et s’étendent à l’ouest jusqu’aux rives de la Kalafiskur et à l’est jusque dans la baie de la Sinine. Hors des murs de la ville coloniale, on trouve à l’est la saxe d’Astreife et au nord et nord-est la saxe Sta Uuron. Entre les deux est situé le Stirmarkadi. Tout l’ouest des saxes vaahvas est composé par l’Usündhjelm, seul moyen d’accès vers le Quartier Gris au nord-ouest. La Ostsax se trouve à l’extremité sud de l’Usündhjelm et à l’ouest de la ville coloniale. Au sud des saxes vaahvas, sur le front de mer, on trouve les quais de la Blasjö à l’est de la ville coloniale et à l’ouest de celle-ci, les quais de la Sardine.
Saxe Sta Uuron
La Saxe Sta Uuron occupe la partie nord-est de la ville. Elle est jouxtée à l’ouest par l’Usündhjelm, à l’est et au nord par l’Andesbünd, au sud-est par le Stirmarkadi et au sud par le quartier de la Belladane de la ville coloniale. Une porte à travers les murailles de la ville coloniale permet de rejoindre le quartier de la Belladane au sud. La Saxe Sta Uuron était historiquement une des Saxes les plus riches d’Uuroggia mais elle a été largement détruite par des incendies successifs lors de la Guerre des Saxes. L’essentiel du quartier a été rebâti mais l’activité n’y est plus aussi forte. On y trouve cependant des commerces variés, des petits élevages urbains de volaille, un grand nombre d’habitations et plusieurs marchés couverts faits de bois, de paille et de torchis et où peut trouver des produits importés du reste du continent par les colons caroggians et de l’ensemble des Maahvitts par les vaahvas. C’est là qu’est le Grand brasero Stakklen. La Saxe Sta Uuron était le siège historique de la tribu Sta Uuron mais celle-ci a été dissoute après la Guerre des Saxes. On y trouve aujourd’hui les clans Tisjedon et Osgedur et le clan Myrrh, un clan de la tribu Astreife. La Saxe Sta Uuron est peuplée en majorité par des vaahvas mais aussi par des okkùnugir, des colons caroggians, des vaahvas convertis, et des oberorbaras.
Saxe Astreife
La Saxe Astreife occupe la partie est de la ville. Elle est jouxtée au nord par le Stirmarkadi, à l’est par l’Andesbünd, à l’ouest par le quartier de la Belladane de la ville coloniale et au sud par les quais de la Blasjö. Une porte à travers les murailles de la ville coloniale permet de rejoindre le quartier de la Belladane à l’ouest. La Saxe Astreife porte ce nom en hommage à la tribu Astreife, alliée historique de la préture coloniale ayant contribué quelques fois à la défense de la ville comme lors de la Mikillsjostrid. De plus, les Astreife sont une tribu nomade qui s’établit régulièrement à Uuroggia et cette Saxe est leur lieu de séjour historique. La Saxe Astreife est une des saxes les plus riches et les moins malfamées du fait de sa position géographique idéale entre la ville coloniale et l’Andesbünd. Du fait de son isolement du reste des Saxes, elle est facilement accessible par la garde locale et est assez patrouillée. On y trouve des auberges, des lupanars, des entrepôts destinés à la pêche, des menuiseries, des ateliers de couture, des poissonneries, mais aussi des interprètes et des messagers notamment parmi les vaahvas et d’autres encore. La Saxe Astreife est peuplée de nombreux nordiques avec ou sans tribu et de nombreux clans, parmi lesquels le clan Idatsä, un clan de la tribu Astreife. La Saxe Astreife est peuplée en majorité par des vaahvas mais aussi par des okkùnugir, des colons caroggians, des [[vaahvas convertis, des oberorbaras et des eyjarskas.
Ostsax
L’Ostsax occupe une partie de l’ouest de la ville. Elle est jouxtée à l’ouest et au nord par l’Usündhjelm, au sud par les Quais de la Sardine et à l’est par les quartiers de la Lucilla et par le Palais Cisili de la ville coloniale. La Ostsax est séparée de la ville coloniale par une haute muraille. L’Ostsax est une saxe relativement développée et assez riche du fait de sa proximité avec les Quais de la Sardine, elle souffre cependant de son éloignement des portes de la ville coloniale. La Saxe n’est pas très patrouillée par la garde locale qui y mène parfois quelques actions mais la sécurité dans ces rues est plutôt assurée par la tribu des Reimë qui y est installée. On trouve des commerces en tous genre et quelques ateliers d’artisanat comme des tanneries. Les combats d’animaux (en particulier de chiens et de coqs) y sont fréquents et les divertissements de ce genre nombreux à proximité des maisons de passe appréciées des marins de passage. Quelques marchés couverts profitent également de l’absence notoire des autorités de la préture dans ce coin de la ville et sont des lieux privilégiés de la contrebande. C’est le siège de la tribu Reimë du Saxpravedr. LOstsax est peuplée par des vaahvas avec ou sans tribu dont des escabotes et par de nombreux clans ainsi que par des okkùnugir et des eyjarskas.
Usündhjelm
L’Usündhjelm occupe l’immense majorité de l’ouest de la ville ainsi que sa partie nord. Il est jouxté à l’est par la Saxe Sta Uuron, au sud-est par le quartier de la Ludmilla de la ville coloniale, au sud par la Ostsax et les Quais de la Sardine, à l’ouest par le Quartier Gris et au nord par l’Andesbünd. L’Usündhjelm est séparé de la ville coloniale par une haute muraille. L’Usündhjelm est un ensemble très disparate et hétérogène. Cette appellation généraliste reflète d’ailleurs une réalité plus complexe et changeante. L’Usündhjelm est en fait composé de nombreuses Saxes de petite envergure dont le territoire varie fortement au fil du temps. Lorsque des Saxes se distinguent et prennent de l’importance, elles sont alors appelées directement par le nom qui leur est donné mais la définition de l’Usündjhelm est donc particulièrement imprécise et évolue au gré de guerres territoriales tribales. Tous les secteurs d’activités y sont représentés des éleveurs de volaille urbains aux tenanciers véreux en passant par les mercenaires, les artisans des plus honnêtes, des thralls du Temple des Sept sans tribu ni clan, de simples mystiques, des interprétes et des esclavagistes. Bien sûr c’est aussi une vaste zone d’habitation. Les rues y sont complètement désordonnées, étroites, longues et menant à des culs de sac ou se divisant au contraire en une multitude d’embranchements sans fin qui font de l’Usündhjelm l’endroit le plus labyrinthique des Saxes. Certains y vivent dans des tentes installées au milieu des bâtisses voire par dessus. On y trouve notamment les tribus Homsdal, Staransö ou encore Jolheim. L’Usündhjelm n’est pas patrouillé par la garde mais elle y mène quelques actions régulièrement. L’Usündhjelm est peuplé de très nombreuses tribus et clans et aussi de vaahvas sans tribu ni clan, d’oberorbaras et d’occasionnels eyjarskas.
Le Stirmarkadi
Le Stirmarkadi occupe une petite partie de l’est de la ville. Il est jouxté au nord par la Saxe Sta Uuron et au sud par la Saxe Astreife. Le Stirmarkadi est un quartier particulièrement emblématique des Saxes d’Uuroggia. Il est constitué d’une immense place aux allures de terrain vague partiellement pavée, bordée de quelques rangées d’habitations précaires où les rez-de-chaussée sont consacrés à des commerces et des services basiques. Le Stirmarkadi est avant tout un quartier marchand et de troc. Les marchés qui se déroulent sur sa grand place sont particulièrement nombreux et divers sauf en Nivôse où la place devient plutôt un lieu prisé par des tribus nomades prestigieuses qui s’y installent et où le commerce transite plutôt vers les marchés couverts de la colonie. La place du Stirmarkadi sert de lieu de réunion au Saxpravedr et elle accueille à cette occasion plusieurs milliers de spectateurs venus assister à l’événement. La place abrite le monument artistique du Velehirostleg. Le Stirmarkadi reste un lieu marqué par la misère et on y trouve pas de grandes fortunes mais plutôt des gens très modestes. Le quartier est faiblement patrouillé par la garde car les intrusions de celle-ci lors du Saxpravedr sont considérées comme une forme d’ingérence. Le Stirmarkadi est peuplé en majorité par des vaahvas mais aussi par des okkùnugir, des vaahvas convertis et des oberorbaras.
Quais de la Blasjö
Les Quais de la Blasjö occupent les rives à l’est de la ville coloniale. Ils en sont séparés par une haute muraille. On y accède par le sud de la Saxe Astreife. Les Quais de la Blasjö constituent le premier port vaahva de la cité. Ces quais ne sont faits que de bois et ne sont pas capables d’accueillir les grands bâtiments comme ceux de la Flotte caroggianne. Les locaux y sont des marins escabotes ou okkùnugir, des caboteurs et des petits marchands. On trouve quelques habitations, des entrepôts destinés aux marchands de passage, un chantier naval capable de produire des embarcations de pêche. Ces quais sont très prisés des adorateurs de Sinine qui viennent y accomplir divers rituels.
Quais de la Sardine
Les Quais de la Sardine occupent les rives à l’ouest de la ville coloniale. Ils en sont séparés par une haute muraille. On y accède par le sud de l’Ostsax ou de l’Usündhjelm. Les Quais de la Sardine constituent le second port vaahva de la cité par ordre d’importance. Ces quais ne sont faits que de bois et ne sont pas capables d’accueillir les grands bâtiments comme ceux de la Flotte caroggianne. C’est le port privilégié des pêcheurs qui vendent le fruit de leurs sorties en mer sur des étals directement sur les quais. On y trouve une grande variété de produits de la mer qui s’y vendent ou s’y troquent à bon prix et le quartier est réputé imprégné de leur odeur. Deux petits chantiers navals sont capables de produire des embarcations d’escabotes. Les Quais de la Sardine sont peuplés d’une large majorité de vaahvas dont beaucoup d’escabotes, mais aussi par quelques eyjarskas et okkùnugir.
Quartier Gris ou “Quais des baleiniers”
Le Quartier Gris occupe les rives de de la ville qui donnent sur la Huiskutta, à l’extrémité ouest de la colonie par delà l’Usündhjelm. L’Usündhjelm est le seul point d’accès à ce quartier et ces quais. Le Quartier Gris désigne trois rangées de masures ambitieusement construites sur trois étages disposées sur le seul front de mer d’Uuroggia sur la Kalafiskur au nord-ouest de la ville. Des quais de bois sur piloti y sont régulièrement bâtis mais souvent détruits lors des émeutes car associés à la contrebande eyjarska. Le Quartier Gris est le quartier eyjarska historique d’Uuroggia mais suite aux événements de la Guerre des Saxes puis de l’Affaire des trois Vanimirs, les eyjarskas ont pratiquement disparu. Des marchands vaahvas les ont supplanté et ont pris possession des habitations et des commerces en renouvelant l’activité du quartier. Le Quartier Gris est réputé particulièrement malfamé et la garde de la préture coloniale y est notoirement absente du fait de la distance qui sépare le quartier de la ville coloniale et de l’obstacle que constitue l’Usündhjelm entre les deux. Le Quartier Gris est notamment peuplé par quelques clans des Anwibë. Aldilandi des Staransö est devenu célèbre en commetant diverses exactions dans le quartier contre les eyjarskas. Il traque notamment ceux qu’il soupçonne de participer au commerce de produits issus de la chasse à la baleine et a fait une tradition de les écorcher vif et de les exposer sur des pics dirigés vers l’océan et le Royaume d’Eyjarfolk. Le Quartier Gris est peuplé d’une large majorité de vaahvas dont beaucoup d’escabotes mais aussi par quelques rares eyjarskas devenus très discrets.
Andesbünd
L’Andesbünd désigne les terres à l’est et au nord d’Uuroggia qui constituent ses environs directs et qui sont sous le contrôle de la République Marchande principalement grâce aux patrouilles et aux pérénigrations des dialectiers. Il s’agit d’une région assez désertique, plate et froide, faite de steppe et de landes à l’image du reste du Vahnamaa. L’agriculture y est moins développée que l’élevage et les deux pratiques restent faiblement représentées. Quelques exploitations minières et forestières existent, gérées par des colons caroggians. Surtout, ces vastes étendues servent de terre d’accueil pour bon nombre de tribus nomades qui décident de s’y établir plutôt que de séjourner à l’intérieur de la ville. Ainsi, l’Andesbünd est presque constamment peuplé de diverses tribus qui changent au fil des saisons, et on peut toujours y trouver les restes de campements récents, perpétuellement supplantés par de nouveaux. L’Andesbünd était autrefois nettement plus grand et il occupait une partie des saxes vaahvas actuelles : le nord de l’Usündhelm et de la Saxe Sta Uuron ou encore le Stirmarkadi. Du fait de l’arrivée ininterrompue de tribus et de clans qui s’établissent plus ou moins durablement, l’Andesbünd a vocation à disparaître ou à s’éloigner des murs de la ville coloniale alors que les quartiers nordiques s’étendent.
Histoire locale
Uuroggia fut longtemps un petit comptoir commercial avant de devenir la colonie qu’elle est aujourd’hui. Il ne reste plus rien des ces infrastructures, supplantées par l’établissement d’une ville fortifiée. Ce comptoir est établi en 357 par la première Questure coloniale de la très jeune République vellabriaise sous l’impulsion de la célèbre cheffe-expéditionnaire Sabiena Cisili. Elle en sera la première dirigeante locale quoiqu’elle reste directement sous les ordres de la Magistrature. Sabiena restera dans les mémoires comme celle qui s’est échinée à démontrer aux investisseurs caroggians l’intérêt d’une telle entreprise, qui devient évident lorsqu’en 360, le monopole capitalin sur le commerce avec le Royaume d’Eyjarfolk est rompu et permet aux navires vellabriais de se rendre dans les ports eyjarskas.
La construction de l’actuelle Uuroggia débute dès la fin du quatrième siècle en 379 sous l’impulsion de la République vellabriaise et du Monastère Adaarion qui se sont grandement rapprochés. Ces derniers étaient motivés par l’intérêt de développer les échanges avec les Maahvitts ou encore l’Archipel Eyjarska et d’étendre l’influence du monachisme. Dans les années qui suivent sa fondation, Uuroggia accueille des immigrés vaahvas oberorbaras ou non ainsi que des eyjarskas qui s’établissent surtout hors des murs. Elle est aussi une terre de refuge et d’exil pour les caroggians et quelques minorités d’adaarions et de capitalins, Cependant dès 387, le Monastère Adaarion se retire de la colonie alors qu’elle est en train de devenir une véritable ville. La mort du Sovitelija Aden Danzama marque la fin des aventures de la Nation Adaarionne par delà les mers et son successeur Cailan Galme n’est pas intéressé ni par Gastaphedes ni par Uuroggia.
La Confrérie Vakooja demeure sur place pour organiser la protection du comptoir mais est souvent au centre de heurts avec les autochtones vaahvas. Les autorités caroggiannes sont gênées par ces difficultés qu’on imagine volontiers générées par le zèle religieux des Vakoojas. Après quelques querelles d’ampleur variables, le Saxpravedr est fondé comme une coalition des tribus et des clans de la colonie. En 391, le Suprningkonung dans le Royaume d’Eyjarfolk contribue à faciliter le commerce local en mettant un frein à la piraterie eyjarska des sjorovares. En 402, le Saxpravedr et les autorités caroggiannes adoptent le nom d’Uuroggia après d’âpres négociations. C’est cette même année que la Confrérie Vakooja quitte à son tour la colonie après un énième scandale. En 412 , les autorités caroggiannes prennent le nom de préture coloniale avec la Réforme li Alcontini qui instaure la République marchande de Caroggia.
En 430, les membres de la Magistrature de la République Marchande de Caroggia font un grand discours au Conseil de la Fiducie en faveur d’une invasion du Royaume d’Eyjarfolk. La guerre est justifiée par l’échec caroggian d’imposer diplomatiquement l’abolition de la piraterie eyjarska, celle-ci affectant fortement l’activité commerciale d’Uuroggia. Lors de la Mikillsjostrid ou “Guerre des mers gelées” pour les caroggians, Uuroggia est la cible d’une attaque des Kungsmanns et des Sjorovares qui débarquent sur les côtes du Vahnamaa et établissent un blocus naval de la ville. Alors que les alliés vaahvas d’Uuroggia forcent les soldats eyjarskas à reprendre la mer, la Flotte caroggianne arrive enfin pour percer le blocus eyjarska au prix de nombreuses pertes. Uuroggia devient ensuite le quartier général de vaahvas déterminés à lancer une Veturstrid rendue impossible par l’absence de gel de la banquise. En 432, Uuroggia est frappée par une famine. En 433, c’est une épidémie de dysenterie qui contraint les marins uuroggians à réduire leurs opérations navales. Le roi eyjarska Erik II mène alors une attaque ambitieuse : un raid nocturne dans le port d’Uuroggia afin d’incendier la flotte de la ville. Le raid est un énorme succès et force le préteur d’Uurogia et l’amiral de la flotte à négocier la paix. La République marchande de Caroggia renonce à continuer la guerre et suit la décision prise à Uuroggia.
En 482, Uuroggia est agitée par une Veturstrid fulgurante qui part plus au nord depuis les côtes de l’Evigt Kylma pour attaquer le Royaume d’Eyjarfolk.
En 508, l’éclatement de la peste de la Maasydan et du Kinemaar provoque un afflux de réfugiés vaahvas kinemaers et déclenche la Guerre des Saxes. Des émeutes et une véritable guerre d’escarmouches entre les tribus locales ennemies et la préture coloniale débutent et s’étalent sur plusieurs mois. Enfin, la Guerre des Saxes voit l’ascension des Yerle avec la nomination de Dongadir des Yerle au poste de garantier de commerce.
Evénements récents
Dès 514, Uuroggia fut au centre de l’Affaire des trois Vanimirs. Le 12 octobre, les rumeurs de l’attaque sur le Temple de Sinine tournent à l’émeute et donnent lieu à une répression des autorités de la préture coloniale et de ses alliés vaahvas qui s’étale sur trois jours. En 516, l’incapacité des Astreife à défendre Uuroggia entraîne le siège de la ville qui met en déroute la préture coloniale comme le Saxpravedr. La crise ne trouve sa résolution qu’avec le paiement d’un lourd tribut et l’expulsion de l’immense majorité des eyjarskas de la ville.
Depuis, l’autorité du préteur général Gottardio Linsamas et celle de son garantier de commerce Dongadir des Yerle sont de plus en plus contestées. Les heurts sont courants dans la ville, déclenchés notamment par la vindicte de la thrall de la tribu des Homsdal Lif la Pieuse.
Politique
Uuroggia est une ville à la politique locale historiquement mouvementée sans qu’elle n’en soit pour autant une ville instable où le pouvoir caroggian serait constamment contesté. En tant que colonie caroggianne, Uuroggia est dirigée par une Préture coloniale incarnée en la personne du préteur général Gottardio Linsamas. De plus, Uuroggia possède une voix au sein de la Magistrature en la personne du questeur aux colonies, le fils de Gottardio, Brinjulf Linsamas. En pratique, le pouvoir de la préture s’étend surtout entre les murs de la ville coloniale. L’autorité de la préture dans les saxes vaahvas dépend de ses alliances avec les tribus et les clans qui s’y livrent une guerre d’influence sans merci. Cette influence s’exprime notamment au sein du Saxpravedr, une assemblée qui réunit les plus importants d’entre eux mais qui dispose en pratique d’un pouvoir très relatif sur les saxes et nul sur la ville coloniale. Sur le plan extérieur, Uuroggia est fortement impliquée dans les conflits qui animent les tribus vaahvas du Vahnamaa parmi lesquelles elle trouve régulièrement des alliés stratégiques notamment contre le Royaume d’Eyjarfolk ou des confédérations de tribus hostiles. Elle est en lutte constante contre la piraterie eyjarska qui parasite la route jusqu’au reste de la République marchande.
La paix civile à Uuroggia est en partie assurée par le garantier de commerce, Dongadir des Yerle, lié à la préture par un mariage entre sa fille et Brinjulf Linsamas du préteur général Gottardio Linsamas. Issu des autochtones comme le veut la nature de son poste, Dongadir des Yerle a pour mission avec le reste de son office colonial de tout mettre en œuvre pour faciliter le commerce caroggian et de résoudre les conflits avec les vaahvas. Il est le médiateur principal entre les autorités coloniales et les tribus et les clans les plus influents et dispose à ce titre d’une grande responsabilité. Nommée par le préteur Gottardio Linsamas en 510, la préteur à l’intérieur Léonilde Catalinia est responsable de la garde locale et de la sécurité de la colonie. Elle dirige l’essentiel de son action vers la défense de la ville coloniale et mène régulièrement des incursions dans les saxes (et particulièrement leurs différents quais à l’exception du Quartier gris) pour y lutter contre la pègre et tout particulièrement ses activités de contrebande. Léonilde Catalinia est aussi celle qui commande en pratique les dialectiers, des officiers caroggians spécifiques à Uuroggia qui s’assurent de lui trouver des alliés parmi les tribus et les clans vaahvas et parlent certains dialectes locaux. Elle entretient d’excellentes relations avec les Astreife ou les Reimë mais possède aussi de nombreux ennemis qui n’apprécient pas son zèle.
Comme toutes les colonies caroggiannes, Uuroggia dispose d’un Conseil colonial de la Fiducie. Ce conseil réservé aux seuls colons caroggians est surtout consultatif puisque ses lois coloniales peuvent être annulées ou modifiées par les institutions de Caroggia. Si cette assemblée est historiquement défavorable aux vaahvas pour leur préférer les intérêts des caroggians, elle reçoit parfois certains membres du Saxpravedr avec lequel elle doit collaborer.
Sécurité
Etant donné que la République marchande de Caroggia n’entretient pas d’armée de métier, la Préture coloniale se repose avant tout sur l’emploi de mercenaires caroggians, vaahvas, eyjarskas et même capitalins pour assurer la sécurité des alentours de la ville d’Uuroggia. Pour faire face aux difficultés entraînées par la barrière de la langue, la Préture coloniale a cependant développé un corps particulier d’officiers caroggians : les dialectiers. Ces derniers sont nécessairement issus de l’Académie militaire de Caroggia et reçoivent une formation complémentaire au Collège colonial d’Uuroggia. Ils agissent surtout en tant que meneurs, émissaires et interprètes pour mobiliser des mercenaires autochtones parfois loin jusqu’à l’intérieur des terres du Vahnamaa, en quête d’alliés pour Uuroggia.
La ville d’Uuroggia entretient toutefois une garde professionnelle, essentiellement composée de caroggians et de vaahvas recrutés sur des critères assez restrictifs, qui agit principalement entre les murs de la ville coloniale et qui se risque parfois à intervenir jusque dans les saxes vaahvas. Elle est directement sous le commandement de la préteur à l’intérieur Léonilde Catalinia. La sécurité au sein des différentes saxes vaahvas est plutôt assurée par les tribus et les clans qui les contrôlent, voire directement par la pègre qui y pullule. Les tribus, les clans mais aussi les organisations criminelles y pratiquent d’ailleurs parfois leur propre justice à leurs frais loin de l’influence de la garde d’Uuroggia et des autorités de la préture.
Parmi les anciens membres célèbres de la garde locale, on peut trouver Mireia Sacanis.
Fortifications
Uuroggia est protégée par de hautes murailles qui font jusqu’à dix mètres de hauteur et font tout le tour de la ville coloniale. Elles sont directement connectées au Palais Cisili et agrémentées de petits fortins qui servent de garnisons à la garde locale. Seules deux portes percent ces épaisses murailles, toutes les deux dans le quartier colonial de la Belladane, elles donnent respectivement sur la Saxe Sta Uuron et la Saxe Astreife au nord et à l’est et peuvent bien sûr être fermées. Le seul port d’Uuroggia à être vraiment défendu est celui des Havres coloniaux. Ces derniers sont principalement gardés par la petite forteresse du Phare d’Uuroggia et par la présence d’une partie de la Flotte caroggianne.
Gardiens de la paix et garnisons
La sécurité locale est assurée par la garde commandée par la préteur à l’intérieur Léonilde Catalinia. Cette garde est surtout active dans la ville coloniale et mène quelques incursions dans les Saxes où ce sont surtout les tribus et les clans eux-mêmes qui assurent le maintien de l’ordre voire une justice rapide. Les vaahvas les mieux intégrés peuvent devenir gardes au même titre que les colons caroggians. Ces gardes sont assistés par des dialectiers. La garde d’Uuroggia entretient deux garnisons dans la ville coloniale, la première au Palais Cisili et la seconde dans le quartier de la Belladane. Une troisième garnison est située à la sortie de la ville dans la Saxe Sta Uuron et c’est la seule des saxes.
Pègre
Uuroggia est une ville à la criminalité très importante, en particulier dans les saxes qui sont marquées par une misère généralisée. La ville coloniale, elle, est surtout le théâtre de troubles occasionnels et la garde locale incarnée par Léonilde Catalinia y maintient une présence forte. Cela dit, des ambitieux tentent parfois des coups importants pour s’emparer des richesses qui s’y trouvent. De l’autre côté, les saxes qui constituent un véritable labyrinthe de taudis permettent aisément aux criminels de se mettre hors de portée des autorités et l’immensité de ces quartiers y rend périlleuses toutes les incursions de la garde. La criminalité est de plus fortement liée aux querelles internes (vengeances, luttes territoriales ou commerciales) des tribus et des clans du Saxpravedr ce qui n’empêche pas l’émergence de bandes et d’autres organisations criminelles plus ou moins importantes qui n’y sont pas directement liées.
Uuroggia constitue de plus une plaque tournante de la contrebande des mers du nord avec Rosanhamn. Les contrebandiers uuroggians sont fortement liés aux ports de la Confédération zarègue et à leurs homologues eyjarskas, à l’image de la Vanliga de Rosanhamn, une organisation criminelle dirigée par Mireia Sacanis qui a d’étroites relations avec les marchands uuroggians en général qu’ils soient d’origine caroggianne ou vaahva. De même, les contrebandiers uuroggians se rendent parfois jusque dans l’Archipel des Trombes où ils sont liés au discret port de Baie-aux-canards. Les escabotes s’engagent souvent dans des activités de ce type et pratiquent le cabotage.
Economie
Uuroggia est le premier port des mers du nord devant Rosanhamn et une ville prospère bien qu’il n’y fasse pas bon vivre.
Secteur primaire
Le secteur primaire est assez peu présent à Uuroggia, et pour cause : le Vahnamaa est une région froide et peu propice à l’agriculture. La pêche côtière y est de loin l’activité la plus développée et Uuroggia peut se targuer d’être le premier port de pêche des Maahvitts mais demeure assez loin derrière Rosanhamn dans le Royaume voisin d’Eyjarfolk. Les produits de la chasse et de l’élevage sont plutôt importés du reste du Vahnamaa. Les matières premières sont quant à elle généralement importées depuis le sud du continent, bien qu’il existe une petite activité minière et quelques exploitations forestières aux alentours de la ville, gérées le plus souvent par des colons caroggians.
Artisanat et industrie
Il y a un grand nombre d’artisans à Uuroggia. La plupart des métiers y sont représentés à travers la population vaahva, très importante dans le secteur des forgerons, armuriers, tanneurs et couturiers, et caroggianne, plutôt spécialisée dans des domaines prestigieux de l’orfèvrerie, dans les métiers liés à la construction navale autour des chantiers des Havres coloniaux : charpentiers de marine, menuisiers, cordonniers, fabricants de voile ou d’instruments de navigation. On trouve aussi un grand nombre d’éthylistes, de bouchers et de cuisiniers dans les saxes comme dans la ville coloniale.
Commerce et services
Sur le plan commercial, il s’agit d’un carrefour économique important, à la croisée entre le Royaume d’Eyjarfolk, l’immense territoire des Tribus vaahvas dans les Maahvitts et les états arbitrés du sud du continent. Il s’agit du seul port des Maahvitts capable d’accueillir les navires marchands en provenance de la République marchande de Caroggia ou du Royaume Central. Il s’agit à la fois d’un débouché essentiel pour le réseau commercial qui relie les tribus vaahvas nomades et sédentaires et d’un accès direct aux produits rares et exotiques du nord pour les commerçants caroggians et plus rarement capitalins et eyjarskas. La plupart des types de marchandises transitent à Uuroggia et il est possible d’y faire importer à peu près n’importe quel produit du continent, bien que ce soit souvent à grand prix. En effet la préture coloniale impose de lourdes taxes sur tout ce qui circule par les quais ce qui rend très lucrative la contrebande. Certains marchands uurroggians paient l’entretien de phares sur les côtes de l’Archipel des Trombes. Il existe à Uuroggia un tout petit nombre d’enquestaires émigrés depuis La Capitale qui proposent des services de filature, de recherches et autres investigations.
Plusieurs banques sont présentes à Uuroggia : des banques dites coloniales, fondées par des colons caroggians et généralement d’envergure modeste, et d’autres succursales de celles détenues par les grandes familles de la République comme la Banque d’Aados. Dans ces banques, il est possible de faire changer sa monnaie et d’obtenir des service financiers y compris pour les vaahvas faisant preuve de sérieux et surtout de solvabilité. Ces banques ont des émissaires et des bureaux jusqu’à Ronsahnamn. Les plus riches caroggians utilisent d’ailleurs fréquemment des bons de change qui sont moins susceptibles d’être volés. Uuroggia frappe ses propres azalans sur lesquels on peut apercevoir le symbole de la cité. C’est la principale monnaie en usage dans les Maahvitts (où l’essentiel de l’activité économique est fondée sur le troc) et sa valeur est supérieure à celle de toutes les autres monnaies du continent.
L’esclavage est assez développé à Uuroggia bien que la ville ne rivalise pas avec Rosanhamn ou Kallstrand en la matière. Il s’agit surtout d’un esclavage d’exportation de nordiques vers les états arbitrés ou interne aux Tribus vaahvas dans les Saxes. D’autres esclaves demeurent à Uuroggia pour y travailler en tant qu’ouvriers divers ou même domestiques.
Enfin, Uuroggia possède de petites communautés d’érudits, composées de caroggians et d’eyjarskas mais aussi de quelques capitalins et adaarions. Ces érudits proposent de nombreux services à la population coloniale et servent de traducteurs, d’interprètes ou de tuteurs. Ils se mettent régulièrement au service de familles d’oligarques, d’aristocrates ou de simples colons fortunés ou travaillent au sein du Collège colonial. D’autres petites communautés d’érudits vaahvas existent dans les saxes, elles réunissent des savants (dont de rares historiens, géographes et même mathématiciens vaahvas) des amateurs de la Kinterïa et autres philosophes, des apothicaires et des thralls de toutes les tribus et de toutes les confréries. Selon les circonstances, certains de ces érudits (généralement les mieux intégrés et donc les vaahvas arbitrés) peuvent être amenés à collaborer ou même à étudier au Collège colonial. La Corporation médicastre est absente de la colonie.
Société
La société de Uuroggia diffère largement de celle des autres colonies caroggiannes ainsi que de celle des villes vaahvas.
Colons caroggians
Les colons caroggians sont les caroggians venus s’installer à Uuroggia depuis la Vellabria, la Dione, la Medeva, la première ville de la République Marchande Caroggia ou encore l’une des autres colonies caroggiannes. Peu de caroggians viennent vivre à Uuroggia pour y faire prospérer leur famille, y éduquer leurs enfants ou y séjourner ; ce n’est pas un lieu de villégiature. Depuis sa fondation, Uuroggia accueille surtout des agents ou des membres secondaires de familles d’oligarques venus temporairement et pour des raisons commerciales en tant que gestionnaires, ou encore des aristocrates ruinés en quête d’opportunités. Cela dit, Uuroggia abrite aussi une grande part de simples citoyens qui sont employés dans des secteurs différents : pêche, artisanat et métiers liés à la navigation ou à l’entretien de la flotte caroggianne, services. Uuroggia n’est pas toujours une destination que l’on a choisie : certains caroggians l’ont fait pour s’exiler car l’influence des familles majeures de la République marchande de Caroggia y est notoirement moins forte que dans le sud et qu’on peut donc s’y mettre à l’abri de certaines répercussions. Des indésirables peuvent aussi y être expédiés par les autorités (mais généralement en tant qu’esclaves) ou leur propre famille. Beaucoup de colons caroggians (hors oligarques et aristocrates) sont employés par des familles demeurées dans les colonies ou en Vellabria. Les colons caroggians sont parfois impliqués dans la pègre locale et en particulier dans la contrebande (notamment des oligarques qui la permettent ou la facilitent). Ils emploient des vaahvas ou des okunnùgir à leur service. La préture coloniale sélectionne ses futurs membres parmi les colons caroggians.
Les colons caroggians vivent essentiellement entre eux au sein la ville coloniale dans les quartiers de la Belladane, de la Lucila, du Monastère Danzama et des Havres coloniaux. Les membres les plus prestigieux de la préture et certains domestiques séjournent dans le Palais Cisili et ses abords directs.
Okunnùgir
Le mot Okunnùgir désigne indifféremment les colons caroggians et les immigrés d’autres nations du sud (principalement le Royaume Central, la Nation Adaarionne et plus rarement la Grande Huratelon]) qui ne constituent pas l’élite coloniale et vivent mélangés aux vaahvas notamment au sein des saxes d’Uuroggia. Il s’agit d’une population modeste directement au contact des autochtones nordiques avec qui ils cohabitent et collaborent, subissant des discriminations similaires aux leurs du fait de la précarité de leur condition. Les Okunnùgir sont représentés dans la plupart des métiers : on y trouve des pêcheurs et des agriculteurs des faubourgs, des artisans, des marchands, des gérants d’auberge et de maisons closes, des médicastres, et même des moines ou de simples petites frappes. Ils travaillent au service des colons ou des vaahvas, plus rarement à leur propre compte, et sont pour beaucoup (surtout les plus miséreux) impliqués dans la pègre dUuroggia.
Les Okunnùgir sont bien souvent issus de familles de colons caroggians ayant fait faillite à Uuroggia et n’ayant pas su maintenir leur influence ni subvenir à leurs besoins matériels. Selon l’ancienneté de leur présence dans la ville et plus particulièrement dans les Saxes (qui remonte parfois à plusieurs générations voire un siècle entier), ces Okunnùgir ont été plus ou moins perméables à la culture vaahva qu’ils assimilent tout en revendiquant fièrement leur ascendance propre qu’elle soit capitaline, caroggianne ou adaarionne (plutôt que de se considérer comme des “okunnùgir”, un terme vahnamaate). Les Okunnùgir sont aussi souvent des réfugiés ou des criminels en fuite, par exemple eyjarskas ou encore capitalins. Les Okunnùgir peuvent être des métisses. De rares excentriques font même le choix de se convertir au Culte des Sept mais ils sont considérés (au mieux) comme une curiosité par les arbitrés ainsi que par les vaahvas et au pire comme de véritables nuisibles. D’autres sont restés dans le giron monachiste mais adoptent une petite part de folklore religieux eyjarska (l’emploi de talismans et d’encens, la croyance dans les leifersals, la bénédiction des navires) ou même quelques éléments du Culte des Sept. Beaucoup d’entre eux ont été victimes de pillages divers lors de la Guerre des Saxes en 508.
Les Okunnùgir vivent surtout dans le quartier de la Belladane et des Havres coloniaux dans la ville coloniale et dans la saxe Sta Uuron, la saxe Astreife, le Stirmarkadi, les Quais de la Sardine ou les Quais de la Blasjö. On les trouve en faible proportion dans l’Usündhjelm.
Vaahvas convertis
Les vaahvas convertis représentent une petite partie des habitants vaahvas d’Uuroggia. Ils sont des adeptes du Culte d’Arbitrio monachiste dans leur immense majorité, et constituent un groupe particulièrement disparate. Une minorité d’entre eux, convertie de longue date et historiquement liée à Uuroggia a su s’intégrer à la ville coloniale et jusque près des autorités et des élites caroggiannes, à l’instar du clan des Yerle dont le le membre le plus influent, Dongadir des Yerle, fut choisi comme garantier de commerce. La plupart des convertis ne jouissent pas d’une telle position : ils sont plutôt des réfugiés religieux venus de tous les Maahvitts, considérés avec méfiance ou curiosité et fréquemment rejetés autant par les colons que par les vaahvas. Les thralls et l’ensemble des personnels du Temple des Sept les considèrent le plus souvent avec mépris en tant qu’oberorbaras, cela dit leur influence n’est pas des plus déterminante à Uuroggia et les convertis n’ont pas à y craindre autant de représailles ni d’être ostracisés comme dans le reste du territoire des Tribus vaahvas. Ainsi, certains convertis peuvent être respectés et admirés - pour leur réussite matérielle bien davantage que pour leur conversion - mais la plupart ne bénéficie pas d’un tel traitement. Ceux qui ont adopté les moeurs caroggiannes peuvent même espérer intégrer le Quartier des érudits de Golvandaar s’ils en ont les moyens. Les moins protégés furent la cible de pillages lors de la Guerre des Saxes en 508.
Les vaahvas convertis les plus intégrés vivent dans les quartiers de la Belladane ou de la Lucilla de la ville coloniale. Les autres résident plutôt dans les Havres coloniaux, dans la saxe Sta Uuron et la saxe Astreife. Un bon nombre de vaahvas convertis vivent également à proximité du Monastère Danzama où ils reçoivent la charité monachiste.
Autochtones vaahvas
Les autochtones vaahvas représentent une nette majorité des habitants de la ville d’Uuroggia. Ils sont une mosaïque des différentes communautés nomades ou sédentaires de zarègues, de zaragans, de vahnamaates, de kinemaers et de kylmates que l’on peut trouver à travers les Maahvitts. Pour des raisons très diverses, ces tribus, ces clans voire ces familles et ces individus ont émigré vers Uuroggia. Là où certains sont des uuroggians depuis la fondation de la ville en 379 (voire des autochtones antérieurs, déjà présents sur les côtes vahnamaates avant l’arrivée des colons et l’établissement du comptoir commercial), beaucoup sont des immigrés plus récents, présents depuis quelques générations seulement. Les représentants des tribus et des clans les plus influents se réunissent régulièrement au sein du Saxpravedr.
Les vaahvas uuroggians sont caractérisés par leur caractère citadin et leur métissage culturel avec les populations issues des états arbitrés. Les traditions et les coutumes nordiques comme l’Oykor, les valeurs du Temple des Sept ou encore la philosophie vaahva de la Kinterïa sont fortement dévoyées à Uuroggia. Elles sont loin d’être uniformément suivies et leur respect est souvent le sujet de heurts entre les vaahvas les mieux assimilés, fortement capitalinisés et les immigrés plus récents, souvent prompt à l’étonnement lorsqu’ils découvrent la colonie. Les vaahvas occupent tous types de métiers dans les Saxes : pêcheurs, agriculteurs, éleveurs, marins, charpentiers de marine et cordeliers, artisans divers et variés, ils offrent aussi un grand nombre de services : tavernes, maisons closes, spectacles de rue… Il leur arrive souvent d’être employés dans la ville coloniale comme ouvriers ou domestiques mais ils n’y séjournent quasiment jamais. Enfin, ils représentent une grande part de la pègre uuroggianne : Ursuli des Anwibë en est un bon exemple.
Les autochtones vaahvas vivent dans les Saxes d’Uuroggia, c'est-à-dire les quartiers nordiques qui entourent la ville coloniale.
Religion
Uuroggia est une ville à la vie religieuse riche et agitée. Le Culte des Sept y est majoritaire. La plupart des vaahvas en sont de fervents adeptes même si en pratique, les traditions religieuses ont parfois fortement périclité voire ne sont plus en usage du tout. Le Temple des Sept et ses confréries ont notoirement moins d’influence à Uuroggia que dans le reste des Maahvitts : la vie urbaine au contact des arbitrés a fortement diminué l’importance des thralls dans les tribus et les clans. Ces derniers font toujours office d’autorité religieuse et tentent fermement de combattre l’influence du Monastère Adaarion, l’abandon de coutumes ancestrales et toute forme de syncrétisme. Les vaahvas locaux sont des adorateurs de la Sinine et de la Kalafiskur (particulièrement proches) et les pèlerins abondent depuis le reste du Vahnamaa et même la Zaraga, le Kinemaar et l’Evigt Kylma].
Le monachisme est majoritaire chez les colons caroggians et les okunnùgir. Les traditions religieuses d’Eyjarfolk sont pratiquées par les eyjarskas et certains usages simples (l’emploi de talismans et d’encens, la croyance dans les leifersals, la bénédiction des navires) se sont propagés au sein des foyers monachistes les plus miséreux, principalement parmi les okùnnugir. Les élites coloniales s’adonnent à un monachisme caroggian plus strict ; certains cercles huppés pratiquent même le Libre-arbitrage mais ce phénomène demeure cantonné aux milieux proches de l’Oligarchie. On trouve aussi quelques rares convertis phalangistes parmi les colons caroggians : ils sont encadrés par une simple missio depuis le Monastère Danzama.
Une part non négligeable de vaahvas sont convertis au culte d’Arbitrio de rite adaarion. Certains de ces convertis se sont particulièrement bien intégrés à la ville coloniale au point de participer à la gestion de la préture mais ils constituent plutôt une exception. La plupart des convertis sont pour la plupart des réfugiés. Même ceux dont l’arbitrage remonte à plusieurs générations (la Campagne de la Zaraga par exemple) sont confrontés aux pratiques discriminatoires des autorités coloniales et des colons à l’égard des vaahvas. Les vaahvas eux-mêmes tolèrent plus ou moins ces convertis qu’ils considèrent naturellement comme des oberorbaras, ce qui n’empêche pas certains de gagner leur respect.
Culture
Uuroggia est une ville culturellement divisée. D’un côté, les élites caroggiannes et les riches étrangers surtout cantonnés à la ville coloniale sont demeurés relativement imperméables à l’influence vaahva et suivent scrupuleusement les usages de la culture mondaine propre à la République marchande de Caroggia. De l’autre, les populations plus modestes qui habitent surtout les saxes, majoritairement des vaahvas mais aussi des minorités de caroggians, d’eyjarskas ou encore de capitalins immigrés, coexistent difficilement dans un mélange atypique. Les traditions vaahvas sont très suivies mais souvent dévoyées et les nordiques moins prompts à respecter leurs valeurs d’hospitalité, de respect et même de religion, souvent plongés dans la pauvreté la plus absolue et parfois en quête d’une vie libre de caroggian, de richesses, ou encore d’une forme de capitalinisation voire d’arbitrage.
La ville d’Uuroggia est unique au sein des Maahvitts et ses habitants issus des milieux populaires sont particulièrement superstitieux. Ils sont aussi chauvins : les uuroggians sont moqueurs envers les zarègues, les sigurites voire les vaahvas en général, les rosanans et l’ensemble des eyjarskas, mais aussi envers les caroggians et en particulier ceux des autres colonies caroggiannes. Les habitants d’Uuroggia parlent essentiellement le capitalin bien que des minorités de vaahvas ne soient locutrices que des dialectes vaahvas. Le caroggian archaïque y est pratiquement inexistant.
Noms vaahvas à Uuroggia
La plupart des vaahvas uuroggians, fortement capitalinisés, ne suivent plus à la lettre le système particulier de formation des noms vaahvas. Parmi les pratiques les plus courantes, l’une d’entre elles se distingue nettement : les nordiques s’appellent simplement “[prénom] des [nom de tribu ou de clan]” ou encore “[prénom] Sta [nom de tribu ou de clan]”. Il est important de noter que le nom de la tribu prime généralement sur le nom du clan, mais qu’il existe bien des clans sans tribu dans la colonie. D’autres traduisent l’intégralité de leur nom vaahva ou bien se contentent de surnoms.
Tribus et clans à Uuroggia
Les tribus et les clans d’Uuroggia suivent des traditions dévoyées. Ainsi, il n’est pas rare d’y trouver des tribus où le fonctionnement clanique est aboli ou à l’inverse des clans qui ne sont rattachés à aucune tribu comme c’est par exemple le cas des Yerle. Une importante part des vaahvas d’Uuroggia sont des vaahvas sans tribu ni clan du fait de leur exil et ceux-là suivent un modèle familial des plus classiques. D’autres tribus, les tribus équestres vahnamaates, ne font que séjourner périodiquement à Uuroggia, dans l’Usündhjelm ou dans les saxes. C’est par exemple le cas de la tribu Astreife.
Traditions locales
- Réunions du Saxpravedr au Stirmarkadi : les vaahvas de la ville d’Uuroggia sont somme toute attachés à une forme de souveraineté politique. Les chefs des tribus et des clans les plus influents se réunissent au sein du Saxpravedr sur la grande place du Stirmarkadi. C’est un événement récurrent et extrêmement suivi par la population nordiques mais aussi par quelques okùnnugir, par des colons et par des dialectiers. Les heurts sont fréquents à ces occasions et généralement l’actualité du Saxpravedr anime les saxes pour les semaines qui le suivent. Lors de l’évenement, les foules se pressent pour suivre la procession et assistent généralement dans un silence religieux à la cérémonie et aux prises de parole. Il n’est pas rare que les uuroggians réagissent très directement à ces réunions à ciel ouvert en grondant de colère, en émettant des protestations plus ou moins vives, en éclatant de rire ou en prenant levant directement la voix, mais le plus souvent, les interruptions impertinentes et solitaires sont sévèrement punies (par l’esclavage ou l’amputation de la langue).
- Combats d’animaux : en dépit de l’interdiction formulée par les thralls et les personnels du Temple des Sept, les combats d’animaux sont très populaires à Uuroggia, principalement dans les saxes mais jusque dans la ville coloniale. La Kinterïa s’oppose pourtant en principe à toute activité de ce genre, mais les vaahvas uuroggians n’entretiennent pour la plupart plus qu’un rapport distant avec la nature qui les entoure. On peut trouver des combats de chiens (comme le Hovart), de coqs et même de grenouilles nordiques pratiqués par les plus miséreux. Ces combats sont parfois organisés dans de véritables petites arènes et alors, il est possible qu’on oppose un gladiateur à un loup commun, un Loup des landes voire à un ours pour les plus grands événements. Tous ces combats sont évidemment l’occasion pour les uuroggians de parier, ce qui en a ruiné plus un et fait la fortune d’autres, généralement des petites bandes criminelles sans envergure.
- Cercles d’Ajatella : l’Ajatella et l’usage de drogues récréatives similaires est répandu à Uuroggia en particulier chez les vaahvas qui y sont en proie à une perte totale de leurs valeurs et de leurs repères. La pratique des cercles d’Ajatella a pu se développer sur un fond de misère généralisée et de criminalité rampante. Bon nombre de jeunes uuroggians se rendent ainsi dans des tavernes, des lupanars ou chez des particuliers qui proposent ce type de services. Bien que les doyens réprouvent généralement l’usage de ces drogues et puissent constater ses ravages sur la jeunesse, leur utilisation est loin d’être taboue et on en consomme jusque dans la rue à la vue de tous de manière parfaitement légale. Certains coins où les vaahvas se procurent ces drogues sont réputés extrêmement malfamés car les individus qu’on y trouve sont souvent des gens désorientés, sans aucune ressources ni parents et parfois violents (dans le cas où ils essaient de se procurer de nouveau la drogue dont ils sont dépendants).
- Graffitis runiques : sans être aucunement un pôle artistique reconnu du continent ou même des Maahvitts, Uuroggia a vu naître une véritable tradition d’artistes amateurs improvisés qui se révèlent parfois être des virtuoses de leur art. Ces artistes sont des vaahvas d’origine très diverses qui peignent, à partir d’aquarelles et d’autres pigments disponibles dans les régions environnantes, des représentations stylisées des différentes runes vaahvas, de certains logogrammes et de caractères de l’alphabet capitalin pour former un genre nouveau de langage. Commencées d’abord sur le pourtour des murailles de la ville coloniale où est perpétuellement dessinée la fresque d’Helgi, les artistes qui prennent part à cette tradition ont fait de l’ensemble des saxes leur terrain de jeu et ils s’y livrent une guerre de territoire qui leur est propre en revendiquant certains lieux en y apposant leur marque. Cette pratique a contribué à embellir l’assemblage de cabanes de bois que sont les saxes en les peignant de couleurs vives et de motifs frappants. Les vaahvas se servent de ces caractères et ces représentations graphiques pour marquer des lieux, générer des bénédictions et des malédictions ou tout simplement pour embellir leur environnement et y apposer leur touche personnelle. Les récits religieux comme ceux du Temps des Hommes sont très représentés mais les graffitis ont parfois une nature politique, ils peuvent par exemple être dirigés contre la préture coloniale.
- Opinnverslun uuroggian : l’Opinnverslunn uuroggian est un usage tacite pratiqué à Uuroggia lorsque des vaahvas et des colons caroggians s’associent en tant que partenaires commerciaux. S’il n’est codifié d’aucune façon, ce rituel consiste toujours au paiement du tribut de l’Opinnverslunn par l’un des partis envers l’autre puis réciproquement. Ce tribut est constitué de produits symboliques propres à chacun des participants et est supposé représenter leurs productions les plus emblématiques et idéalement les plus chères. Il sert à assouplir les écarts culturels en accomplissant un don, un geste a priori universellement apprécié et qui ouvre alors une période de partenariat commercial. Le versement de ce tribut peut être très simple chez les marchands les plus modestes ou accompagné d’un véritable cérémonial lorsque les enjeux sont forts, généralement suivi d’importantes célébrations. L’Opinnverslun est une pratique si répandue et standardisée à Uuroggia qu’il est courant que des colons caroggians le pratiquent entre eux.
- Chants marins vaahvas : les chants marins sont particulièrement diversifiés à Uuroggia. Les escabotes les ont adopté et en ont créés de nombreux comme par exemple la célèbre chanson Les marins d’Uuroggia. Les marins caroggians et eyjarskas en chantent également et la nuit, les tavernes des saxes vaahvas comme de la ville coloniale s’animent de ces airs entraînants et qui célèbrent les exploits des marins sur les mers du nord, tantôt avec ou contre les Sjorovares ou encore sous la supervision de leurs supérieurs sur les bâtiments de la Flotte Caroggianne. Chez les vaahvas, certains chanteurs se distinguent au point que des escabotes les engagent spécifiquement pour embarquer à bord de leur équipage.
- Défilés équestres : les uuroggians des saxes sont de grands amateurs de défilés équestres. Ces derniers sont récurrents et ponctuent le passage des saisons, ils annoncent l’arrivée de la Nivôse qui voit tous les ans l’émigration d’un grand nombre de tribus équestres vahnamaates à Uuroggia. Le plus célèbre de ces défilés est sans conteste celui de la tribu Astreife qui tout au long du cinquième siècle en a fait un événément d’importance à Uuroggia. Ceci dit, depuis la débandade qu’a rencontré la tribu en 512 pendant la Guerre des Marches, les défilés des Astreife ont perdu de leur superbe et cet état de fait a été pour plus d’un l’opportunité de constater la fin de leur domination sur le Vahnamaa. Les défilés restent très appréciés par les autres tribus et les vaahvas cherchent à s’y faire voir.
- Aversion pour les miroirs : la plupart des vaahvas qui y sont confrontés font preuve d’une aversion sincère pour les miroirs. Ces objets raffinés de l’artisanat continental sont arrivés jusque dans leurs mains et ont suscité de la méfiance jusqu’à l’horreur et la crainte. Les miroirs sont assez hors du commun dans les saxes et sont surtout l’apanage des nordiques les plus capitalinisés et les plus accoutumés au mode de vie caroggian. Les vaahvas uuroggians, sous l’influence de leurs thralls et des légendes associées au Culte des Sept, pensent généralement que les miroirs sont une interface qui permet aux esprits vaahvas de s’emparer d’eux d’une manière ou d’une autre. Voir son reflet dans l’eau n’a pas la même signification. Cette aversion est particulièrement forte chez les uuroggians d’origine vaahva récemment émigrés et peu courante chez les vaahvas les mieux intégrés à la vie coloniale.
- Domestiques : les uuroggians, qu’ils sont des colons caroggians ou des vaahvas sont particulièrement friands des domestiques dès lors qu’ils en ont les moyens. Cette pratique est uniformément perçue comme une manière évidente d’étaler son pouvoir et sa richesse à la vue de tous et d’en faire la démonstration permanente en plus de présenter un côté pratique évident. Ainsi, les chefs de tribus et de clans ont pris pour habitude d’être servis par des domestiques ou des esclaves choisis parmi les plus miséreux de leurs semblables. De même, les colons caroggians engagent souvent des domestiques okùnnugir ou vaahvas. Leurs critères sont cependant assez élevés et ils n’admettent que des nordiques qui ont déjà manifesté une forme ou une autre d’assimilation culturelle, par exemple, la maîtrise du capitalin, la conversion au culte d’Arbitrio ou des relations solides avec des partenaires commerciaux arbitrés.
- Culture des braseros : les uuroggians sont friands des braseros dont ils se servent pour chauffer les rues de leur ville. La préture coloniale entretient des braseros officiels et certains employés de la préture sont engagés spécifiquement pour les maintenir allumés tout le jour durant et pour les surveiller la nuit. Ces braseros ne sont cependant disposés que dans la ville coloniale à des endroits stratégiques que la garde locale contrôle assidûment. D’autre part, les vaahvas eux-même ont installé des braseros de fortune dans les saxes de manière très inégale et parfois précaire ce qui a parfois été la cause d’incendies meurtriers. Certains uuroggians ont fait un métier de ces braseros en les installant sur de petits chariots qu’ils tractent eux-même à la force de leurs bras. Ils proposent ainsi aux individus les plus fortunés de les accompagner dans leurs pérégrinations, ou s’invitent sur une place ou à un lieu dit à la demande d’un client exigeant qui, par exemple, organise un festin dans sa rue.
Fêtes locales
- Fête de la Poiscallerie : une fête répandue uniformément dans les saxes et la ville coloniale et qui met à l’honneur les pêcheurs et les cuisiniers uuroggians et la gastronomie liée à sa consommation. Elle est fêtée tous les 4 mai. Dans la ville coloniale, on organise des concours culinaires où les citoyens libres tentent de briller tandis que dans les saxes, c’est l’occasion de grands banquets généreusement organisés par telle ou telle tribu ou clan.
- Fête de la Fondation : une célébration très importante tous les 17 septembre dans le quartier de la Belladane. Y assistent les grandes personnalités de la préture coloniale, du Conseil colonial de la Fiducie et plus rarement du Saxpravedr. Le préteur général y donne traditionnellement un discours où il célèbre la figure de Sabiena Cisili, une des principales figures du colonialisme caroggian mais aussi la collaboration entre les caroggians et les vaahvas comme lors de la Mikillsjostrid.
- Sininsket : une fête qui vient à chaque commencement de Floréal et qui fait écho à l’éveil de Sinine célébré au Temple de Sinine dans le Vahnamaa. C’est l’occasion de grandes célébrations dans les saxes et de rituels sur les quais. Les vaahvas se procurent des petites “Pikisinin”, des statuettes de la déesse Sinine en céramique qui sont supposées veiller sur le foyer qui les possède.
Monuments
- Mazzaket de Danzama : le mazzaket du monastère Danzama est un monument de l’architecture adaarionne en partie inachevé, il n’a jamais servi et accueille les archives des moines et le bureau de l’apothi. C’est l’une des seule tour qui s’étendent dans le ciel d’Uuroggia avec les tours du Palais Cisili.
- Phare d’Uurroggia : le phare d’Uuroggia est un emblème de l’architecture caroggianne. Il fut bâti sur le modèle du Phare des vagierides de Caroggia et est donc une véritable forteresse navale bien que nettement plus petite en termes de taille et constituée de seulement trois pointes dirigées vers l’extérieur de la colonie. Le phare d’Uuroggia est entretenu par la préture coloniale et il est célèbre pour tous les marins des mers du nord bien que ce ne soit pas le seul de la région ni de la ville.
- Helginrostleg : une gigantesque fresque murale qui fait le pourtour de l’enceinte extérieure de la muraille de la ville coloniale. Il s’agit d’une oeuvre d’art à la fois éphémère et permanente puisqu’elle est constamment balayée par les aléas météorologiques mais aussi par l’action des artistes improvisés qui superposent les peintures les unes aux autres pour renouveller la fresque et l’entretenir. Oeuvre collaborative, la fresque n’en raconte pas moins l’épopée d’Helgi de manière chronologique et remarquablement bien détaillée.
- Velehirostleg : une fresque sur le modèle de celle d’Helgi sur les murailles de la ville coloniale. Celle-ci est située au Stirmarkadi et elle est plus petite, réalisée à même les pavés ou sur des peaux clouées au sol avec des pieux.. Elle est entretenue par les artistes improvisés adeptes de graffitis runiques. Les peintures y sont généralement renouvelées en amont des réunions du Saxpravedr et elles représentent quant à elles les différents épisodes de la vie d’Orvar mais aussi les préoccupations du moment des uuroggians et certaines revendications politiques.
- Stakklen : un immense brasero situé dans la Saxe Sta Uuron et entretenu par plusieurs tribus et clans. Il fut bâti en lieu et place d’habitations ayant brûlé pendant les incendies criminels de la Guerre des Saxes et il constitue une place de rassemblement et un lieu-dit. Les vaahvas qui n’ont pas le luxe de se chauffer s’y rendent fréquemment et en ont fait un lieu de sociabilisation. Une large foule peut aisément s’y rassembler car les habitations ne furent rebâties que bien à l’écart du Stakklen. La légende veut que depuis la Guerre des Saxes, le feu n’a jamais cessé d’y brûler. C’est un cimetière et un lieu de recueillement et de prières pour ceux qui ont perdu des proches pendant les incendies.
Gastronomie
La cuisine uuroggianne est principalement basée sur le poisson et, pour les colons caroggians, sur l’importation des produits du sud et de la République marchande de Caroggia. La cuisine vaahva y est un mélange de ce qui se fait de meilleur à travers les Maahvitts, cela dit, la viande est un met très cher dans la cité et les céréales assez rares en dehors des coûteuses importations ce qui ne permet pas une grande diversité gastronomique.
Boissons
- Sinengrast : un alcool traditionnel produit dans les villages de sédentaires vahnamate et prisé par les tribus équestres. Il est fait à partir de radis et de pomme de terre macérés pendant une longue période de temps.
- Oruf des Yerle : comme les Oruf fabriqués dans la Zaraga, cet hydromel très alcoolisé mélangé à une grande quantité de miel est agrémenté d’un assemblage d’herbes et de produits aromatiques dont le clan Yerle d’Uuroggia garde précieusement les secrets.
Plats
- Cassole de sardines aux oignons : c’est un plat réputé parmi les colons caroggians. On dispose des filets de sardine, des oignons et d’autres produits selon les recettes et on fait gratiner le tout au four avec du fromage.
- Soupe de crustacés des mers du nord : c’est un plat réputé parmi les colons caroggians. La soupe est traditionnellement composée d’une grande variété des crustacés qu’on peut trouver dans les mers du nord et sa qualité est très variable.
- Ankiske : une spécialité vaahva à base de poisson (généralement de la truite) salé et fermenté pendant deux à trois mois puis consommé cru.
Autres produits
- Huile de Sinine : une huile à base d'algues qu’on trouve dans la mer de Sinine réputée pour ses vertus médicinales voire religieuses.
- Produits de la chasse à la baleine : les produits de la chasse à la baleine, une activité surtout pratiquée au Royaume d’Eyjarfolk, sont généralement disponibles dans les ports de la Confédération zarègue. Du fait de l’interdiction religieuse formelle du Temple des Sept, c’est un point de tension important qui occasionne des heurts avec les eyjarskas.