Maison aux images
Les Maisons aux Images, que certains nomment « maisons communes », « agadah » chez les Manarades ou par métonymie « autels iconodoules » (tasavagis) sont des lieux de culte informels de petite taille au sein du Culte des Images. Elles sont disséminées sur différentes îles habitées de l'Archipel Ocolidien, quoi qu'elles ne soient ni systématiques ni particulièrement importantes - seules les images qu'elles contiennent revêtent un caractère sacré, et la structure en soi est même assez souvent temporaire. Ces lieux communautaires et de culte peuvent prendre de nombreuses formes, la plus courante étant celle d'un bâtiment dédié plus ou moins pérenne. Des totems gravés, des statues - généralement en terre cuite - et même des barques sont également observables. La forme importe peu, tant que ce lieu permet de rassembler une communauté d'iconodoules et leurs magenetas.
Principe
Une Maison aux Images est un lieu communautaire où peut se vivre la foi iconodoule. Le lieu peut être dédié à toutes les Magenetas, et chacune doit avoir une représentation afin de permettre à tous les croyants de participer aux rites de la communauté ; il est courant que ce soit les usagers qui investissent les autels disponibles de leurs magenetas. L’idée générale est de permettre aux fidèles de rendre hommage ensemble à une ou des images tout en tissant les liens de la communauté iconodoule. En général, une Maison aux Images restreint son accès aux adhérents et fidèles locaux recensés ou autorisés auprès du ou des gestionnaires de ladite Maison ; celui qui contrevient à cette indication, ou dégrade le lieu, s'expose au courroux de la communauté.
Fondation d’une Maison aux Images et destruction
L’unique formalité pour la construction d’une Maison aux Images est la présence d’un ou plusieurs autels des magenetas (tasavagi(s)) béni(s) par les mains d’un artisan iconodoule. Le reste est construit en fonction de la richesse de la communauté ou du propriétaire. Dans les villages ou les communautés d’ermites, l'on se contente généralement de cabanes avec une pièce unique ou de poteaux de bois gravés, tandis que dans les cités et sous le patronage d’un nanti, elles peuvent être bien décorées, posséder une bibliothèque, une chambre ou d’autres pièces jugées pertinentes.
Le lieu et la structure ne sont pas sacrés : seules les magenetas le sont, et une Maison aux Images cesse de l'être sitôt qu'elle n'est plus fréquentée par la communauté et ses magenetas.
Assez souvent, dans le cas d'un bâtiment, une tortue vivante à la carapace décorée vit dans la Maison aux Images et chaque fidèle y ayant accès se doit de veiller à son entretien : il est courant, dans ces cas-là, que la Tasavagi ait été construite à l'endroit-même où la tortue vivait au préalable.
Maison aux Images et société locale
La fondation et l'entretien d’une Maison aux Images est un enjeu pour les élites de la société ocolidienne et manarade. Elle est un moyen d’affirmation du pouvoir et de démonstration de richesse. Elle permet également de déterminer les adhérents (clients) ou membres d’un groupe.
Il n’est pas rare de voir l’équipage d’un navire franc-marin se rejoindre dans la Maison aux Images de la Charte pour prier et faire la fête tandis que les mousses attendent dehors.
Une manière commune des nantis de se rassurer sur la fidélité de leur entourage est de leur imposer une fréquentation presque quotidienne de leur Maison aux Images, allant parfois jusqu’à tenir des registres de participation.