Gazettes de Sélène Onsillac
Les Gazettes de Sélène Onsillac sont un ensemble de documents RP (principalement des affiches) qu’il appartient de découvrir en jeu. Elles retracent l’actualité majeure de l’Archipel des Epervies ainsi que des îles qui le composent et sont à la libre disposition des joueurs, agrégées sur un panneau d’affichage spécifique accolé à la Poste de la Confédération et sur les différents panneaux d'affichage. Les Gazettes se décomposent en différents articles, rédigés et publiés au bon vouloir de l’Estafette de la Confédération.
N’hésitez pas à les consulter, elles existent précisément dans le but d’offrir aux personnages en jeu une première introduction à l’Archipel des Epervies qui entoure Esperia.
Sommaire
524
Gazette n°1 : La Bataille de Polperro
Esperiens,
Il y a plusieurs mois maintenant, le 15 octobre 523, dans la nuit et sous son œil, l’éternel témoin, se tenait la Bataille de Polperro au large de l’île du même nom.
Depuis près de deux ans, l’île et le village de Polperro faisaient l’objet d’attaques récurrentes perpétrées par une flottille pirate composée d’écumeurs et autres parias en provenance de l’Archipel Ocolidien.
Durant l’été 523 ces attaques s’intensifièrent et Polperro fut complètement isolée du reste de l’Archipel des Epervies, les polperrois exposés à de cruelles injustices, volés, soumis à des châtiments intolérables et injustifiables, dont les témoignages qui nous sont parvenus sont à glacer le sang. Un chef se distingua parmi les criminels à l'œuvre, sans doute reconnu par ses pairs pour ses tendances bestiférées : Spino dit “des Cents Navires”, un surnom acquis au prix d’horribles compromissions dans la guerre des mers du sud contre Anna Aligarri en 517. Ce dernier, à bord d’un bâtiment volé à la Flotte Royale, menaçait désormais Polperro et par delà, l’Archipel des Epervies tout entier, notamment à l’aide d’un engin de siège monté à l’avant du navire avec lequel il s’autorisa à pilonner le village et ainsi réduire à néant les modestes chaumières de tant de malheureux désormais réfugiés.
Devant le danger que représentait Spino et ses sbires, le Sénateur Oiva Erkki d’Alcédine fit appel, au nom de la Confédération des Epervies, à l’île de Solres en la personne du Gazded Kasemir Hodvev, et à l’île d’Esperia en la personne du Seigneur Romaric l’Inflexible. Les deux hommes répondirent favorablement - on ignore en fait si l’appel de la Confédération fut ignoré ailleurs, quoique des rumeurs persistantes à Alcédine rapportent le désintérêt pour la question polperroise des îles de Rivelle et d’Agathe. Quoiqu’il en soit, Solres et Esperia mobilisèrent des mercenaires de tous horizons réunis en deux équipages ; l’un d’eux, enrôlé grâce aux fonds de Solres, était dirigé par la célèbre esclavagiste Gwylonna, réputée à travers notre Archipel et notamment à Fort-Lointain pour sa hardiesse comme son fort caractère.
Le 15 octobre, l’esclavagiste Gwylonna et son équipage arrivèrent en premier, en fin de soirée. Un usage audacieux de deux balistes à munitions incendiaires permit d’emblée de mettre en déroute la flottille pirate, s’éparpillant sitôt depuis le port de Polperro où elle maintenait son blocus. L’arrivée du navire Esperien offrit aux forces coalisées de la Confédération l’occasion d’aborder le bâtiment illégitime de l’infâme Spino, lequel arborait encore les couleurs du Royaume Central honteusement hissées juste en dessous d’un pavillon noir. Attaqué de toutes part, Spino et ses sbires ne purent opposer qu’un violent baroud d’honneur aux braves protecteurs de la communauté venus les déloger. Parallèlement à ces combats, les Esperiens parvinrent également à mener une incursion au milieu de la flotille pirate pour sauver Licontinosi des Bonimentiers dit “Liconte”. Le pauvre homme, véritable patriarche pour Polperro, était retenu captif dans la cale de son propre bateau depuis des semaines. Le bâtiment de la Flotte Royale fut bientôt coulé ; il sombra avec les derniers pirates à son bord, signant leur déroute alors que l’essentiel d’entre eux avait déjà quitté les environs.
Depuis, Polperro n’a plus été menacée. Si les polperrois seront pour toujours marqués par ces longs mois de terreur, ils peuvent désormais s’atteler à la lente reconstruction de leur foyer. Cette écrasante victoire témoigne de la force de la Confédération des Epervies, et du bien fondé de la pleine participation d’Esperia à celle-ci. Il se dit que ce soutien courageux de feu le Seigneur Romaric l’Inflexible et du Gazded Kasemir Hodvev pourrait donner lieu à une session extraordinaire de la Confédération des Epervies. Celle-ci se tiendrait à son siège, à Alcédine et elle aurait pour objet de remercier Esperia et Solres de même que de réunir les dirigeants de l’Archipel des Epervies pour demeurer durablement soudés.
Estafette Sélène Onsillac,
À Esperia,
Le 7 février 524
Gazette n°2 : L'Appel de la Confédération
Esperiens,
L'an 524 déjà bien entamé se poursuit sous les meilleurs auspices pour l'île d'Esperia, grandement récompensée par l'arrivée de nouveaux colons libres : les Engagés.
Grâce à vos efforts au cours de l'an passé, la Confédération des Epervies et ses représentants purent constater la bravoure des habitants de l'île d'Esperia ainsi que leur solidarité avec les éperviens et plus particulièrement les polperrois. Contre toute attente et en guise de remerciements, nous avons désormais la chance de recevoir sur Esperia de nombreux colons libres, engagés par la Confédération dans tous les ports de l'Ancien Monde.
Pour les recevoir dignement, la Tour des Engagés a été érigée près du quai des esclavagistes aux frais de la Confédération, près de l'Ergastule du Caniveau dans le quartier du Bourbier. Vous vous demandez sûrement : mais qui sont ces engagés ? D'où viennent-ils ? Qui a donc bien pu aller les quérir si loin ? Ne seront-ils pas nécessairement moins obéissants que les esclaves que nous avons l'habitude de recevoir ? Bien sûr, il y a fort à parier que ces colons indépendants soient moins dociles que les pauvres miséreux qui arrivent dans le Nouveau Monde par la fosse du Gazded Kasemir à Solres. Cela dit, nous pouvons nous réjouir qu'ils soient de plus honnêtes gens, parmi ceux que le destin n'a pas jeté dans une cage, nécessairement plus propres, la plupart du temps de meilleure extraction. Une bien meilleure graine à planter dans la terre fertile de nos îles que nous souhaitons prospères. Dans tous les ports du vieux continent, des émissaires envoyés par la Confédération ou des locaux payés dûment agissent en rabatteurs pour mener les ambitieux et les rêveurs jusque dans l'Archipel des Epervies - et en premier lieu jusqu'à chez vous.
Lors de la dernière rencontre des autorités d'Esperia et du Sénateur Oiva Erkki à Alcédine, ce dernier n'a pas tari d'éloges et a pu féliciter personnellement les esperiens. Si l'ambassadeur dépêché sur place s'est trouvé indisposé après un difficile voyage, l'Ennen Tiitus Korhonen et feu la Pro-abbus Ivanka Vonfelder purent représenter le Condottiere Nicolas. Le Sénateur Oiva Erkki leur annonca qu'il avait obtenu de la Confédération qu'Esperia puisse conserver la totalité des épervies remboursés par les engagés plutôt que d'en restituer une partie comme convenu au préalable. C'est le Chapitre d'Esperia nouvellement constitué qui pourra donc profiter pleinement des fruits de cette grande entreprise, d'abord imputable au mérite de feu le Seigneur Romaric d'Esperia et des combattants esperiens qui participèrent à la Bataille de Polperro.
Libéré miraculeusement au cours de ces affrontements, Licontinosi des Bonimentiers dit "Liconte" de Polperro fait savoir aux Esperiens qu'il permettra aux deux premiers équipages à lui écrire de voyager à bord de son navire avec ses propres marins pour les mener où bon leur semble dans l'Archipel. Le patriarche polperrois estime avoir une dette envers Esperia toute entière mais ses fonds sont moins inépuisables que sa gratitude, aussi faudra-t-il se contenter de ces deux voyages. Pour bénéficier de ses honnêtes services, écrivez donc à Liconte de Polperro en lui exposant votre projet ! Attention toutefois, il se dit que depuis qu'il a été retenu otage par les sbires écumeurs de Spino des Cents Navire, Liconte serait très porté sur la bouteille.
Bien sûr, notre Archipel est encore agité par quelques troubles plus ou moins graves. Ces derniers mois, les relations entre Alcédine et la cité de Rivelle n'ont cessé de se dégrader. Depuis les débuts de la crise polperroise, l'inaction des autorités de Rivelle - leur dédain pour la cause de Polperro - avaient réveillé les vieilles rivalités de la Confédération. La visite des représentants de Rivelle au Siège de la Confédération à l'été 523 fut un désastre. De plus, la Brigade de Protection des Trésors, une institution basée à Rivelle et dirigée par le Grand-Cap Abélart Poujet a déploré la perte de deux de ses bâtiments qui se rendaient vers Solres à la fin février. Ces navires se sont perdus dans une vaste tempête entre Esperia et Alcédine. Quelques membres de l'un des équipages qui étaient parvenus à sauver une partie de leur cargaison - un mystérieux et lourd coffre - ont été repêchés dans le Ponant par les Esperiens. Ces Brigadiers ont trouvé refuge dans la ville d'Esperia pendant un temps avant d'acheter un des navires à quai pour repartir prestement. Hélas, ils ont été réduits à l'esclavage lorsqu'ils sont arrivés à leur destination avec le coffre : il avait en fait été forcé et délesté d'une partie de son contenu. Il y a fort à parier que ces déboires aient plongé le Grand-Cap dans une colère noire, d'autant plus que l'un de ses navires est toujours perdu, son équipage avec lui...
Estafette Sélène Onsillac,
À Esperia,
Le 18 avril 524