Ecrits d'Arild Alvinson
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Cet écrit a été rédigé par Elam, et se trouve sur l'ancienne Esperia, inaccessible pour le moment.
Sommaire
- 1 Ecrits d'Arild Alvinson
- 1.1 01 mars 514
- 1.2 05 mars 514
- 1.3 08 mars 514
- 1.4 21 Mars 514
- 1.5 23 Mars 514
- 1.6 27 Mars 514
- 1.7 30 Mars 514
- 1.8 3 Avril 514
- 1.9 6 Avril 514
- 1.10 9 Avril 514
- 1.11 13 avril 514
- 1.12 17 Avril 514
- 1.13 22 avril 514
- 1.14 27 avril 514
- 1.15 1 mai 514
- 1.16 05 MAi 514
- 1.17 8 mai 514
- 1.18 10 Mai 514
- 1.19 15 Mai 514
- 1.20 27 Mai 514
- 1.21 1 Juin 514
- 1.22 09 Juin 514
- 1.23 17 Juin 514
- 1.24 26 Juin 514
- 1.25 06 Juillet 514
- 1.26 18 Juillet 514
- 1.27 20 Novembre 514
- 1.28 13 Juin 515
Ecrits d'Arild Alvinson
01 mars 514
Cela fait plusieurs années que je refais le même rêve. Je ne dors plus. Ce rêve, c'est toujours la même chose. Je rentre d'une dure journée de labeur et je vois son cadavre suspendu à une poutre. Dans mon rêve, je crie et pleure comme un enfant. Je fais les cent pas en me tenant la tête. Je cherche Elam, mais je ne le trouve pas et je répète en boucle la même phrase :
« Pourquoi moi… ? »
C'est bien ça. Pourquoi moi… Je finis par décrocher son cadavre à moitié nu et la pose sur le lit, la couvrant d'un drap blanc. Je m’assois auprès d'elle et le cadavre commence lentement à se lever. J'entends une voix, la voix de Lyssa, où elle me susurre :
« Tu nous as abandonnés… »
Et puis je me réveille, perdu entre le regret et la peur...
05 mars 514
Mon cher Elam,
Je ne sais plus vraiment quoi penser, ici. D’un côté, je me dis que tout ira pour le mieux, que je finirai par vivre dans des conditions convenables, et de l'autre, je me dis que je resterai toujours comme ça. Je suis dans le même cas qu'à Huratelon, d’un côté vouloir à tout prix survivre et, de l'autre, être assez pessimiste pour me dire que je n’y arriverai pas.
Et ce rêve… Des parties cachées se révèlent, je la vois encore et encore, toujours dans ce drap, et toujours cette voix effrayante que j'entends. Je dois oublier ce qui s'est passé là-bas, je ne peux pas continuer à vivre dans ces conditions.
Si ce que [Petite rature sur le nom] a dit est vrai, je pense que la pauvreté ira loin de mes portes... Je pense à rejoindre la garde : je ne gagne pas un pépin à l'îlot et il faut bien que je gagne ma croûte quelque part...
Mais tout ira bien. Tout ira pour le mieux, en tout cas je l'espère. Cela m’a fait plaisir de te parler, Elam.
08 mars 514
Cher Elam…
La vie avance souvent sans nous, les choses évoluent et le progrès est toujours présent. Je vois enfin les choses changer. Quelques choses de bien se présentent à moi, mais elles peuvent très bien mal tourner ; mes projets germent enfin. Il y a quelques mois, je n'avais personne et je ne savais même pas ce que je pouvais faire ici, mais maintenant, je vois clairement ce que je dois accomplir.
Bien sûr, mon cher Elam, ne t'imagine pas que je vais plonger dans une folie sanguinaire pour devenir souverain… Bien sûr que non… Je vais faire vivre les Alvinson et te laisser quelque chose ici. Si je dois périr dans cette ville, je veux que mes amis présents ici s'occupent de toi.
Nestor ne cesse de te chercher et, bientôt, toi et moi, nous nous retrouverons, ne t'en fais pas pour ça... Sache une chose : tu es la seule chose qui me maintient en vie. Ici, tu seras en sécurité, loin d'Huratelon et de ses sauvages, loin d'une vie de bouseux... Quand tu viendras ici, tu accompliras tes rêves et tu auras un avenir. Ne fais pas comme ton vieux père, ne laisse pas le temps faire les choses, n'attends pas que la vieillesse soit là pour te dire que ta vie n'a été qu'une suite d’erreurs.
J'ai failli à ma tâche de père et de protecteur. Je n'ai pas pu te protéger, ni toi, ni ta mère, et pourtant je suis toujours en vie... Je ne devrais pas vivre, si tu veux tout savoir. Mais malheureusement je suis ici, et je dois porter ce lourd fardeau sur mes épaules...
Si je meurs, considère Nestor comme ton propre père... Et dès que tu seras ici, cherche un dénommé Angbor… ou une femme assez jeune du nom de Walae. Ils t'aideront et n'hésiteront pas à te protéger...
Merci de m'avoir écouté, Elam, c'est toujours un plaisir de te parler...
Cordialement, Ton vieux père... [La signature est faite d'un trait net et propre]
21 Mars 514
Je n'ai jamais été aussi impatient depuis très longtemps. Je suis si proche du but, de commencer tout ça… Tout marche comme prévu. J’ai pris beaucoup de temps, mais ça avance, c’est déjà ça.
Stelio m’a semblé bizarre hier : il avait l’air très triste et fatigué… Sans doute des problèmes personnels. Walae semble mort de fatigue en ce moment, mais je ne comprends pas son entêtement à toujours vouloir continuer, même si ses conditions physiques sont réduites à celles d’une larve…
Je ne vois plus Angbor depuis quelques jours, j’espère pouvoir lui parler dans les jours à venir. Je dois au plus vite contacter Nestor, sa petite tête me manque ! J’irai lui rendre visite dans quelques mois, j’espère le revoir…
Sur ce, Elam, merci de m’avoir écouté, et prends soin de toi.
23 Mars 514
[Une bonne partie du texte semble manquante.] [Une bonne partie du texte semble manquante.]
Des Sept, mais bizarrement, au fond de moi, je ne priais pas pour elle… Je priais pour Arbitrio. Cela n’a été que récompense : j’ai peut-être perdu le combat, mais j’ai réussi à faire poser le genou à ce monstre sur pattes… Il est bon avec moi, et je le remercierai comme tel.
Elam, ne prends pas mal ce que tu viens de lire. Tu comprendras quand tu viendras ici, où il faut se battre pour survivre. Tends les bras à Arbitrio et il te le rendra. Il ne faut pas suivre les infidèles ; remercie-le tous les jours. Considère-le comme ton père, car je ne serai sans doute plus là dans quelques années.
Mes rêves s’empirent et le regret me ronge de plus en plus. La folie va sans doute s’installer petit à petit… On peut dire que ta mère était le centre de ma vie, la perle la plus rare à mes yeux. C’est la seule femme que j’aimerai toute ma vie. Personne ne pourra combler la brèche dans mon cœur.
Tu es la personne à qui je tiens le plus au monde. N’oublie jamais ça, et n’oublie jamais d’où tu viens : tu es un Alvinson. Porte ce nom avec fierté.
Merci de m’avoir écouté, Elam.
27 Mars 514
Arbitrio créa les hommes, mais la guerre les forge… Un soldat peut combattre pour plusieurs choses, mais la seule raison qui le pousse vraiment à se battre, c’est sa famille. Chaque homme se doit de protéger les siens : c’est la base de notre existence. Nous naissons pour protéger notre famille.
Les ennemis pillent et saccagent notre terre, violent nos femmes, font de nos enfants leurs esclaves ! Et si nous ne faisons rien, ce sera bientôt notre tour ! Il faut tuer l’adversaire !
C’est facile de tenir un glaive en main : les faibles s’y sentent en sécurité… Mais une fois qu’on doit tuer pour survivre, est-ce si simple ? Il ne faut jamais hésiter ! Si tu n’as pas d’armes, sers-toi de tes poings pour écraser le tyran ! C’est ainsi que ça marche…
Ici, c’est différent… J’ai l’impression que les gens ne cherchent en rien à survivre. Ils considèrent des inconnus comme leurs frères ! Je trouve cela pitoyable : un inconnu est un inconnu, il ne doit en rien entrer dans ton groupe.
Cet inconnu qu’ils appellent « frère » leur prendra ce qu’ils ont de plus cher ! Ils prendront leurs maisons, leurs femmes, leurs enfants ! Ils en feront leurs propriétés, et à ce moment-là, quand ils s’en rendront compte, ce sera déjà trop tard ! Trop tard pour réagir… À ce moment-là, qu’Arbitrio ait pitié de vous…
Sache une chose, mon fils : ton seul ennemi, c’est ton ami.
30 Mars 514
Cette nuit a été plutôt calme. J’ai rêvé d’autre chose que de Lyssa… J’ai eu une petite once de joie à ce moment-là. Un sommeil profond, comme je n’en avais pas eu depuis des années. Ma conscience était tranquille, et je me sentais bien.
Je suis sûr que tu voudrais savoir de quoi j’ai rêvé, Elam. J’ai rêvé de toi, de ta naissance, de cette joie inouïe que j’avais ressentie au moment où l’on m’avait annoncé que tu étais venu au monde ! J’ai aimé rêver de toi ; je me suis senti heureux en revivant ce passage-là…
Je devrais retourner en ville. Je suis enfermé ici depuis plusieurs jours, et je n’ai parlé à personne depuis au moins deux semaines. Il ne faut pas que je ralentisse le plan.
J’irai rendre visite à [META] pendant la semaine. Nous devons mettre tout cela à bien…
3 Avril 514
e n’ai jamais songé à ce que j’aurais pu être dans une autre vie : une vie meilleure, sans aucun souci, avec un métier convenable et honnête où aucun mal ne serait présent. Simplement la croyance, ta mère à mes côtés, et toi avec moi. Je t’aurais fait visiter des villes incroyables ; le Sud est bien meilleur et encore plus riche… Mais tout cela n’est qu’un songe, après tout. Pour l’instant, je suis ici, ma conscience seule et fatiguée.
Je suis fatigué. C’est bien ça, la définition : fatigué de tout ça, fatigué de ma misère, fatigué de toutes ces morts… Je pense aux familles à qui j’ai enlevé un fils ou une fille, un oncle, une tante, ou aux nombreux enfants à qui j’ai arraché leurs parents… Je n’ai fait que du mal dans ma misérable vie. Je me plains de moi-même, mais ceci n’est qu’un signe de pure lâcheté. Je suis un lâche, incapable de faire face au passé. En prenant du recul, on peut savoir ce qu’on est vraiment…
Je ne peux oublier mon existence. Je m’accroche à ma vie de l’ancien monde, pensant qu’ici tout serait différent, mais les actes n’ont cessé de se répéter pendant toute ma vie. Si je m’accroche trop à une personne, je la perds.
Il y a quelque temps, j’ai parlé de protéger les siens… Quand j’y pense, cela me fait bien rire. Je parle de protéger sa famille alors que je n’en suis pas capable, et encore moins de passer à autre chose. Les mots ne font pas les actes…
Je dois changer. Je ne peux rester dans ce cercle vicieux qui finira par me faire attraper la folie… La folie : la pire chose qui puisse exister. À elle seule, elle peut gagner une guerre et même détruire un homme. Elle est incurable ; une fois attrapée, on ne s’en défait plus. J’en ressens déjà les premiers symptômes. Je finirai donc mort dans le meilleur des cas, ou fou dans le pire…
Elam, tu dois oublier ton passé, l’ancien monde, ce qui a pu s’y passer. N’y pense plus, ignore-le. Sinon tu finiras comme ton vieux père : fou. Fais face à la lâcheté. Ne la laisse pas te prendre en traître, car il n’y a rien de pire qu’être lâche…
Moi, je l’ai déjà attrapée, et j’en suis conscient. Le passé me ronge de l’intérieur, de jour en jour, de mois en mois… Il va me tuer. Quand ? Je ne sais pas : dans des mois, des années… ou demain. Je me tuerai avant, dans une mort digne de ce nom, si cela doit arriver.
Sache une chose : toute ma fortune sera à toi à ma mort, et je m’en assurerai.
Sur ce, je dois te laisser, mon fils. À bientôt, et qu’Arbitrio guide tes pas vers la lumière…
6 Avril 514
Des hommes pareils existent toujours, même ici… Battre plus faible que soi, c’est ce que cet homme a fait. Il n’a que peu d’honneur et ne se soucie pas de ses actes… J’aimerais lui faire goûter le goût d’une lame bouillante dans la bouche, ou sous la peau… Il n’a eu aucun mal à s’en prendre à lui.
Je ne tolère pas ce genre de manière. [Méta] dit qu’il ne veut et ne sait rien de lui… Je n’y crois pas. J’ai confiance en cet homme, mais il doit comprendre qu’une minuscule larve peut devenir importante. On extermine la vermine, c’est ainsi que ça marche.
Je vais en discuter avec lui, mais je ne laisserai pas passer l’acte de cet homme. Il paiera tôt ou tard… Il paiera.
Il est comme Prigand : un homme sans foi ni loi, ne cherchant qu’à se faire de l’argent et prônant ses origines comme fierté alors qu’il ne respecte même pas ses dieux. Je ne laisserai pas la menace grandir.
Pour le bien de mes projets, je ne peux me mêler à ce genre de choses, et surtout à ce genre d’hommes. S’il prend du plaisir à faire cela, alors je prendrai du plaisir à lui offrir un grand sourire de sang.
9 Avril 514
J’ai repensé à Prigand dernièrement, à l’ascension de cet homme en Huratelon. Mon père avait l’habitude de le fréquenter et, depuis mes six ans, il me connaissait… et pourtant, il n’a pas hésité à tuer mon pauvre paternel. Il n’y avait aucune loi à ses yeux : les lois, c’était lui qui les faisait.
Il a commis des crimes d’une grande ampleur, et pourtant la garde ne lui jetait même pas un coup d’œil, tant l’or qu’il versait était important… L’un des criminels les plus dangereux que j’ai pu côtoyer dans ma misérable vie. Mais j’ai mis fin à sa folie. Il me rappelle [Méta !] : il avait tout pour réussir, et pourtant… il croupit dans sa cellule, attendant son heure.
On peut dire que la garde d’ici est plus efficace que celle de l’ancien monde. J’aime bien leur vision de la justice ; ils sont un emblème pour Esperia, quand on y pense… Sans eux, le Roi ou les habitants de cette cité ne sont rien. Ils n’ont déjà pas de force militaire, alors sans lois, ce serait le chaos…
Esperia n’a pas de troupes militaires. Ils ne font ni galères, ni balistes, et encore moins de soldats… Des tas de choses peuvent arriver, et pourtant ils ne s’en soucient pas. Quand le peuple est en colère, il peut renverser le trône à tout moment et foutre le Roi au bûcher assez vite. Je parie que notre Roi n’y a jamais pensé.
Pour l’instant, la populace est heureuse et tranquille, mais il finira par y avoir une faille dans le système : il y en a toujours. Et à ce moment-là, ils s’apercevront des semblants de liberté qu’on leur accorde… On ne mate pas une rébellion sans troupes, malheureusement. Si on montre à la populace qu’il ne reste que la populace, alors un régime de terreur risque de s’installer, ce qui n’est pas très intéressant d’un point de vue stratégique… Si le peuple se sent libre, alors c’est autre chose… Enfin… libre ? Ce mot me fait bien rire. La liberté n’existe pas vraiment : elle est contrôlée.
Notre ville se remplit de plus en plus de vermines. On peut compter les bouseux du trou qui ont menacé un garde juste devant moi… J’hallucinais à ce moment-là. Un peuple inférieur qui menace un “protecteur” d’Esperia ! Il faut bien le croire : les bronzés mènent la danse, et le Roi les protège. Malheureusement, c’est ainsi. On ne peut qu’espérer qu’Arbitrio fera son travail.
Enfin bref, la politique dans cette ville ne tient qu’à peu, et je ne parle même pas des forces militaires, misérables… Cette cité compte de grands hommes, mais ils ne s’en servent pas à bon escient.
Tiens-en compte, Elam. Je te souhaite bonne continuation, et à bientôt, mon fils…
13 avril 514
L’argent… tu parles d’une saleté. Pire que la gnôle : cette merde fait fonctionner le système… Elle finance les guerres, les villes, et j’en passe. Mais elle me fait vivre. J’étais heureux d’avoir tout cet or en main. Je trouve ça absurde : je me suis rabaissé à être heureux pour quelques pièces… Mais je suis obligé de faire cela. Pour toi, Élam.
C’est vrai, il y a peu d’honneur à faire ça… Mais je n’ai pas le choix. Je veux que tu puisses vivre ici sans souci, que tu ne te fasses plus de bile pour ton avenir, que tu réussisses et que tu deviennes un grand homme. Pourquoi pas le dirigeant d’Esperia ?
Je pense que tu peux le faire, tu en es capable. Après tout, tu es un Alvinson… Ici, tu peux te reconstruire et devenir quelqu’un. Dans l’ancien monde, il n’y a plus d’avenir : c’est fini… Tu n’auras pas besoin de survivre ici. Tu auras tout ce que tu mérites d’avoir. Si je dois perdre une main pour toi, je le ferai. Si je dois finir sur la potence, je le ferai…
Mais avant ça, je te protégerai, car je n’ai jamais eu l’occasion de le faire. Ta mère est morte à cause de moi, après tout. Elle est morte seule, d’une mort lente et horrible… Tu ne revivras plus jamais ça.
Je veux que tu me rendes un seul service en venant ici : Deviens un homme important, et non un criminel. Je veux que ton nom soit inscrit dans Esperia, et pas dans le cimetière…
Je compte sur toi, mon fils. Tu es mon seul espoir. Marie-toi à Esperia, laisse tomber l’ancien monde : il y a assez de femmes pour ça… Je veux un descendant, après tout tu es bien là. Ta vie commencera ici.
En attendant… reste aux côtés de ton oncle (aucun lien de parenté) Nestor. Considère-le comme ton père, car il te fait grandir.
Bientôt… ton épopée héroïque commencera.
17 Avril 514
Il y a toujours ce genre de petits tracas dans la vie… Des obstacles qui bloquent notre avancée… Ces gens qui ne veulent qu'une chose : détruire ton projet. Mais ils ne savent pas contre qui ils sont tombés... Huratelon ne m'a pas tué, alors ce n'est pas deux merdeux qui vont détruire mes projets.
La seule personne qui peut me détruire est dans l'ancien monde. Malheureusement, ici, je n'ai pas Nestor pour surveiller mes arrières, mais j'ai des gens de confiance derrière moi, des personnes qui veulent réussir à tout prix... Et je ferai en sorte que leurs vœux se réalisent... Après tout, n'est-ce pas mon seul objectif ? Me battre pour les miens ?
Les Alvinson ont toujours été des anguilles, à éviter les problèmes... J’crois que j’suis l’seul à ne pas avoir respecté ça. Malheureusement, les problèmes, je préfère les détruire...
Il a osé nous défier, même si c’est encore fragile… Il reconsidérera son offre…
22 avril 514
J'ai commencé à lire le « Nouveau Monde Qadjaride », l'auteur dit tellement de choses vraies... J'ai l'impression qu'il avait déjà tout vu à l'avance. Il a prévenu les gens de cette cité du danger qui rôde, mais personne n'en a pris conscience...
Je n'arrive pas à croire que cet homme en savait autant sur ce peuple, il a éclairci ma vision des choses... C'est une entité, je le garderai avec moi dorénavant...
On dirait que le sermon de la fois dernière n'a pas plu à tout le monde : Messer (T'avais qu'à être le biatch) a blâmé les moines... Mais de quel droit ?
J'ai aussi bien ri quand (METAGUEULE) m'a dit que la religion ne devait pas s'étendre par le sang et le fer... Alors toutes ces guerres contre les Nordiques n'ont servi à rien. Des gens se sont sacrifiés pour Arbitrio, ont vu leurs frères souffrir, leurs femmes et enfants mourir devant eux pour pouvoir prier Arbitrio...
Alors, je ne veux pas entendre ça de la part d'un Adaar'...
Messer (Meta) a raison, nous ne pouvons rien faire pour l'instant à part attendre. Il n’osait pas, mais il est fait pour ce poste, il a plus d'expérience que lui... Et pourtant il ne peut pas...
Je m'engagerai à leurs côtés pour vaincre la menace... Suis-je dirigé par la folie ou la foi ? Je ne sais pas... Mais je sais une chose : le seul moyen de faire respecter cette croyance est par le sang. Beaucoup de personnes pensent comme moi, les Nordiques de cette ville ne s'intéressent même pas à leurs propres dieux. Quelle honte ! Quel désastre !
Comment espérer un avenir meilleur avec des personnes pareilles ? Je n’ose pas… J'espère pouvoir les rejoindre bientôt.
À bientôt, Ton vieux père...
27 avril 514
Un conflit entre (Métamère) et (Metagueule)... En même temps, le phalangisme n'est pas très bien accueilli en ville... Les monachistes ne sont là qu'à se plaindre et les Nordiques passent leur temps à ne rien faire... Ils ne respectent pas leurs propres dieux ! C'est honteux...
Si un conflit devait arriver, alors les (Métamères) gagneront sûrement... Après tout, Arbitrio gagne toujours, même face à des infidèles... C'est vrai que ce sont de bons combattants... Mais ils sont tellement désorganisés qu'ils ne savent même pas établir une stratégie.
Et ce n'est pas la reine qui empêchera ce conflit. Mais après tout, une bonne reine est impartiale, n'est-ce pas ? Elle serait forcément en désaccord avec son mari si cela devait arriver. Mais elle n'a quasiment aucun pouvoir...
Je pense que le conflit sera vite réprimé, dans peu de temps, soit par la garde, soit par la religion... Dans tous les cas, si une purge doit se faire, j'en ferai partie... C'est quand même ma nation, après tout, même si je les considère comme des fanatiques, c'est là-bas que j'ai grandi...
Si le fer et le sang doivent se répandre, alors qu'il en soit ainsi ! Pour l'instant, je reste patient, en espérant que les choses s'arrangent un peu...
Sur ces mots, je te laisse...
Reste fort, mon fils.
Ton vieux père...
1 mai 514
J'ai eu une sacrée nuit... j'ai rêvé d'elle... Elle était habillée d'une longue robe noire, comme si elle était en deuil. Elle me tournait le dos ; quand je m'approchais d'elle, elle s'éloignait, comme si je ne pouvais l'atteindre, comme si elle me fuyait.
J'ai entendu sa voix ensuite et j'ai senti une odeur affreuse. L'odeur de la mort... comme si plusieurs cadavres avaient été réunis dans la même pièce pendant plusieurs mois. Je l'ai entendue me dire :
« Tu seras bientôt avec moi... »
Je ne sais plus quoi penser et, étrangement, j'étais heureux de ces mots... Je ne sais pas pourquoi mais je me sentais heureux... Elle continue à me hanter depuis ce tragique événement... J'arrive de moins en moins à supporter ça.
Le conflit continue toujours... Le (méta) ne nous apprécie pas beaucoup... Il risque dans tous les cas son poste. Pourtant, cet homme me rappelle Clésio, aussi obstiné et violent que lui... Même si Clésio n'était pas très malin, il savait réfléchir.
La garde espérienne devrait s'entendre avec nous, c'est le seul moyen de pouvoir coopérer ensemble. J'espère que cela se calmera entre les deux. Il le faut pour le bien de tous... Sinon, il risque certainement d’y avoir des conflits, ce que je ne tolère pas...
Sur ces quelques lignes, je te souhaite bonne chance, mon fils. Ne te soucie pas de mes rêves. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi.
À bientôt, Ton vieux père.
05 MAi 514
Cela fait quelque temps que je ne suis pas sorti en ville... Sauf pour manger... À vrai dire, j'avais besoin de me reposer, de songer un peu à moi. Je ne sais pas depuis combien de temps je ne me suis pas occupé de moi. J'ai une barbe d'une taille gigantesque, des cheveux longs, et j'en passe... Je ressemble plus à un prisonnier qu'à un homme libre.
Je n'y pense pas vraiment... Je pense plutôt à ce que je peux faire pour gagner un peu d'argent. C'est bien d'être dans la phalange et d'être au service d'Arbitrio, mais cela ne m'apportera pas d'avenir pour toi. Je dois parler à V.L.... On traîne, encore et encore, même si de son côté il travaille plus que moi... Après tout, je ne sais que combattre et rien d'autre.
J'aurais aimé avoir un autre travail que soldat mais on ne choisit pas son destin, et si je n'avais jamais su combattre, je ne l'aurais jamais rencontrée... Et quand j'y pense, je ne connaîtrais ni le sens du devoir, ni Arbitrio, et encore moins Nestor et Clésio... Alors je préfère être comme je suis.
En ce moment, les Nordiques et les fanatiques huras se sont calmés. Je préfère cela à la folie des Dreher... Cette famille est remplie de folie, c'est bien ça le mot. Ils sont puissants mais n'utilisent pas cette puissance à leur guise, et c'est souvent le cas dans cette ville. Il y a des tas d'hommes puissants, mais personne n'essaye de s'en servir, ce qui est malheureux...
L'exécution de Thorgan fut incroyable. Je n'avais plus vu ça depuis fort longtemps. Il avait raison, il les a bien baisés avant de mourir, et même jusqu'à la garde. Son seul problème, c'est qu'il était trop confiant. Je pense qu'il n'a plus à s'en soucier maintenant. Mais il reste un des criminels les plus importants de cette cité...
Je me sens un peu fautif de son exécution et, au final, il n'a jamais rien dit. C'était peut-être un assassin, un voleur et un manipulateur, mais il avait une chose qui est très rare... c'est la loyauté. Il ne m'a jamais trahi avant que je le fasse. Dans un sens, je n'avais pas le choix, c'était ça ou je finissais avec lui en geôle, et peut-être sur la potence...
Enfin bref, il ne faut jamais faire confiance à personne, même à son propre ami.
Sur ce, je te dis à bientôt...
Ton vieux père
8 mai 514
On peut dire que les choses sont vraiment calmes et se passent plutôt bien. Je me sens bien, mais j'ai toujours cette sensation, comme si quelque chose me manquait... Je ne sais pas ce que c'est. Mes nuits sont plus tranquilles et le monastère a une ambiance plutôt agréable et rudement calme... Je n'avais pas eu de calme depuis tellement de temps.
V.E. a fait le bon choix aujourd'hui... Nous avons une belle couverture, un projet astucieux dans l'ensemble. L'Apothi second tente de calmer les rumeurs, je comprends cela, mais les Espériens s'habitueront au phalangisme... Ces habitants ont une fâcheuse manie de râler au commencement et de s'adapter au fil du temps.
Les fanatiques huras se sont calmés mais il y a ce satané Nordique qui m'énerve... Il parle de choses qu'il ne connaît pas... Et dire qu'il est intendant.
Enfin bref, je dois continuer sur cette voie. Les choses sont calmes pour l'instant ; on n'est jamais tranquille pour longtemps ici... Le bonheur est éphémère...
Sur ces mots je vais te laisser, mon fils...
Prends soin de toi,
Ton vieux père...
10 Mai 514
Je n'arrive pas à croire ce que je vois ici, je n'ai jamais vu un dirigeant aussi infidèle que ça... Il ne respecte pas le monastère, qui plus est, il est marié avec une Nordique... Il se croit tout-puissant du haut de son trône, regardant les Espériens de haut. Il blasphème, il crache sur Arbitrio, et laisse le kaaossisme envahir ses propres terres. Il a même dit avoir tous les droits ici. Il pense que la religion est plus faible que la royauté.
La religion peut détruire un royaume, on peut se battre pour elle, tuer des hommes pour elle... Un roi ne peut pas faire ceci ; la religion est indestructible par un royaume. Si un roi meurt, le royaume sombre... Il ne sait donc pas prendre les bonnes décisions.
Son intendant n'est pas mieux, il pratique une culture d'infidèle et pense avoir tous les droits sur le monastère... Un moine se fait agresser et la seule chose que le Roi est capable de dire est :
« Je ne pense pas que cela a été fait par gratuité... »
Il tolère ce genre de méthode. Donc se venger ici est totalement normal. Mais merde ! Esperia n'est pas l'ancien monde ! Ce n'est qu'une petite ville ! Un seigneur, un meneur et un commandeur ne dirigent pas comme ça ! Ils priment toujours la religion avant tout et ne laisseraient en aucun cas un moine se faire agresser sous prétexte qu'il a fait un sermon légèrement agressif ! On ne frappe pas un représentant de la religion comme ceci !
Les gens se fichent de la religion, c'est une ville d'infidèles... Notre dirigeant et notre intendant le sont... Sans parler de celui d'Adobe qui réfléchit comme un simplet... Cela me répugne de voir de tels dirigeants au pouvoir...
Arbitrio l'emporte toujours...
15 Mai 514
J'ai failli à mon devoir, encore... Je me suis battu pour un peuple d'infidèles... Je ne sais plus quoi penser. Notre Apothi se fait traiter d'assassin et de menteur dans la rue, mais les habitants de cette ville ne connaissent rien de l’Apothi...
Pourquoi nous sommes-nous battus pour Esperia ? Pourquoi avoir mis en jeu le fait de tout perdre pour Esperia ? Je ne comprends pas...
Les habitants de cette ville sont des sauvages, rien de plus, rien de moins... On ne peut espérer beaucoup de choses... Comme le disait l'affiche du vieux Jibius : Esperia ne connaîtra jamais la paix... Cela est vrai, en effet cette ville ne connaîtra jamais la paix...
Mais pour trouver la paix, il faut faire la guerre. La société est ainsi... Battre ou se faire battre... Il ne faut pas se battre pour ce peuple, il faut se battre pour Esperia, faire de cette ville ce qu'elle devrait être... Une ville d'espoir, une ville où l’on peut trouver la paix pour de bon...
Les conquérants qui sont venus sur ce continent y sont venus pour fonder une civilisation hors des lois de l'ancien monde et de sa misère... Pourtant je ne vois que ça : des habitants pas capables de respecter Arbitrio, des gens qui s’entre-tuent, des viols et des vols... Voilà sur quoi cette ville est fondée...
La guerre est une obligation dans cette ville, pour protéger les siens, ses biens, et sa vie ! Il faut tuer pour cela ! La paix sera trouvée par la guerre.
Qu'Arbitrio fasse en sorte que cette ville ne soit pas faite d'anarchie ! Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour cela ! Cette ville représente ma nouvelle vie, et ma descendance y habitera !
Elam, je ferai en sorte que tout cela s'arrête, quel qu'en soit le prix à payer... Si j’dois mourir ici, j’aimerais mourir dans une ville d'espoir et de bonheur, et je le ferai coûte que coûte...
Sur mes mots, j’vais te laisser. Prends soin de toi...
Ton vieux père...
27 Mai 514
Les choses se sont calmées depuis ces tragiques événements... Mon ascension ne cesse de progresser et j'aime cela. Je sens que bientôt l'argent ne sera plus un souci pour toi et tu pourras venir vivre ici en paix. J'ai enfin trouvé des gens sur qui compter. Je suis arrivé seul ici et pourtant... Les choses se sont nettement améliorées.
L'Vheko s'est suicidé. Après tout, il est arrivé à Esperia en étant faible, et il l'a été jusqu'à sa mort... Une perte inutile, le suicide n'est pas la meilleure solution ; si ça l’était, je pense que je serais déjà mort...
Le monastère ne fait plus trop de bruit... [Utilisateur:Joris|Joris] a certainement baissé les bras, Hagen n'est plus là et Xavyus et Martin sont seuls à s'occuper de ce monastère... Je ne laisserai pas ces deux pauvres hommes comme cela, je les aiderai une fois à la prochaine occasion...
Je me fais un peu de souci pour Alan... Il est parti dans l'ancien monde... Cet homme est un bon commandeur, il sait garder son sang-froid dans les pires situations...
Je dois communiquer une lettre à Nestor... Il doit penser que je suis mort... Malheureusement, je ne le suis pas encore.
J'espère pouvoir m'installer bientôt au QO, ce serait assez important pour moi et pour rester proche des Vuhoris... Pépi risque de partir à ce que j'ai entendu... Une reine qui s'en va, laissant son peuple, et un roi qui risque de la suivre... Je n'arrive toujours pas à y croire. Un homme d'honneur reste sur le trône jusqu'à son dernier souffle, et une reine ne s'en va pas comme cela, à l'improviste... Je trouve ça sale et malhonnête...
Enfin bref, une Nordique en moins dans la ville ne fait pas trop de mal. Les Skyrns ne sont plus rien sans elle... Une famille qui s'évapore dans l'histoire de cette ville.
Je parle beaucoup de moi, mais je n'ai aucune nouvelle de toi... Ta présence me manque, mon fils, et je ressens cette sensation de plus en plus... J'hésite de temps à autre à retourner en Huratelon... Peut-être dans quelques cycles... V.Il pourra s'occuper de certaines choses...
Sur ce, je te dis à bientôt...
Ton vieux père...
1 Juin 514
Cette nuit a été drôlement agitée, j'ai repensé à ce repas... J'étais assis à côté de ta mère, toi sur ses genoux, Nestor et Clésio se chahutant pour savoir lequel des deux boirait le plus... Je ressens une tristesse effroyable quand j'y repense... Ce rêve m'a rappelé à quel point ma vie était agréable... Elle était si simple, mais tellement agréable...
Cette ville me donne un semblant de bonheur, mais je ne dois pas oublier qu'elle reste ma pénitence et mon dernier espoir... pour toi.
Je suis redevenu un soldat... En fin de compte, la spirale ne cesse de recommencer... J'étais garde là-bas, je le suis ici. Mais pourtant, je trouve agréable de l'être ici. La garde espérienne n'est pas comme celle d'Huratelon... C'est une famille, unie et protectrice. Je n'ai jamais vu ça, et pourtant cela existe... Une fois dedans, on est aussi considéré comme un membre de la famille.
Un semblant de liberté me rappelle Huratelon quand je suis dans la caserne. Comme si plus rien ne me rattachait à Esperia... Cette caserne est un monde à part...
Chester semble être à bout... Cet homme n'a pas à subir cela et ne doit pas être blâmé pour ce qu'il a fait... Les représentants de ce procès me feront toujours rire... Chaque personne aurait réagi de la même manière. Quand on a une dizaine de lances pointées sur nous, la seule chose qui réagit est notre instinct de survie... Il a réfléchi en conséquence et a limité les pertes... Cet homme n'est pas qu'un simple homme, c'est un héros et un vrai soldat ! Il a préféré se rendre au lieu de risquer des vies inutilement... Joris ne doit pas le renier pour cela...
Le lieutenant Ean a aussi été forcé de faire ce qu'il avait à faire... C'était sa vie ou celle de Sveik, et il a choisi sa vie, ce qui me semble logique... Sveik a été prévenu maintes fois avant cela... J'aurais fait la même chose qu’Ean si cela était arrivé...
Je me suis battu contre le monastère, mais je ne voulais en aucun cas voir de pauvres hommes risquer de tout perdre sous prétexte qu’ils n’auraient jamais dû agir ainsi... J'aimerais voir leur façon de réagir devant une armée...
Un procès, tu parles... Une belle merde, je dirais...
Mon fils, garde toujours en tête que tu dois réagir en conséquence et penser à tes actes... Quitte à perdre ta vie, si tu peux en sauver, alors autant essayer...
Sur ces mots, je vais te laisser, mon fils...
À bientôt, Ton vieux père...
09 Juin 514
Leurs causes sont, pour eux, une bonne raison d'aller tuer la famille de leur prochain, sous prétexte qu'un homme comme lui les a « illuminés »… Tu parles d'une belle merde. Les hommes de l'ancien monde ne réfléchissent pas à leurs actions et ne veulent qu'une chose : le pouvoir...
Moi-même, j'ai été ce con qui a cherché le pouvoir et qui a suivi des ordres sous prétexte que les fausses déesses me l'avaient ordonné... J'ai suivi un homme comme moi, qui pisse et chie, pour pouvoir lui donner un bout de territoire et qu'il crache sur son peuple du haut de son nid douillet... Je me suis battu pour cela...
Je n'ai jamais été bien intelligent, en fin de compte, je n'ai jamais réfléchi... Ne me souciant que des ordres qu'on me donnait... J'étais une sorte de chien qu'on dresse pour protéger une demeure... Cette chair à glaive qu'on envoie parce que le seigneur jalouse son voisin...
J'ai toujours été un con et je resterai un con, car le changement n'existe pas chez l'homme et sa seule préoccupation est le pouvoir et l'argent... Une personne bien dira toujours qu'elle ne changera jamais, mais une personne mauvaise se justifiera et finira par redevenir un barbare...
Les règles de ce monde ont été bâties dans ce but, après tout, pour bloquer notre sauvagerie, et les hommes qui ont écrit ces règles savaient à l'avance comment vider notre sauvagerie... Tout simplement en faisant des guerres, en tuant, en volant et en violant pour se sentir mieux après...
Je trouve cela exécrable... Personne ne s’en rend compte et mes écrits ne changeront pas cela, mais je sais que tu le sais désormais, et que tu ne dois jamais suivre mais être toujours le meneur, car après tu pourras mettre en place tes propres règles... Mais une fois dans ce jeu, sache qu’il pourrait t’être fatal...
M’enfin, sur ce long texte, j’vais t’laisser, mon fils...
Reste fort,
Ton vieux père.
17 Juin 514
Je m'adresse à toi aujourd'hui car j'ai beaucoup de choses à te raconter... Des choses qui sont inexistantes dans notre monde... J'ai pu voir à quel point le peuple ne sait pas choisir son meneur... À quel point les gens se battent pour le moindre bout de pouvoir de cette putain de ville... À quel point une « souveraine » peut être élue alors que celle-ci n'est qu'une gamine sans expérience et une foutue paysanne... À quel point un putain de Roi ne demande pas l'avis du peuple ! Qu'il choisit lui-même son putain de successeur...
Je suis aussi dépité de voir une femme de nom, qui a toute la putain de luxure de ce monde et qui la montre à tous les miséreux priant pour le moindre sou, réagir ainsi suite à une défaite... Nous avons eu deux candidats, deux foutus candidats qui ont été les pires que j'ai pu voir dans toute ma vie...
À côté, une gamine sans expérience, qui plus est paysanne, qui est montée sur le trône par piston... Et une femme capricieuse, qui aurait pu diriger mais qui voulait instaurer la tyrannie à Esperia...
J'ai peur pour toi et pour les générations futures qui vont suivre dans cette ville. Notre île est dirigée par la mauvaise personne... Celle-ci est encore trop jeune pour être un meneur, elle devrait attendre un peu avant de se prononcer souveraine... Il faut savoir être entouré des bonnes personnes et diriger ces personnes pour pouvoir se permettre de diriger un peuple entier... Et c'est avec l'âge que cela vient...
J'espère que tu ne souffriras pas de ce règne qui est tout simplement misérable à regarder et qui ne durera sûrement pas longtemps... Mais cette souveraine a peut-être du potentiel... Je me trompe peut-être pour l'instant...
C'est pour ça que je trouve minable de voir des personnes qui veulent sa peau sous prétexte qu'ils ne sont pas contents, alors qu'ils s'adapteront et viendront lécher les bottes à leur « souveraine » pour qu'elle leur accorde le droit de respirer sur ses terres... Car, qu'on le veuille ou non, elle est notre souveraine...
Une souveraine qui ne dirige pas, mais qui est dirigée par plus haut qu'elle, influencée par sa propre famille et ses propres « amis »... Mais ceci n'est qu'un piètre mot... Cette femme ne fera jamais ses propres choix, car elle sera toujours influencée. Après tout, elle reste une gamine, et un enfant se laisse influencer pour pouvoir se donner un semblant de maturité...
Je ferai mon travail et j'obéirai aux ordres de celle-ci si je dois le faire, mais ma pensée ne changera pas avant de voir ce qu'elle a en réserve...
J'avais beaucoup de choses à te dire, Elam, et sache que tu ne dois jamais cacher ton opinion en public, car ces chiens ne s'attarderont pas à s'en servir contre ton gré...
Sur mes mots, je vais te laisser, mon cher fils...
Qu'Arbitrio guide ta route...
Ton vieux père...
26 Juin 514
Peut-on considérer cette ville comme la nouvelle Lig Ocolide ou comme un miracle ? J’ai passé presque un an ici, et j’ai pu voir diverses choses qui n’ont jamais existé dans l’ancien monde… Mais malheureusement, je ne comprends toujours pas la logique de cette ville.
Je ne sais pas si je dois la comparer à une liberté, ou tout simplement à un regroupement de conscrits, de dépravés et de chiens qui se jettent sur la moindre chose qui existe… Un miséreux de l’ancien monde peut diriger un peuple ici… Un Nordique peut avoir sa place dans la société… Un basané a un endroit où vivre… Tant de choses différentes : tout ce que je viens de citer n’existe pas dans l’ancien monde.
Un Nordique est un sauvage, et le simple fait d’évoquer le mot Qadjaride inspire la peur. Un Qadjaride ne vivra jamais en société sur l’ancien continent—jamais cela n’existera. Cette ville est un miracle… comme une horreur.
Les Nordiques ne devraient pas avoir de place au gouvernement ; ils ne devraient même pas être nobles, ni citoyens. Ils restent une bande de sauvages se tapant dessus pour savoir qui a la plus grosse… Et pourtant, ce sont ces mêmes sauvages qui occupent les plus grands postes de cette ville.
Mais bon… ce ne sont pas mes mots qui changeront grand-chose, surtout avec ce qui se passe en ce moment. La souveraine a beaucoup d’ennemis. Son règne finira par tomber, et dans les pires conséquences.
Une bonne partie des gens de cette ville ne veulent pas la voir au pouvoir, et je les comprends… Une femme dirigée par une autre femme, qui plus est une gamine paysanne devenue du jour au lendemain souveraine espérienne… J’crois que c’est la pire blague qu’on puisse raconter.
La personne à qui on ne s’attendait pas du tout, qui restait dans sa taverne et s’embrouillait avec le cuistot, est devenue la souveraine la plus détestée de toute l’histoire… Le problème de son règne, c’est qu’elle ne montre pas au peuple de quoi elle est capable. Elle a presque fait pendre des personnes pour un putain de sac de viande…
J’aurais plutôt pris ce message comme une menace et aurais calmé les ardeurs du peuple, mais au lieu de ça elle a préféré se lamenter sur son sort… Si les choses continuent ainsi, nous finirons dans un règne tyrannique et merdique.
Je vais voir comment les choses se passent, mais j’espère que tu ne vivras pas ça, fils…
Enfin… sur ces mots, je vais te laisser. Je te dis à bientôt.
Ton vieux père…
06 Juillet 514
Beaucoup de choses se sont passées dans cette ville, et mon opinion ne cesse de changer… Esperia ne cesse de se rapprocher du mode de vie de l’ancien monde tout en s’en détachant… Elle ne reste jamais sur un point fixe.
J’en ai vu, des choses, maintes et maintes fois dans cette fichue vie, mais jamais autant en si peu de temps… Les petits massacres en cachette et les saccages ne cessent d’être présents… Des cons ne cessent de se plaindre de la vie espérienne et de sa justice, mais ne font rien pour la changer, ou se cachent derrière une affiche… Les choses sont faciles à écrire sur un papier, mais les mots ne font pas les actes.
Ici, on adopte n’importe qui et n’importe quoi sous prétexte qu’on « connaît bien » la personne… Ici, nos intérêts passent avant tout, jusqu’à délaisser sa propre famille. Des gens arrivent facilement à faire une croix sur leur passé, jusqu’à oublier qui ils étaient avant de venir ici. Un bouseux devenu noble oubliera les siens ; il oubliera ceux qui l’ont aidé quand il était dans la misère et la peur… Il oubliera les petites choses ridicules mais qui peuvent te rendre heureux… Il oubliera les moments passés dans le froid et la pauvreté… Et finira autour d’une table remplie de fausses personnes, qui ne s’intéressent pas à lui, mais simplement à ce qu’il possède.
C’est pour ça qu’il ne faut pas s’oublier. Qu’il faut rester humble et ne pas étaler sa richesse, ni se faire acheter pour un simple vote… Il faut rester droit et ne pas oublier notre vrai combat. Il faut toujours penser à sa famille, et jamais à soi. C’est ça, vivre à Esperia.
J’ai parlé à des personnes qui sont ainsi… Cet homme que je ne connaissais pas du tout, et qui pourtant se bat pour obtenir justice pour l’amour qu’il a perdu… Cet homme n’a pas versé une larme ; il est resté droit, et veut un avenir meilleur pour l’enfant de cette femme… Des gens comme cela, on n’en croise que très peu dans une vie. Se battre pour autrui et non pour soi… il n’y a rien de plus beau. Je souhaiterais voir ce genre d’homme plus souvent.
Je ne comprends toujours pas pourquoi eux réagissent comme cela… Ils vont détruire le commerce d’une pauvre femme qui n’a fait que donner son opinion en public. Et la pauvre ne bronche pas, reste humble, comme cet homme… Nos principes avant toute chose, et nos proches avant nos principes : c’est comme cela qu’il faut réfléchir.
Arbitrio nous guide dans nos nuits, cette lumière qui brille dans la peur… On ferait tout pour ne pas l’éteindre.
Je ne critiquerai pas davantage ce système politique qui me répugne et me laisse penser que la décadence et l’anarchie ne cessent de croître… J’use de l’encre pour rien.
Prends mes mots comme des conseils, mon fils… Et sur ce, je vais te laisser.
Je t’écrirai bientôt.
Ton vieux père
18 Juillet 514
J’ai longtemps caché cette haine qui était souvent présente… Cette haine qui m’a poussé à faire des choses que je regrette aujourd’hui. J’ai cherché à me venger, et pourtant j’ai l’impression d’avoir échoué…
Leurs familles n’existent plus, et eux non plus. Je ne pense pas que les faire disparaître de ce monde ait changé quoi que ce soit à ma vie. J’ai agi comme un sauvage, un criminel, rien de plus. Pourtant je me suis vengé pour l’honneur de ma famille, pour les miens… Et je regrette ce geste.
Des hommes arrivent à faire tomber d’autres hommes sans détruire une nation, juste avec la parole : ils ne versent pas une goutte de sang, pas un soldat ne tombe… Mais moi, j’ai agi telle une bête stupide et sanguinaire qui ne cherche qu’à se nourrir de tout et de n’importe quoi…
Aujourd’hui, j’ai pensé à la phrase : Connais ton ennemi et connais-toi toi-même. Quand son ennemi est soi-même, il est impossible de lutter.
La vie des personnes, leurs actes, leurs pensées… tout cela n’est qu’un ramassis de conneries. La seule chose que l’on souhaite, c’est de respirer un peu plus longtemps l’air de ce monde, de connaître la vraie liberté.
La mort est la fin de notre histoire, et pourtant cette fin est toujours la même : à la dernière page, la mort est présente. Nous ne pouvons échapper à notre destin. Nous ne pouvons échapper au jugement d’Arbitrio.
Mon histoire se terminera ainsi… Les personnes qui m’ont connu m’oublieront. D’autres parleront de moi comme d’un ami ou d’un fidèle allié. Certains cracheront sur ma tombe, pensant qu’ils ont enfin gagné… Et à leur tour, ils tomberont.
La vie continuera son cours. Nous finirons tous oubliés par le temps, qui ne nous évoquera plus jamais. Nous tomberons tous dans un long silence et un long sommeil…
Je regrette mon passé, et je ne veux pas le pardon des gens. Je ne souhaiterais qu’une chose : la tranquillité dans ma mort.
À toi, mon fils, je céderai tout. Et sache que je suis dans cette ville pour une seule raison : toi, et rien que toi. Tu n’as jamais goûté aux joies de la vie ; tu as toujours vécu dans mes erreurs et dans le malheur. Tu as toujours subi sans rien dire, et tu ne connaîtras plus jamais cela. Tu vivras ici, et cela jusqu’à ta mort. Abandonne ta vie sur le continent, et vis dans le Nouveau Monde.
Sur ces tristes mots, je vais te laisser, mon fils… Nous nous reverrons bientôt.
Ton vieux père…
20 Novembre 514
Fils,
Je t’écris ce message pour t’avertir que je m’en vais bientôt te rejoindre… Je ne peux plus vivre sans toi, dans cette ignorance de ce qu’est réellement Esperia. Tout a changé ici. Ma famille peut maintenant se débrouiller seule et survivre dans cette cité bestiale qu’est Esperia.
Je sais que je ne suis pas un homme saint, et que j’ai promis des choses dans cette ville… Mais j’ai tellement essayé que désormais je suis fatigué. Les hommes d’ici peuvent être pires que ceux de l’ancien monde, même si parfois on peut les considérer comme des frères…
Je ne souhaite plus me taire. Je ne veux plus subir cette mascarade qui a assez duré. Un de mes amis est mourant, et je m’inquiète pour lui ; mais je suis dépité d’entendre que ma propre famille sympathise avec cette enfant qui nous a fait tant de mal… Je ne peux plus rester désormais. J’ai fait mon temps ici.
La religion, n’en parlons pas… Ici, les gens la délaissent. La plupart sont des infidèles ou des hommes crachant sur Arbitrio. Je suis heureux de voir le peu de personnes qui se sont investies pour rétablir la foi dans cette cité : ils méritent la protection d’Arbitrio. Tous ces fidèles présents à chaque sermon… J’étais heureux de voir cela, je savais que, pour une fois, ce que je faisais n’était pas vain. Mais malheureusement, nous sommes dans une ville de pourris et de corrompus. Des catins sont au pouvoir, et des putains d’infidèles utilisent les lois à leur guise… Ils traitent les représentants d’Arbitrio comme des chiens, comme des sauvages… Ils les frappent, les dépouillent… Tout ça pour éviter que la religion prenne de l’importance ici.
Eevi disait juste : c’est une cité bestiale. J’espère que les futures personnes de cette abbaye réussiront là où nous avons échoué. Un an que cela dure… L’abbus et l’abbus second sont de vieux hommes, on ne peut pas leur demander plus. Khoratan et Hagen se sont investis pour faire respecter la foi… Eevi a mené une communauté à elle seule… Que pouvons-nous faire d’autre ? Nous cacher.
Je préfère quitter cette cité dite « d’Espoir ». Je viendrai te chercher avec mes amis… Ne t’en fais pas.
Les Vuhori deviendront ce qu’ils choisiront de devenir ; malgré tout, ils seront toujours des amis et des frères à mes yeux, mais il faut que je prenne du recul par rapport à eux.
Les gens que je laisse derrière m’oublieront, comme le temps nous oublie… J’espère qu’Esperia changera, que Arbitrio leur fera entendre raison…
Sur ces mots, je vais te laisser, mon fils, et je te dis à bientôt.
Ton vieux père
13 Juin 515
Cela fait longtemps que je ne t’ai pas parlé, fils. Ces derniers mois ont été pleins de surprises, et ma vie dans la phalange n’est que prestigieuse et enrichissante pour moi. Consacrer sa vie à Arbitrio est agréable.
Cette ville n’a toujours pas changé, malgré les nombreux événements qu’il y a eus. Les gens restent les mêmes : désagréables, même si certains font exception à la règle.
Nous avons aussi perdu deux hommes le mois dernier, une triste chose. Ashur était un ami proche, une personne qui m’a toujours aidé depuis que je l’ai connu à la garde. Les choses semblent calmes sur Esperia, même si je sais que cela ne durera pas.
J’ai envie de te retrouver, fils, et de te faire connaître la culture phalangiste. J’ai fait l’erreur de t’éduquer dans la foi païenne, comme l’a fait mon père. Malheureusement, ta mère était très défavorable sur ce point et, à sa rencontre, je lui ai caché mes anciennes croyances d’infidèle. De nos jours, elle serait sûrement contente que j’aie abandonné ce genre de choses, même si notre mariage s’est fait dans la coutume phalangiste. J’étais toujours attaché à cette culture païenne… jusqu’à ce que j’ouvre les yeux et que je me rende compte de mon erreur.
Le Praefectus Selin est un homme bon : il prend soin de ses hommes. C'est un homme de valeur et très cultivé. Il a servi dans les Marches et possède une expérience de combat remarquable. Khoratan , lui, me surprend toujours. À son âge, je n’étais pas comme ça. Il sait se diriger, et parfois on dirait que c’est lui qui est plus âgé que moi…
Certains de mes hommes sont tout jeunes, mais veulent apprendre. Un jeune du nom d’Alphorynn a fait son apparition il y a quelques mois, et il a su se faire remarquer. Malgré ses erreurs, il a su se rattraper…
Certaines personnes de cette ville me dégoûtent. Certains se disent croyants phalangistes alors qu’ils n’ont pas cessé de blasphémer Arbitrio.
Quant à l’Aumônier Joris , je pense qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre. Il est atteint d’une maladie commune dans l’ancien monde, mais il est vieux et semble avoir eu une vie agréable.
Je continue ma vie et tente d’en apprendre plus sur Arbitrio et sur les rites phalangistes. Nous avons repris le monastère : celui-ci nous revenait de droit. Il était tenu par un homme horrible se disant croyant d’Arbitrio — un homme qui a couché avec sa sœur et l’a assassinée, et qui n’est même pas capable d’élever son fils. Même si les faits sont cachés, je sais ce qu’il a fait et ce qu’il est. Mais l’essentiel, c’est qu’on s’en est débarrassé…
Les Nordiques restent les mêmes : des sauvages incultes, même si avec certains j’ai eu des conversations intéressantes…
Les mets ici sont surprenants et assez différents. Le pain huras est horrible au goût comparé à celui d’ici. Ean Taubman est l’un des meilleurs boulangers de la ville ; j’essaierai de t’en ramener à l’occasion.
Enfin… je vais te laisser, et j’espère te revoir.
À bientôt,
Ton vieux père
