Utilisateur:Myyrh
Sommaire
Caractéristiques
Description
Résumé
Myyrh est une jeune Nordique de 26 ans, avec des yeux de la couleur de la mer qui surprennent souvent les gens, de longs cheveux châtains clairs bouclés, et une certaine beauté étonnante pour une nordique, venant probablement de l'origine plus australe de son père inconnu. Sa mère, inconnue elle aussi, l'amena à l'orphelinat peu de temps après sa naissance. Myyrh vécut depuis ses 8 ans avec une vieille femme qui l'avait adoptée. Cette vieille femme n'était pas nordique, mais personne ne semblait savoir d'où elle venait, et Myyrh n'est pas du genre à poser des questions. Elle n'a jamais eu le droit de sortir seule ou de parler aux gens dans la rue, sa mère adoptive l'accompagnant et la surveillant toujours. La vieille lui appris à peindre, tisser, coudre et broder, colorer le tissu et préparer les colorants nécessaires. Finalement, un jour, sa mère mourrut et Myyrh, ayant été coupée du monde toute sa vie et n'étant pas capable de se débrouiller seule, décida tout de même de changer de vie. Elle décida alors de se rendre à la capitale dont elle avait tant entendu parler, mais le voyage ne se déroula pas comme prévu et Myyrh n'eut d'autre choix que de se laisser faire esclave afin de pouvoir arriver à la capitale. Une fois sur place, elle fut achetée à un prix exhorbitant par Marcus Loinvoyant qui remporta l'enchère face à Mikamus. Elle fut remarquée par Dunada et Utilisateur:Monsieurwho.
Talents
- Gentille
- Bonne artiste
- Généreuse
- Polie
Défauts
- Naïve
- Ignorante
- Peu débrouillarde
Histoire
Avant Esperia
L'enfance
L’orphelinat
Myyrh n’avait jamais vraiment su comment elle était venue au monde. Lorsque, petite, elle avait posé des questions sur ses parents, on lui avait souvent peu répondu de choses plus précises que « ta mère t’a amenée à l’orphelinat quand tu es née » et « ton père ne venait pas d’ici ». Elle n’avait que peu de souvenirs de sa pourtant pas si lointaine enfance. Elle se souvenait d’être mêlée aux autres enfants, de recevoir le même traitement qu’eux, mais elle n’avait pourtant jamais eu l’impression d’appartenir à leur groupe, ni d’être vraiment comme eux. Elle était assez discrète et réservée, mais ses grands yeux clairs, de la même couleur que la mer lors des très rares jours où les rayons du soleil venaient s’y refléter, avaient toujours attiré les regards et attendri même le plus alcoolique et violent des ivrognes qui fréquentaient la taverne du village. Lorsqu’elle eu huit ans, peut-être un peu plus, ou un peu moins, le temps toujours froid et couvert n’aidant pas à deviner à quelle période de l’année elle avait bien pu naître, on la fit amener dans le bureau de la directrice de l’orphelinat, une femme d’âge mûr stricte et colérique. Comme à son habitude, elle n’avait rien dit et n’avait pas bougé sans qu’on l’y autorise. Elle se tenait debout à côté de la directrice, derrière son bureau. En face d’elles, assise sur la chaise bancale de l’autre côté du bureau, était assise une femme très vieille. Elle ne semblait pas être nordique. Elle regardait Myyrh intensément, comme si elle arrivait à voir à travers elle. Myyrh quant à elle ne savait pas vraiment où regarder, mais lorsque son regard croisa celui de la vieille, il ne put s’en détacher. Les yeux laiteux et fatigués de la vieille dame étaient cependant toujours perçants et Myyrh en fut intimidée. Finalement, la directrice prit la parole. - Elle vous convient ? demanda-t-elle en regardant la vieille. Cette dernière ne répondit pas, le regard toujours fixé sur l’enfant. Finalement, elle se racla la gorge. - Quel âge a-t-elle ? demanda la vieille, avec un accent étrange que Myyrh ne sut identifier. - Huit ans, plus ou moins. Myyrh regardait toujours la vieille femme, son regard toujours aussi intensément plongé dans le sien. - Mmh, grogna la vieille. Sait-elle lire ? - Oui, un peu, répondit la directrice, l’air embêté par la question. - Un peu ? Répéta la vieille, ses yeux se détachant enfin de ceux de la fillette. Myyrh était un peu vexée, car elle savait pourtant plutôt bien lire, comparé aux autres enfants. - Oui, on n’a pas tellement le temps de tout leur apprendre, expliqua la directrice. Ils sont beaucoup, on manque de personnel, et on essaie surtout de leur trouver à manger avant de les instruire. - Hmm, grogna à nouveau la vieille. Qu’en est-il de son éducation religieuse ? Myyrh ne savait pas quoi penser de cette question et se demanda ce que la directrice allait répondre. - Pareil, on leur explique pas vraiment, ils retiennent ce qu’ils entendent, apprenez-lui ce que vous voulez si ça vous chante. - Savez-vous qui sont ses parents ? Le cœur de la fillette rata un battement. Myyrh s’était toujours tellement posé de questions sur ses parents sans que personne ne puisse lui répondre qu’elle retint son souffle et tendit l’oreille, son regard se posant sur le bureau de la directrice où la crasse dominait la paperasse. - Ses parents, ses parents… Sa mère l’a amenée ici presque au moment où elle a accouché. C’était une femme très jeune, nordique, probablement une ménestrelle ou une catin, que sais-je, elle n’avait apparemment pas d’affaires, mourait presque de froid dans sa misère et avait un sale caractère. C’est ce que j’ai retenu des courtes minutes où je lui ai parlé, le temps qu’elle dépose la petite et que j’essaie tant bien que mal de remplir les papiers… Myyrh ne savait ni ce qu’était une ménestrelle ni une catin, mais elle était fascinée par ces nouveaux détails sur la vie de sa mère. La vieille, comme si elle avait lu dans les pensées de Myyrh, demanda des détails par rapport au père de cette dernière. - Je ne sais pas qui il était, déclara la directrice, qui commençait à avoir l’air ennuyé par toutes ces questions. Mais la petite est né moins d’un an après l’arrivée dans notre village des étrangers, ceux qui violèrent les femmes et tuèrent les hommes… - Hmm. Vous suggérez donc qu’elle serait la fille de l’un d’entre eux ? - J’imagine. - D’où venaient-ils, ces hommes ? - Je ne sais pas. Ils n’étaient pas nordiques. - Rappelez-moi son nom, à cette petite. - Myyrh, M-Y-Y-R-H, répondit la directrice. Sa mère m’a donné un morceau de parchemin où ce nom était écrit, elle m’a dit qu’elle voulait appeler sa fille comme ça. - Qu’est-ce que ça signifie ? - Je ne sais pas. - Hmm. Myyrh commençait à en avoir marre de rester là, plantée debout, mais elle était fascinée par ce qu’elle venait d’apprendre. La directrice avait l’air impatient. - Alors ? Elle vous convient ? - Oui, répondit la vieille après un silence, ses yeux à nouveau fixés sur la fillette. - Parfait, répondit la directrice, préparant un papier et une plume. Il ne vous reste qu’à signer ceci. Myyrh, va chercher tes affaires. Tu peux y aller. Myyrh sortit de la pièce sans dire un mot et ferma la porte derrière elle, puis elle partit en courant dans le couloir, ses pieds nus claquant sur les dalles froides. Elle alla dans sa chambre, pris son vieux sac et fourra tout ce qui lui appartenait dedans, ce qui comprenait deux chemises longues toutes rapiécées, une vieille couverture brodée, apparemment celle dans laquelle sa mère l’avait transportée, une feuille qui tombait presque en miettes avec quelques mots écrits dessus pour qu’elle s’entraine à lire, un joli caillou qu’elle avait trouvé dans le jardin de l’orphelinat, une pièce brillante qu’un homme lui avait glissé dans la main une fois, dans la rue, et une poupée qu’elle avait fabriquée avec l’aide d’une des surveillantes de l’orphelinat. Trois fois rien, en somme, mais c’était tout ce qu’elle avait. Les autres petites filles de la chambre la regardèrent faire, l’air interrogateur, puis échangèrent quelques mots. - Elle part ? - Tu crois ? - Elle a trouvé une nouvelle maman ? Myyrh était bien trop pressée de découvrir la nouvelle vie qui l’attendait pour daigner répondre aux autres. De toute façon, elle n’avait jamais été du genre à vouloir être amie avec elles, elles étaient trop… semblables. Elles ne s’intéressaient pas à ce qu’il se passait en dehors de l’orphelinat et se battaient toujours auprès des passants en espérant les convaincre qu’elles étaient les plus belles et les plus gentilles des petites filles et qu’il fallait absolument les adopter. Elle ressortir donc de la chambre e retourna dans le hall où la directrice et la vieille dame l’attendaient. Les deux femmes se serrèrent la main et la directrice se tourna vers la fillette. - Bonne chance, Myyrh, dit-elle, un vague sourire apparaissant sur son visage. Sois sage. - Oui Madame, dit la gamine d’une petite voix. Puis elle suivit la vieille à l’extérieur.
L'adolescence
Au marché
Comme toutes les semaines, Myyrh accompagnait Gamla au marché pour y vendre le tissu et les quelques œuvres que la vieille avait peintes. Gamla, c’était le nom que la vieille lui avait dit porter. C’était apparemment un surnom, mais Myyrh ne savait pas trop ce que ça voulait dire. Gamla lui parlait parfois dans une langue étrange qu’elle avait du mal à comprendre, sa langue à elle. Myyrh ne savait pas d’où elle venait, et, comme toujours, elle n’osait pas poser la question. Elle ne parlait pas, ou peu, et écoutait beaucoup. Gamla lui avait appris à lire un peu mieux, mais surtout à tisser, coudre, broder, filer la laine, préparer des couleurs et peindre. Elle lui faisait aussi réciter une espèce de prière tous les soirs, dans cette même langue étrange qu’elle ne comprenait pas. Gamla était bonne, mais stricte. Elle empêchait les gens de s’approcher de sa fille adoptive de trop près, spécialement lorsqu’il s’agissait d’hommes. Cela arrivait de plus en plus fréquemment à mesure que Myyrh grandissait. Sa beauté était plus surprenante que celle des autres jeunes filles, probablement à grâce ou à cause du sang étranger qui coulait dans ses veines. Personne n’avait jamais vraiment su d’où étaient arrivés ces hommes quelques années auparavant, eux qui avaient pillé, volé, tué et violé, mais pourtant laissé les femmes et les enfants saufs. Ses yeux étaient toujours d’une couleur pure, intrigante, jamais rencontrée ailleurs, dans les yeux de quelqu’un d’autre. Ses cheveux avaient des reflets chauds, ils n’étaient pas juste blonds comme ceux des autres filles. De plus, ils bouclaient, ce qui les rendait encore plus beaux. Myyrh ne se rendait pas compte des regards que lui portaient les hommes, ni des allusions qu’ils faisaient en lui parlant. Pourtant, nombreux étaient les prétendants qui osaient s’aventurer jusqu’à la maison de Gamla n’étaient pas peu nombreux, mais à chaque fois, la vieille femme rejetait les propositions, riait au nez des plus riches d’entre eux, leur expliquant qu’une dot ne l’intéressait guerre. Myyrh ne sortait jamais seule, Gamla l’accompagnait partout. Malgré son âge incertain, elle avait une santé de fer et n’avait peur de rien. Myyrh la suivait sans broncher. Au marché, les affaires n’allaient pas vraiment mal, mais pas bien non plus. Myyrh avait l’impression que les gens n’achetaient que la marchandise en espérant s’attirer la sympathie de Gamla pour ensuite de rapprocher de sa fille adoptive, ce qui, quelque part, était utile. Encore fallait-il pouvoir se débarrasser des gros lourdauds qui refusaient que Gamla les empêche de s’approcher de Myyrh. Une fois, alors que le prétendant en question était massif et fortement imbibé d’alcool, menaçant Gamla de la frapper et de démolir son étal si elle ne le laissait pas passer, Gamla, très calmement, posa sa main sur celle de l’homme et le regarda droit dans les yeux en murmurant dans sa langue natale. L’homme se figea quelques secondes, l’air complètement ahuri, puis son visage perdit toute expression et il s’en alla. Myyrh, fidèle à elle-même, ne posa pas de questions. - Range, on y va, Unga, avait dit la vieille, et elles étaient parties.
Le voyage vers Esperia
La traversée
Le temps passait et la santé de Gamla se détériorait. Malgré les années passées à ses côté, Myyrh dut se rendre à l’évidence : Gamla était humaine. Elle se faisait vraiment très vieille et son jour arriverait bientôt. Cependant, Gamla refusait toujours qu’elle sorte seule et l’accompagnait toujours partout, tant bien que mal. Myyrh se dit qu’elle devait certainement sentir la fin arriver, car elle se mit à agir étrangement. Elle qui avait toujours donné à sa fille le strict minimum, commença petit à petit à être plus généreuse. Elle orna ses robes de fleurs brodées, lui offrit quelques bijoux, et lui permit même de parler un peu avec des gens qui se pressaient devant l’étal. Mais la fin se faisait sentir, réellement. Un soir, Myyrh apporta son thé à Gamla, dans son lit, comme elle faisait depuis quelques semaines. Mais la vieille femme n’était pas dans son lit. Elle était assise à son vieux bureau, une grande plume colorée dans une main, un pot d’encre dans l’autre. Elle traçait de grandes lettres calligraphiées sur un parchemin qui semblait être d’excellente qualité. Myyrh se dirigea vers elle, sans dire un mot, et l’observa. Gamla écrivait, lentement, mais avec assurance, sans un bruit. Finalement, elle ferma le pot d’encre et posa sa plume. Elle se tourna légèrement vers Myyrh et lui sourit, certainement pour la toute première fois depuis des années. - Mürh. Blô kak li Mürh. Ti fin, ti lugna, ti roé. Glöm ikke. Ti Mürh. Myyrh regarda la feuille sans trop comprendre. Gamla répéta et Myyrh commença à comprendre. Il s’agissait de la prière, ou du moins de ce qu’elle considérait comme une prière, qu’elle répétait tous les soirs avant de se coucher, et Gamla l’avait écrite sur le parchemin. Les lettres ne lui étaient pas familières, mais au milieu, elle reconnut quelque chose qu’elle avait déjà vu. Les lettres étaient reconnaissables, il s’agissait de celles qui écrivaient son prénom, Myyrh. - … Myyrh ? murmura-t-elle. - Oui, Unga, dit la vieille. Mühr. - Mürh ? - C’est comme ça que l’on prononce ton prénom. Mais les nordiques l’ont déformé. Myyrh ne répondit rien. Gamla prit la tasse de thé refroidi des mains de sa fille et le but lentement, tandis que Myyrh regardait le parchemin sans comprendre. - Il faut aller dormir. Bonne nuit. Myyrh se leva, serra la main de Gamla, l’accompagna à son lit et sortit de la chambre. Elle alla dans la sienne, s’agenouilla devant son lit et récita les quelques phrases qu’elle avait appris étant petite. - Mürh. Blô kak li Mürh. Ti fin, ti lugna, ti roé. Glöm ikke. Ti Mürh. Elle se mit au lit et s’endormi. Le lendemain, lorsque la lumière la réveilla, Myyrh se releva en sursaut. Elle n’avait pas besoin d’aller dans l’autre pièce pour savoir que Gamla y serait, immobile. Morte. Elle savait depuis des semaines, voir des mois que ce moment arriverait, mais elle n’avait jamais vraiment pris le temps de réfléchir à ce qu’elle ferait le moment venu. Elle s’assit sur son lit et balaya la chambre du regard. Elle avait suffisamment d’affaires à présent, mais que ferait-elle, où irait-elle ? Elle songea à aller demander de l’aide au village, mais après tant d’années à ne jamais sortir seule, que lui arriverait-elle ? Myyrh avait l‘impression de se faire vieille. Les enfants qu‘elle avait connus avaient à présent une famille, un métier, une maison à eux, et elle n‘avait que Gamla. Jamais elle n‘avait osé demander à sa mère quand viendrait le moment où elle pourrait elle aussi se marier et faire des enfants. Parfois, elle croisait le regard des hommes, parfois elle maintenait le contact, parfois elle s‘empressait de détourner les yeux. Parfois, elle avait envie que l‘homme vienne l‘arracher de l‘emprise de Gamla, parfois elle voulait le maintenir le plus loin d‘elle possible. Elle avait eu douze ans, puis quinze, puis dix-huit, puis vingt, et vingt-deux. Elle entendait parfois les vieilles femmes se moquer d‘elle, dire qu‘elle serait bientôt trop vieille pour que ses enfants naissent en bonne santé, et encore, si elle arrivait à trouver un mari. Et si elle décidait maintenant de sortir, de trouver un mari, d’avoir une famille, une belle maison, une vache et un cheval ? Elle ne savait pas quoi faire. Toutes ces années passées seule avec sa mère, loin de tout, loin des gens, loin de toutes informations ne l’avaient certes pas aidée. Elle resta un certain temps assise sur son lit à penser. Et si elle décidait de tout plaquer, de quitter cet endroit et… de partir à la capitale, à la découverte du nouveau monde dont elle avait entendu les autres marchants parler ? Gamla devait ranger ses économies quelque part dans sa chambre, si Myyrh les prenait, elle pourrait sans doute payer le voyage sans problème, en partant sur le principe qu’il ne lui arriverait rien en route. De toute façon, que lui restait-il à faire ? Tout l’avait toujours tellement intrigué, elle n’avait jamais osé poser des questions et n’avait jamais reçu de réponses, il était temps qu’elle prenne sa vie en main. Elle avait vingt-six ans, elle était incapable de se débrouiller seule, et cela devait changer. Elle prit son courage à deux mains, trouva un grand sac, y mit tout ce qui avait de la valeur, fouilla chaque recoin de la maison à la recherche de quelques pièces, puis s’arrêta devant la chambre de Gamla. Elle prit une grande inspiration et entra. Elle ne regarda pas un instant dans la direction du lit, et trouva sans problème quelques objets de valeur, puis finalement, elle prit le parchemin sur lequel la vieille avait écrit la veille, le roula et le glissa dans son sac. Puis elle parti de la maison. Il était encore tôt, il n’y avait presque personne dans les rues. Elle avait pris soin de se couvrir d’un manteau pour que les gens ne la reconnaissent pas et ne fassent pas attention à elle. Elle s’avança donc en direction du port, là où elle voyait les grands bateaux faire escale et repartir pour des destinations lointaines. Elle vit un homme sur un bateau et décida d’aller lui parler. Elle s’approcha du bord de l’eau et appela le type. - Excusez-moi ? Elle se rendit compte en entendant sa voix que c’était la première fois de sa vie qu’elle allait parler à un homme. Elle eut un coup de panique et faillit tomber à l’eau mais se ressaisit aussi rapidement que possible. Le type se tourna dans sa direction. - J’peux vous aider ? - Oui… Je… J’aimerais aller à la capitale, s’il-vous-plaît. À qui dois-je m’adresser ? Le type la regarda d’un air perplexe. - J’y vais, moi. Combien vous payez ? - J’ai une bourse pleine de pièces, je ne sais pas combien il y a exactement. - Hmm. Le type n’avait pas vraiment l’air intéressé. - Vous voyagez seule ? - Euh, oui… Il leva un sourcil. - Sans votre mari ? - Je… Je n’en ai pas, dit-elle d’un air gêné. Le type leva l’autre sourcil et un sourire apparut sur son visage. - Ah, dans ce cas, ça risque de vous coûter un peu plus cher… Myyrh montra son sac. - J’ai un peu de marchandise. - Je parlais d’autre chose. - Je… Je ne comprends pas. - Venez donc sur le bateau, vous allez comprendre… Myyrh se méfia. Le regard de l’homme avait prit quelque chose de malsain. - Je crois que je vais… me débrouiller. Elle partit en courant, mais le type la rattrapa rapidement et agrippa son bras. Elle laissa échapper un cri tandis que l’homme essayait d’arracher son manteau. Elle hurla à nouveau et essaya de se débattre, en vain. Soudain, l’homme hurla à son tour et tomba à l’eau. Myyrh tomba à genoux et releva la tête pour apercevoir une silhouette devant elle. - Arrête d’embêter toutes les femmes que tu croises, Djern ! dit une voix féminine. Puis elle entendit le bruit d’une épée qu’on range dans son fourreau et vit la silhouette lui tendre la main. Elle la saisit et se releva tant bien que mal. - M… Merci, bafouilla-t-elle. - Oh, c’est rien, répondit la femme qui se tenait devant elle, le fourreau d’épée accroché à sa ceinture. Faut pas vous aventurer seule comme ça dans le port, ya pas mal de gars dans son genre. Myyrh ne répondit rien. - Vous voulez allez à la capitale ? - Oui. - N’y allez pas. - … Pourquoi ? - À moins que vous ayez envie d’être volée, violée et réduite en esclavage. Myyrh ne savait pas quoi dire. - Il faut que je parte d’ici. - Venez avec moi, je veillerai sur vous, alors. Mais vous êtes sûre que c’est vraiment ce que vous voulez ? - Oui… oui… - Très bien, c’est vous qui savez. Il fut entendu que Myyrh resterait aux côtés de la femme à l’épée, afin que celle-ci la protège en cas de besoin. Elles embarquèrent quelques heures plus tard et se tinrent à l’écart sur le bateau, là où les hommes ne risquaient pas de les importuner. Myyrh restaient silencieuse et elle apprécia que sa compagne ne lui pose pas d’autres questions. Elles firent escale dans un premier port, puis repartir, et firent à nouveau escale dans un autre port. - Il va falloir descendre, on va changer de bateau, ne me quittez pas, lui dit la femme. - D’accord. Elles descendirent parmi les marchandises, mais le port était vraiment bondé. Myyrh fit tomber son sac parterre, et celui-ci fut piétiné par la foule, répartissant ainsi les affaires de Myyrh parterre. Myyrh réussi tout de même à rattraper une robe, quelques pièces ainsi que le fameux parchemin qui s’en sorti à peu près intact. Elle entendit des cris venant de l’autre côté du quai, où la femme à l’épée lui faisait de grands signes. Le bateau qu’elles devaient prendre allait partir, mais il était impossible de le rejoindre à temps. Le bateau finit par larguer les amarres, la femme à l’épée à son bord. Myyrh était à nouveau seule. Elle aperçu près d’un bâtiment des gens qui avaient l’air très pauvres et se dirigea vers eux. Ils avaient l’air plus gentil et moins menaçant que toutes les autres personnes de ce port. - Où allez-vous ? demanda-t-elle à un jeune homme. - La capitale, murmura-t-il, faible. - Je veux venir avec vous. Il la regarda avec de grands yeux, puis indiqua un homme de la tête. - Demandez-lui. Myyrh se dirigea vers l’homme en question qui se présenta. - Je suis le responsable des esclaves en direction de la capitale. Je peux vous aidez ? - Je veux venir avec vous. Lui aussi la regarda avec de grands yeux. - Venir avec nous ? - Oui. - Euh… très bien… Eh bien vous pouvez garder vos quelques affaires. Vous avez l’air en forme, vous serez vite vendue… Mais… Pourquoi devenir esclave ? À vrai dire, Myyrh ne savait pas vraiment ce qu’était une esclave. Elle réfléchit un instant. - Eh bien, je suis coincée ici, je suis à la moitié du voyage, je n’ai rien à perdre… Je crois que je n’ai pas d’autre solution. - Certes… Bon, je vais m’occuper de vous alors. Si je vous garde saine, je pourrai en tirer un meilleur prix. Restez dans le coin, on va bientôt partir. Ils embarquèrent quelques minutes plus tard, et Myyrh eut le droit de rester sur le pont, tandis que les autres s’entassaient dans les cales, dans le noir et la saleté. Le voyage ne fut pas trop long, contrairement à ce à quoi elle s’attendait. Ils arrivèrent un matin ensoleillé et montèrent tous sur une charrette. Ils se dirigèrent dans la ville, vers une estrade où l’homme qui les conduisait les fit s’aligner pour que la foule puisse mieux les voir. Myyrh se sentait mal, mais découvrait la ville avec émerveillement. Tout était si différent ! Puis, voyant les gens sortir leurs bourses, elle commença à comprendre ce qu’être esclave signifiait. Elle se mit à paniquer et scruta la foule à la recherche d’un visage familier, ce qui était absurde. Elle cherchait un regard amical parmi cette foule d’inconnus, quelqu’un de gentil, quelqu’un pour la sortir de là…
À Esperia
Le premier jour
Lors de son arrivée, elle fut vendue comme Esclave à Marcus Loinvoyant pour une somme exhorbitante face à Mikamus. Heureusement pour elle, Marcus est un homme très bon et fut très gentil avec elle, acceptant de lui construire une échoppe pour qu'elle puisse y vendre ses tableaux, vêtements et autres tissus. Elle fit la connaissance de plusieurs autres esclaves, mais aussi de citoyens ou personnes plus haut placées. Elle croisa un nombre incroyable de fois Dunada (qui ne manqua pas de la dévorer du regard) mais fut tout de même plus sensible au charme du vieil Utilisateur:Monsieurwho qui lui offrit un bouquet de roses. Elle fut agréablement surprise par l'accueil que la ville lui réserva et commença à prendre ses marques.