Utilisateur:Tahnya enemÿs : Différence entre versions
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== Tenues du personnage == | == Tenues du personnage == |
Version du 2 août 2015 à 03:34
Sommaire
Tahnya Enemÿs
- Nom : Enemÿs
- Prénom: Tahnya
- Surnom: La Sirène (par les Portendar)
- Âge : 17 ans
- Date de naissance : 30/06/498
- Taille : 1m70
- Poids : 55 kilos
- Nation d'origine : Le Royaume Central
- Région d'origine : Albunae
- Ville d'origine : La Capitale
- Quartier d'origine : Quartier des thermes
- Métier : Couturière
- Arrivée en Esperia : Juin 515
- Croyance : Monachisme
- Rang : Citoyenne
- Famille : Portendar
Descriptions du personnage
Description physique
Lorsque l'on regarde Tahnya de loin, la première chose que l'on remarque, c'est ses cheveux ébènes qui ondulent légèrement jusqu'au bas de son dos. Ils brillent au soleil et ils sont fluides et parfaitement sains. Lorsque l'on s'approche et qu'on croise son regard, on est plongé dans un mélange de bleu et de vert, réhaussé par des touches de marrons. Le regard de Tahnya est très profond et semble démontrer toutes ses émotions. L'adolescente a une taille moyenne et un poids normal, elle a une poitrine assez développée, une taille plutôt marquée, et des hanches balançant élégamment lorsqu'elle marche. Sa peau est hâlée, sa bouche pulpeuse a une teinte rosée et la jeune fille a l'habitude de la laisser entrouverte, lui donnant un air sensible et rêveur. Tahnya a les ongles moyennement longs, et est complètement imberbe, elle n'a jamais eu de poil jusqu'à présent. L'adolescente a eu une éducation assez poussée et a donc des manières peu communes pour une esclave, sa démarche est élégante et elle connaît assez bien les courbettes que l'on doit faire aux nobles.
Fichier:Tahnyacold.jpgTahnya sur l'ancien continent.
Description mentale
Mélange entre délicatesse, détermination et sourire, Tahnya est une jeune femme sociable et plutôt extravertie, s'étant fixé des objectifs qu'elle compte atteindre. L'adolescente est la définition de l'élégance, ayant reçu une bonne éducation. Pouvant paraître sûre d'elle par moment, Tahnya a du charme, elle fait succomber une multitude de personnes et elle le sait. Elle abandonne peu à peu son altruisme et sa bienveillance pour les inconnus, pour se préoccuper uniquement de son bonheur et celui de ses proches.
Signes distinctifs
- Tahnya marche la plupart du temps avec ses mains croisées sur son abdomen, ou derrière son dos.
- Tahnya a une allure élégante et plutôt gracieuse.
- Tahnya est très sensible à l'art, elle voit de la beauté partout.
- Tahnya a tendance à regarder les gens dans les yeux.
Traits de caractère et aptitudes
Aptitudes
Qualités
- Réfléchie : Tahnya ne prend pas de décisions à la légère, elle n'est pas du tout impulsive et étudie ses choix.
- Généreuse : Tahnya aime partager, cependant, elle perd peu à peu son âme charitable.
- Séduisante : Tahnya est une jeune fille ayant du charme, elle le sait, et s'en sert.
- Souriante : Si un sourire n'est pas sur le visage de la jeune fille, il y a un grave problème.
- Bienveillante : Tahnya souhaite que son entourage vive convenablement, elle fait tout pour que ce soit le cas.
- Ambitieuse : La jeune femme s'est fixé des objectifs depuis son arrivée en Esperia, et elle compte plus que tout les atteindre.
Fichier:Tahnyaflowers.jpgTahnya Enemÿs
Défauts
- Impatiente : Tahnya a eu l'habitude d'avoir tout tout de suite, alors elle est plutôt impatiente.
- Trop zélée : La jeune fille est toujours active, et n'aime pas ne rien avoir à faire.
- Facilement contrariée : Il suffit d'une parole déplacée pour que Tahnya le prenne mal, cependant elle essaiera de ne pas le laisser transparaître.
- Hypocrite : Bien que cet aspect de son caractère l'arrange et lui porte avantage, Tahnya est peu sincère avec les inconnus.
- Impassible : Tahnya ne montre pas facilement ses émotions, cachée derrière un sourire inébranlable dans la plupart des circonstances.
- Jalouse : S'étant découvert ce défaut récemment, Tahnya peut être très jalouse par moments, sauf en amour, étrangement.
Aime
Le thé : La boisson préférée de l'adolescente.
L'art : La jeune fille est très attachée à l'art sous toutes ses formes.
La lecture : Tahnya adore lire et se cultiver.
L'écriture : L'adolescente adore écrire pour s'évader.
Les animaux : Tahnya aime les animaux car ils ne possèdent pas tous les défauts des humains.
La pâtisserie : La jeune fille adore les gâteaux et les sucreries.
Plaire : Tahnya adore charmer et plaire, elle se sent valorisée ainsi.
N'aime pas
La corruption : La jeune fille n'apprécie guère la corruption, à cause de ce qu'elle a fait à son père.
Les habits laids : L'adolescente déteste être mal habillée.
Les personnes vulgaires : Tahnya a horreur des gens vulgaires, et particulièrement des Ocolidiens impolis qui ne parlent pas un capitalin compréhensible.
La saleté : Tahnya a reçu une éducation stricte et est donc assez tatillonne avec la propreté.
Relations
Ma famille
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Lars : Je suis désolée. (+++)
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Solypso Alducci : Vous me tendez la main, Conteur, je la saisis. Plus le temps passe, plus je vous apprécie, je retrouve un père et un professeur en vous. (+++)
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Luna : Grande sœur. (+++)
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Traya : Au début, tu n'étais qu'une femme qui me terrorisait, maintenant, tu es une sœur. (+++)
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Zelkiar Halmenor : Tu as l'air de recommencer à vivre. (+)
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Aamos Nkönen : Nous ne nous sommes pas beaucoup parlé, mais je t'apprécie. (++)
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Thialgo Alducci : Trésor. (+++)
Relations positives
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Alvi Vehnä : Etrange... (+++)
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Maëglyn Lisaida Underson-Calmacyl : On ne se connaît pas trop, mais tu as l'air gentille. (+)
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Treize et Mili : Vous êtes adorables depuis mon arrivée. (++)
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Baptysto : Tu es comme un grand frère, vassal. (+++)
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Erwald Lutz : Parler avec toi est très intéressant. (++)
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Lucrèse : Je te considère comme l'une de mes proches, désormais. (+++)
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Rhaenarr : Tu es un Lig, nous sommes radicalement opposés, mais je t'apprécie. (+++)
Relations neutres
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Fahlstad Lukatir : Vous semblez gentil, bien qu'un manque de courage à votre âge m'irrite légèrement. (~)
Relations négatives
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Lucie d'Arsonval Cadirissa : Vous êtes hautaine, et vous considérez spéciale car vous êtes de bonne famille. Et bien moi aussi, mais je ne snobe pas le monde pour autant. (-)
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Anya : Je ne prends pas ta place, j'impose la mienne, rentre toi cela dans la tête, tu m'agaces. (--)
Tenues du personnage
Tenues sur l'Ancien Continent
Tenue de tous les jours
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Une tenue élégante et un peu excentrique, exemple type de ce que Tahnya portait quotidiennement à Sublime. Cette tenue parsemée de quelques petites pièces de bijoux respire la haute-bourgeoisie capitaline.
Tenue de fête
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Le parfait exemple d'une tenue pour les grandes occasions, des tonnes de couches de tissus plus chers les uns que les autres, accompagnés de broderies, de nœuds, d'une élégante couronne de fleurs et de pièces de bijoux massives qui viennent sublimer cette éblouissante tenue de fête.
Tenues en Esperia
Tenue d'esclave
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Ce qui était un jour une coquette robe de soie violette n'est plus que lambeaux, les bretelles sont effilées et retombent, le tissu est sale, usé, le laçage dans le dos tient à peine. Cette tenue n'est qu'un mauvais souvenir pour Tahnya.
Tenue Portendar de Nivôse
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Une élégante tenue chaude de Nivôse, aux couleurs de la famille Portendar. Robe à épaules découvertes de laine épaisse rouge, resserrée d'un corset de cuir de daim noir et accompagnée d'un dessous de robe en laine noire. Tahnya porte une majestueuse cape en laisse très épaisse anthracite, rehaussée par de la fourrure de loup des landes du Vahnamaa.
Tenue Portendar de Brumaire
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Une tenue sobre mais élégante aux couleurs de sa maison. La robe, faite de cachemire rouge, vient somptueusement marquer sa taille, tandis qu'un exquis pardessus de robe de soie noire vient l'embellir, fermé par un laçage et flottant gracieusement au gré de ses mouvements. De jolis nœuds décorent la tenue ici et là, tandis qu'elle se termine par une paire de ravissantes chaussures noires à talons.
Histoire du personnage
Chapitre 1 : Les Enemÿs
Une fin d'après-midi douce du mois d'août, Tahnya rentrait du marché avec son père, Syril. Le soleil de plomb entouré d'un ciel rose se couchait lentement, une brise estivale soufflait dans les longues boucles ténébreuses de l'adolescente. Tahnya marchait assez rapidement, tout en discutant avec son cher père. Ce jour-là, elle portait une robe fluide blanche, à manches courtes brodées, et des petites bottines de cuir. La jeune fille parlait d'une chanson qu'elle avait écrite quelques semaines auparavant, en effet, son père, écrivain, souhaitait apporter une éducation exemplaire à sa fille, avec les moyens du bord. Étant un homme lettré, maîtrisant les ficelles de l'élocution et de la rédaction, il enseignait à Tahnya la lecture, l'orthographe et la grammaire tous les matins, au lever du soleil, après le petit-déjeuner. La petite fille s'était découvert une réelle vocation, malgré son jeune âge, elle parvenait déjà à mieux manier la langue que la plupart des habitants de son quartier. Le soir, après le repas, Tahnya avait l'habitude de chanter les poèmes qu'elle écrivait. Sa voix, douce et mélodieuse, était bien entraînée à force de pratique, et Tahnya songeait à devenir artiste lorsqu'elle serait en âge de choisir son métier. Sur le chemin du retour, la fillette aidait son père à porter les provisions du mieux qu'elle pouvait, avec ses frêles bras de préadolescente. Bien qu'elle ne manquait de rien et qu'elle mangeait tous les jours à sa faim, Tahnya était plutôt maigre pour une fille de 11 ans et manquait quelquefois de force. Tahnya appréciait chaque minute hors de chez elle, marcher et aller à la rencontre des gens lui plaisait bien, et elle aimait s'allonger dans l'herbe et rêvasser en regardant les nuages. Souvent, lors de ses promenades, Tahnya donnait quelques piécettes aux pauvres mendiants, la charité avait toujours été valorisée par son père, qui l'incitait à partager ce qu'elle avait. Elle se sentait rayonnante lorsque ceux-ci la gratifiaient de grands sourires et d'innombrables remerciements. La fillette aimait également être hors de chez elle pour de plus sombres raisons, en effet, sortir avec son père lui permettait d'échapper à l'atmosphère lourde et pénible qui régnait chez elle. Pour cause, sa mère, Adryanne venait de perdre la vue à cause d'une maladie que les soignants n'avaient jamais décelée. Adryanne était une femme bonne-vivante et joyeuse, qui avait beaucoup d'humour, mais un jour, elle s'est réveillée avec un mal de tête terrible et une vision floutée. La femme s'était rendue chez un soignant, qui ne sachant pas quelle était la cause de cette maladie, l'a renvoyée chez elle en lui disant de simplement se reposer. Le lendemain, Adryanne était devenue aveugle, et depuis ce jour-là, le monde semblait s'être effondré pour elle. Elle n'était plus satisfaite par rien, elle se demandait même pourquoi elle persistait à vivre. Son malheur accablait inconsciemment sa famille, et la petite Tahnya se sentait coupable de ne pas pouvoir illuminer ses journées. Les soins que les soignants venaient administrer à la mère de Tahnya coûtaient une fortune, et son père, bien qu'ayant un salaire confortable, éprouvait une certaine difficulté à payer les dépenses du foyer et celles des soins d'Adryanne, c'est pourquoi il choisit d'emprunter de l'argent à un riche homme de Belle-Roseraie.
Fichier:Tahnyadad.jpgSiryl, le père de Tahnya, avant son arrestation.Un soir frisquet de novembre, Tahnya aida son père à préparer le souper, elle coupait les légumes afin de préparer un vulgaire ragoût avec les restes du jour d'avant, tandis qu'Adryanne était alitée, à son habitude, en attendant le repas. Une fois le repas servi, Tahnya fut chargée par son père d'aider sa mère à descendre pour qu'elle vienne manger. Un silence pesant et incommode régnait dans la maison, la famille mangeait sans dire un mot, cette sensation d'éloignement dans la famille embarrassait très fortement Tahnya, qui préféra finir de manger rapidement et quitter la table pour monter dans sa chambre. Environ une heure et demi était passée depuis le dîner, et après avoir lu un conte, la jeune fille décida de s'entraîner au chant. La maison était calme, Adryanne dormait, avec cette expression de tristesse qui ne quittait jamais son visage, même durant son sommeil, Siryl, lui, écrivait la biographie d'un jeune noble imbu de sa personne. Les seuls bruits qui brisaient le silence de la demeure étaient les vocalises mélodieuses de Tahnya. Mais bientôt, un bruit fracassant de bois cassé fit sursauter la préadolescente, qui se précipita au rez-de-chaussée, retrouvant quatre gardes en armure, épées sorties, qui faisaient face à son père. Il ne tenta pas de lutter, sachant qu'il pourrait courir à une mort rapide et idiote, et demanda juste des explications :
- Quel est l'objet de cette arrestation ? demanda-t-il aux gardes, surpris.- Vous n'avez pas remboursé vos dettes, vous allez en prison, répondit solennellement un garde.
- Quoi ? Mais ce n'est pas possible ! s'affola Siryl.
Tahnya n'en revenait pas, ces gardes étaient en train d'emmener son père, son héros, la seule personne de la maison qui se préoccupait d'elle, et à cause d'une dette. Le délai maximal de remboursement de cette dette avait été fixé à janvier, mais le monstre de créancier n'avait pas eu la patience d'attendre. La corruption des gardes de la Capitale n'avait jamais dérangé Tahnya, mais elle ne supportait pas que l'on s'attaque à sa famille, et elle éprouva un fort sentiment de dégoût et d'insécurité à l'égard des gardes. Siryl regarda sa fille, tentant de ne pas montrer sa peur, et lui dit avant de se faire emmener :
- Ne t'inquiète pas mon trésor, papa reviendra bientôt !
La fillette se sentait comme dans un terrible cauchemar, elle se pinça plusieurs fois avant de réaliser que tout était bien réel, elle courut dans sa chambre et pleura de longues heures, la tête dans son oreiller, serrant son livre préféré, un conte que son père avait écrit pour elle.Deux années passèrent, Tahnya avait maintenant 13 ans, et les économies que la famille avait amassées avaient été épuisées. Tahnya ne voulait pas finir à la rue avec une mère aveugle, alors elle prit la décision de travailler. La jeune fille rechercha du travail pendant de longues semaines de misère, mais elle fut toujours recalée à cause de son jeune âge, ou de son manque d'expérience, jusqu'à ce qu'elle trouve du travail en tant que domestique d'une riche vieille dame.
Chapitre 2 : Au boulot !
Un an plus tard, Tahnya se réveilla lorsque les rayons du soleil éclairèrent son joli visage de femme en devenir. Son corps changeait, elle avait enfin une carrure normale, sa poitrine gonflait pour former une pointe, ses hanches se développaient et bien sûr, elle saignait désormais chaque mois. Comme tous les jours, elle remplit un seau d'eau et plongea ses mains dedans pour laver son visage. Elle ouvra un coffre dans sa chambre et sortit une chemise bleu turquoise à la coupe peu valorisante, un pantalon de toile blanc, et des bottines de cuir. Elle s'habilla rapidement, rassembla ses cheveux en queue-de-cheval haute et descendit les escaliers, se dirigeant vers la cuisine. Elle fit chauffer de l'eau et prépara un bol de tisane pour sa mère, puis elle tartina deux tranches de pain de miel. Elle posa le tout sur un plateau et alla le déposer sur la table de chevet de sa mère. Une fois ses affaires du matin accomplies, elle redescendit, déverrouilla la porte de sa maison et en sortit. Elle marcha à vitesse moyenne, profitant de la fraîcheur et du calme matinal. Elle se dirigeait vers la maison de la riche vieille dame pour qui elle travaillait la journée, tandis qu'un vent glacé venait effleurer son visage. Elle arriva devant la grande porte de la demeure, étrangement, elle était déjà déverrouillée. Tahnya ouvrit les volets du rez-de-chaussée comme à son habitude puis monta les deux étages de l'immense demeure, lorsqu'elle arriva dans la chambre pour réveiller la vieille dame, elle fut surprise de voir du monde autour du lit de la maîtresse de maison. Un silence assourdissant baignait la pièce, brisé quelques fois par des sanglots discrets. Un homme au visage familier se retourna et examina le visage de Tahnya, elle ne mit pas trop longtemps avant de le reconnaître : c'était le fils de la noble. Il s'approcha d'un air grave et s'adressa à l'adolescente avec un faux ton impassible :
- C'est fini ma jolie, il va falloir trouver une autre dame à servir... Mère est décédée cette nuit dans son sommeil.
Tahnya ne réagit pas pendant plusieurs secondes, sous le choc. Quand elle comprit, ses yeux s'humidifièrent soudainement. Elle repensa à tous les bons moments vécus avec son employeuse, bien qu'elle la servait, la vieille dame avait toujours été très courtoise et chaleureuse avec Tahnya. À chaque service que l'adolescente accomplissait, elle la couvrait de remerciements et de sourires sincères. Elle la payait grassement, parfois même lorsqu'elle était de très bonne humeur, elle lui accordait des primes, ou lui achetait même des cadeaux. Après que ces moments traversèrent l'esprit tristement troublé de Tahnya, elle descendit lentement les escaliers sans un mot, ouvrit la porte, et lorsque celle-ci se retrouva refermée derrière elle, elle éclata en sanglots. Tahnya avait toujours été sensible, c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait pas rester de marbre. L'adolescente décida de marcher pour se calmer et essayer de chasser ses mauvais souvenirs, se demandant quand même comment elle allait faire pour rapporter de l'argent au foyer et subvenir aux besoins de sa mère et elle. Quelques minutes plus tard, Tahnya s'était calmée. Elle se dirigeait vers les Municons, avec un pas plus convaincu, décidée à trouver un nouvel emploi. Elle passait à côté des grands manoirs, et s'arrêta devant celui des Lomen, qu'elle trouva particulièrement beau. Tahnya appréciait l'art depuis son plus jeune âge, alors elle adorait l'architecture. Elle contempla le manoir durant de longues minutes avant de reprendre son chemin. Bientôt, elle arriva devant une belle auberge qui sentait bon le vin de qualité et les mets raffinés. Elle ouvrit la porte et s'arrêta à son seuil, examinant la salle, décorée avec beaucoup de goût. Tahnya hésita quelques instants avant d'entrer ; elle ne se sentait pas à sa place parmi tous ces riches et nobles qui riaient fort et étaient assis devant une orgie de plats appétissants, mangeant comme des goinfres. L'adolescente rentra finalement, se disant qu'elle n'avait rien à perdre de toute façon. Elle se sentait comme si toute l'auberge avait posé son regard sur elle, elle marcha rapidement, tête baissée, vers le comptoir pour parler à l'aubergiste. L'homme, grisonnant et d'une quarantaine d'années environ, possédant un bouc attaché du ruban de soie rouge, regarda Tahnya, lui sourit, comme surpris de voir une fille aussi jeune dans un tel endroit, et lui adressa la parole :Fichier:Tahnyamom.jpgAdryanne, la mère de Tahnya, avant sa cécité.- Qu'est-ce que j'peux faire pour toi ma p'tite ? T'es perdue ? lui dit-il avec une voix virile et résonnante.
- Je cherche un travail, répondit Tahnya, bafouillant.
- Un travail ? répondit-il en riant fortement, j'ai tout c'qu'il m'faut ici moi !
- Hum... Non, vous n'avez pas de barde. Je peux chanter, j'écris mes propres chansons, dit-elle, plus déterminée.
- Une barde ? J'ai pas b'soin de barde moi, essaya-t-il de dire avant que Tahnya ne le coupe.
- Vous verrez, j'ai une belle voix ! cria le jeune adolescente, qui ne manqua pas de se faire remarquer par toute l'auberge.
Tahnya commença à chanter l'une de ses chansons, avec un air passionné. Elle était écoutée par la salle entière, elle ferma les yeux pour ne pas angoisser à la vue de tous ces visages qui la fixait, et continua à chanter de plus belle. Lorsque l'adolescente eut fini, elle ouvrit les yeux pour découvrir les clients levés, l'applaudissant. La vue d'un tel spectacle fit grandement sourire Tahnya, qui se retourna vers l'aubergiste stupéfait. Elle jeta sa queue-de-cheval en arrière et posa sa main droite sur sa hanche, comme revigorée. L'aubergiste, jugeant que les chansons de Tahnya pourraient apporter beaucoup d'argent à son auberge, décida de l'embaucher.
Chapitre 3 : La chute
Deux ans plus tard, l'adolescente avait 16 printemps. Elle devenait de plus en plus jolie, laissant peu à peu son visage d'enfant pour arborer celui d'une charismatique jeune fille. Au fil du temps, Tahnya n'avait pas cessé de gagner de la réputation, elle chantait tous les soirs à la même auberge, après que sa mère soit allée se coucher, et lui apportait de nombreux clients. Chaque nuit, quelques gens très aisés se payaient ses services pour qu'elle chante exclusivement pour eux dans leur chambre. L'adolescente arrivait à nouveau à subvenir aux besoins de son foyer, et pouvait même s'autoriser quelques extravagances grâce aux pourboires qu'elle gagnait chaque soir. Un soir, après le dîner, Tahnya aida sa mère à faire sa toilette et à se coucher, les deux femmes avaient enfin retrouvé une complicité à force de passer du temps ensemble, et Adryanne ne portait plus un visage crispé par la tristesse, elle s'était faite à son handicap et l'acceptait, même si elle était encore dépendante de sa fille pour certaines tâches. Après que sa mère soit couchée, Tahnya remplit un grand bac de bois d'eau chaude et se lava, elle pouvait enfin reprendre de longs bains chauds et adorait cela. Une fois hors du bain, elle se sécha et choisit une longue robe fluide rose pastel, au décolleté assez échancré et aux manches longues brodées de légères dorures. Elle coiffa ses longs cheveux ébènes et y ajouta une fleur d'orchidée, avant de sublimer son regard avec une ligne noire au ras de cil, faite de charbon. Tahnya se parfuma et était fin prête. Son corps avait bien changé en une année, sa poitrine s'était bien développée et elle adoptait des formes de plus en plus harmonieuses, elle maîtrisait également les bonnes manières à force de passer du temps avec des nobles. Une fois sa préparation terminée, l'adolescente quitta la maison, verrouilla la porte, et marcha jusqu'aux Municons pour aller chanter, sous un ciel parsemé d'étoiles.
À la fin de son spectacle, un noble grassouillet l'interpella et lui donna une bourse pour qu'elle chante pour lui en privé. Tahnya accepta donc et monta dans sa chambre avec lui, elle entonna une chanson qu'elle avait écrite lorsqu'elle était petite, tandis que l'homme l'écoutait en s'approchant lentement. À la fin de sa première chanson, l'homme à l'allure potelée lui proposa une autre bourse, en échange de services plus personnels. La jeune fille refusa poliment et se remit à chanter, mais l'homme semblait peu enchanté par cette réponse. Au bout d'un moment, il se leva et l'attrapa, tentant d'abuser d'elle. Tahnya se débattit comme elle le put et se mit à courir jusqu'à la porte. Malheureusement, l'homme n'était pas bête et avait bien veillé à la verrouiller avant que Tahnya ne commence son spectacle. Il la saisit à nouveau et la jeta violemment sur son lit, sans grande peine. Il semblait cependant essoufflé par un tel effort et commença à se déshabiller d'une main, tout en tenant l'adolescente de l'autre. La jeune fille était affolée et tentait de se débattre, en vain, jusqu'à ce que sa main heurte le candélabre sur la table de chevet. Elle réfléchit en une fraction de seconde, saisit le candélabre de bronze et porta un coup brutal sur le sommet du crâne dépourvu de cheveux de ce monstre vicieux. L'homme s'écroula sur elle et elle le poussa, il tomba du lit. Tahnya prit la clé, ainsi que la bourse qu'il lui avait proposé, et quitta la pièce. Elle descendit les escaliers de bois de chêne et vint annoncer sa démission à l'aubergiste, qui fut bouche bée devant une telle annonce. L'adolescente sortir de l'auberge et se dirigea vers chez elle, elle se retourna à plusieurs reprises pour être sûre que l'homme qui avait tenté de la violer ne la suivait pas. Elle arriva bientôt chez elle et remplit à nouveau le bac de bois d'eau chaude. Elle se sentait souillée et poisseuse, et avait besoin d'un bain. En se lavant, Tahnya réfléchit aux problèmes d'argent qu'elle risquait de confronter à nouveau si elle ne retrouvait pas un autre travail, et jugea qu'elle pouvait attendre six ou sept mois avant de se voir obligée d'en chercher un nouveau. Elle partit se coucher, et s'endormit.
Une semaine plus tard, Tahnya était avec sa mère, dans sa chambre. Sa mère était assise à sa coiffeuse et Tahnya brossait ses longs cheveux auburn, Adryanne se sentait de plus en plus faible, et Tahnya voulait lui offrir les meilleurs moments de sa vie, bien qu'elle soit aveugle. Alors, elle consacrait du temps à la pomponner, et la faisait même sortir quelquefois pour qu'elle sente le doux souffle du printemps. Ce jour-là, l'adolescente était allée au marché avec sa mère le matin pour faire ses commissions, elles avaient déjeuné dans une taverne d'Hurasbond, et étaient rentrés en milieu d'après-midi. Au soir, tandis qu'Adryanne se reposait tranquillement à l'étage, dans son lit, Tahnya était dans la cuisine, au rez-de-chaussée. Elle préparait le repas en chantant et dansant. La jeune fille se dispersait souvent lorsqu'elle faisait quelque chose et préférait danser. Elle tournoyait en chantant, tout en tenant le plat de viande, lorsqu'elle entendit un petit bruit de bois qui craque. "Le plancher", se dit-elle, et continua à préparer le repas. Une fois prêt, elle se dirigea vers les escaliers et entendit à nouveau le même bruit, elle fit mine de l'ignorer et monta les marches, elle réveilla sa mère et lui dit de venir manger, quand le bruit qu'elle entendait se fit plus insistant, jusqu'à ce qu'il se transforme en vacarme terrifiant qui fit sursauter les deux femmes. Elle dit à sa mère de rester en haut et descendit, apercevant quatre gardes armés, exactement comme il y a cinq ans, lorsqu'ils étaient venus chercher son père. Elle s'approcha d'eux et se retrouva bientôt entourée d'épées brandies en sa direction. Elle était terrorisée mais demanda des explications, même si elle savait qu'elle ne leur échapperait pas :
- Que se passe-t-il ? Pourquoi m'arrêtez-vous ? dit-elle, regardant les gardes.- Alors... Prostitution, vol, et coups et blessures sur un noble ! Décidément les Enemÿs, une vraie famille de criminels ! répondit le garde, déclenchant des rires.
- Quoi ? Ces accusations sont fausses ! Bande de rats corrompus ! cria Tahnya, qui se fit saisir par le bras et emmener.
Fichier:Tahnyarapist.jpgL'agresseur de Tahnya, qui l'a envoyée en prison.La pauvre jeune fille entendait sa mère crier son nom, qui ne comprenait pas ce qu'il se passait. Son cœur fut comme poignardé et elle tentait désespérément de se débattre et rentrer chez elle. Le trajet jusqu'aux geôles fut immensément douloureux pour l'adolescente, elle ne voyait même pas le chemin, tant ses yeux étaient remplis de larmes. Lorsqu'elle fut arrivée à la prison, Tahnya aperçut le noble grassouillet de l'autre soir, affichant un sourire cruel, il semblait satisfait de son œuvre. Tahnya savait pertinemment qu'il était la cause de tout cela, et que les gardes, corrompus comme le veut la tradition de Sublime, avaient sûrement été grassement payés. La jeune fille fut jetée dans une cellule et y passa quelques semaines, avant qu'un jour, alors qu'elle dormait, la porte s'ouvrit. L'adolescente se réveilla et se fit encore embarquer, elle sortit et fut éblouie par la lumière de la pleine lune. Ils se dirigèrent vers le port et elle fut enchaînée. Ils attendirent quelques minutes et le garde l'escorta jusqu'à la cale d'un grand bateau, ou des dizaines d'autres personnes enchaînées étaient entassés, attendant aussi leur funeste destin. Le garde la poussa à l'intérieur et s'adressa à elle, un sourire moqueur sur son ignoble visage mal rasé :
- Bon voyage ma jolie ! dit-il, en ricanant.
Tahnya alla s'asseoir contre un mur, se demandant ce qu'il allait advenir d'elle, où elle allait, et si sa mère allait réussir à survivre seule, et s'endormit, une larme roulant sur la joue. Tahnya avait de l'espoir, elle espérait pouvoir retrouver sa mère un jour, même si elle réalisait que c'était probablement impossible, elle espérait qu'en se réveillant, tous les malheurs qu'elles venaient de vivre auraient disparus, qu'elle serait avec son père et sa mère, et que tout cela n'aurait été qu'un effroyable cauchemar.