Utilisateur:Roseen : Différence entre versions

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== Traits Physiques ==
 
== Traits Physiques ==
  
Du haut de ses 1c75 et de ses 18 ans, Roseen est assez fine, d'une taille marquée. Ses longs cheveux bruns, aux reflets noirs, lui tombent jusque dans le creux des reins, bouclant sur les pointes. Ses fines mains font d'elle une fille adroite, mais sa stature peu imposante fait surtout d'elle une fille fragile. Sa peau est claire est lisse, digne héritage de sa mère au teint de porcelaine. Ce que l'on remarque rapidement chez elle, ce sont ses yeux d'un bleu profond, mystérieux, semblant transpercer quiconque la regarde. Autour de cela on trouve un visage au traits fins, de petites joues. Et au milieu se dessine une fine bouche, légèrement rosée.
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Du haut de ses 1m75 et de ses 18 ans, Roseen est assez fine, d'une taille marquée. Ses longs cheveux bruns, aux reflets noirs, lui tombent jusque dans le creux des reins, bouclant sur les pointes. Ses fines mains font d'elle une fille adroite, mais sa stature peu imposante fait surtout d'elle une fille fragile. Sa peau est claire et lisse, digne héritage de sa mère au teint de porcelaine. Ce que l'on remarque rapidement chez elle, ce sont ses yeux d'un bleu profond, mystérieux, semblant transpercer quiconque la regarde. Autour de cela on trouve un visage au traits fins, de petites joues. Et au milieu se dessine une fine bouche, légèrement rosée.
 
 
  
 
== Traits Moraux ==
 
== Traits Moraux ==

Version du 18 mai 2014 à 19:52


200.png

Informations RP
Genre
Femme
Année de naissance
Rang








Métier
Métier










Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine

Informations HRP
Login Minecraft
succubia
Pseudo
Roseen
Prénom IRL
Romane
Âge IRL
18 ans





Traits Physiques

Du haut de ses 1m75 et de ses 18 ans, Roseen est assez fine, d'une taille marquée. Ses longs cheveux bruns, aux reflets noirs, lui tombent jusque dans le creux des reins, bouclant sur les pointes. Ses fines mains font d'elle une fille adroite, mais sa stature peu imposante fait surtout d'elle une fille fragile. Sa peau est claire et lisse, digne héritage de sa mère au teint de porcelaine. Ce que l'on remarque rapidement chez elle, ce sont ses yeux d'un bleu profond, mystérieux, semblant transpercer quiconque la regarde. Autour de cela on trouve un visage au traits fins, de petites joues. Et au milieu se dessine une fine bouche, légèrement rosée.

Traits Moraux

Au monastère dans lequel elle a été élevée, Roseen a appris à faire don de sa personne. D'une grande générosité, elle n'hésite pas à donner de son temps et de son énergie pour aider quiconque en aurait besoin. Les soins devant être prodigués au dispensaire l'on rendue minutieuse et adroite. Roseen a toujours été très honnête et n'hésite pas à dire ce qui lui passe par la tête, sa franchise peut être perçue à la fois comme une qualité mais également comme un défaut. Être élevée pendant plus de dix ans dans un monastère l'a rendue timide est réservée. Elle n'est pas du genre à aller au devant de la personne pour discuter. Elle reste bien souvent très mystérieuse et méfiante, n'osant souvent pas se dévoiler totalement. Cela ne l'empêche pas d'être pour le moins lunatique, cela dépend fortement de la personne avec qui elle converse. Enfin, Roseen est très têtue, lorsqu'elle a une idée en tête, il sera très difficile de la lui enlever ou d'en changer les termes, une caractéristique pouvant être un frein dans sa vie quotidienne, mais pouvant parfois s'avérer utile dans son domaine de compétences.

Elle a étudié presque toute sa vie afin de devenir une bonne soignante. Elle est loin de posséder toutes les connaissances à ce sujet, mais ne cherche qu'à s'améliorer. Apprendre est pour elle une science qui se fait à tout âge et a hâte d'approfondir ce qu'elle sait.


Compétences

  • Minutie : Le temps passé au dispensaire du monastère a permis a Roseen de devenir précise dans ses gestes.
  • Alphabétisation et calcul : les Frères du monastère de Breithe lui ont appris à écrire, à compter et à lire.
  • Connaissances scientifiques : En travaillant au dispensaire elle a pu acquérir quelques connaissances anatomiques, nécessitant néanmoins d'être approfondies.
  • Connaissance de la flore : Dans son village, elle a appris les bases de la botaniques, et ses connaissances se sont approfondies en travaillant au jardin de simples du monastère.


Talents

Roseen a un sens de l'observation très accru. Ce qui lui permettait de repérer la moindre petite égratignure chez ses patients au dispensaire. Etre bornée peut-être une très grande qualité lorsque l'on est soignante, comme elle. Elle ne laisse pas une petite difficulté la déstabiliser, et n'abandonnera pas un patient si la solution à son problème ne lui saute pas aux yeux immédiatement. Enfin, elle a une grand rigueur et une grande précision dans ses gestes. Lorsqu'elle commence quelque chose elle le finit, et du mieux qu'elle le peut.


Défauts

Roseen a quelque phobies. En effet, elle a une haine immense des araignées, elle est claustrophobe, ce qui ne l'a pas aidé durant son trajet en bateau jusque Fort Lointain. Sa plus grande peur reste sans doute la peur du vide, son vertige peut la pousser à des accès de violence quelques fois lorsqu'elle n'arrive pas à se contrôler. Vivre dans un monastère une grande partie de sa vie l'a rendu réservée et méfiante, ce qui la rend assez distante des personnes qu'elle ne connait pas, ça n'aide pas à avoir une bonne socialisation.


Intérêts culturels et goûts

Roseen a une grande soif d'apprendre. Toujours à l’affût de petites informations qui pourraient enrichir ses connaissances. Elle est également très gourmande, spécialement quand il s'agit de pâtisseries. Enfin, elle aime lire, donc lorsqu'elle le peut, elle se pose dans un coin tranquille pour bouquiner, il lui arrive de rester là des heures entières.


Amis déclarés

Ennemis déclarés

Histoire

I/ Le départ

Plic... Ploc... J'ai l'impression que j'entends ce bruit depuis des heures maintenant. La pluie ne s'arrête-elle donc jamais ici ? Je n'arrive toujours pas à trouver le sommeil, je dois bien tourner depuis trois ou quatre heures. Comment expliquer à Frère Dougal que j'ai pris ma décision ? Cela fait dix ans qu'il s'occupe de moi comme un père, il m'a tout enseigné. J'avais huit ans quand il m'a accueillie au monastère de Breithe, je ne connaissais que les rudiments de la vie, les seules choses que mes parents pouvaient m'apprendre. Pour ce qui est du reste, je pense que je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui sans lui, mon mentor. Frère Dougal à su déceler en moi quelques petits dons qu'il m'a permis de développer. Depuis mon jeune âge, le soin de la personne me semble primordial. Je ne sais comment, mais il a su voir en moi cette envie d'aider mon prochain. La vie au monastère à fait de moi une adepte du culte d'Arbitrio. L'enseignement quotidien que me prodiguait Frère Dougal : « causer le plus de bien possible et le moins de mal », à renforcé mon envie de devenir soignante. Le dispensaire du monastère est depuis quelques années mon lieu favori, je peux y passer des heures chaque jour. Quand cela m'est impossible, il me suffit d'aller aider les frères dans le jardin de simples, ce qui contribue à faire mon bonheur. Non, je n'ai pas le droit de partir comme ça... J'ai encore tellement de choses à apprendre de lui, je ne suis pas prête à partir ! Je suis encore jeune, dix-huit ans ce n'est pas grand chose dans une vie, je pourrais encore rester ici quelques années, ça ne pourrait être que bénéfique pour moi. Je pourrais tout à fait rester ici à travailler au dispensaire. Mais, l'extérieur me manque fortement, j'aimerais tant revoir ma famille, mes amis... Bilaburst, mon village, celui qui m'a vu naître, et grandir pendant huit ans. En dix ans de temps, je n'ai eu aucunes nouvelles de ma famille, nous ne pouvions communiquer, mes parents n'ont jamais eu la chance d'apprendre à lire et à écrire. J'ai eu cette chance, la chance d'avoir des enseignements, grâce à eux. S'ils ne m'avaient pas envoyé ici, qui sait ce que je serais devenue. Je ne serais peut-être plus de ce monde, j'ai eût vent d'une épidémie de fièvre qui à touché mon village il y a de cela cinq ans.. Ils n'ont pas pu périr, c'est impossible.. Je refuse d'y croire. Mais il faut que j'en aie le cœur net. Il faut que je les rejoigne, ma décision est prise. Je dois me reposer un peu, à l'aube, j'irais voir Frère Dougal afin de lui expliquer mon choix, je ne peux pas partir d'ici sans lui en expliquer les raisons, mais surtout je ne peux pas partir sans le remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi toutes ces années.

Lorsque j'ouvre les yeux, le soleil vient tout juste de se lever. En dix ans, j'ai appris à vivre au rythme du temps. Je m'assois sur le bord de mon lit et prend une profonde inspiration. Je suppose que les paroles me viendront face à lui, en attendant, je dois me préparer. Je me dirige dans le jardin de simples, je sais très bien que c'est à cet endroit que je vais le trouver. Il est en train de travailler, j'ai toujours admiré son allure. Du haut de ses 57 Brumaires, il semblait toujours aussi jeune et élancé. Il m'arrivait souvent de le taquiner à ce propos. Je m'approche de lui, il est dos à moi et pourtant devine mon arrivée. Il se tourne vers moi et m'adressant son beau sourire, celui qu'il me faisait tous les matins lorsqu'il me voyait, me dit bonjour comme à son habitude : - Bonjour mon enfant, as-tu bien dormi ? Je suppose que mon visage doit être différent car j'ai l'impression qu'il a deviné ce qui fait le fond de ma pensée en ce moment même. - Tu fais le bon choix. - Quoi ? Mais de quoi parlez-vous mon Frère ? Dis-je pour le moins surprise. - Tu as un peu plus de dis-huit ans maintenant, il est temps pour toi de prendre ton envol. Me répondit-il, le plus naturellement du monde. Je crois que je ne comprendrais jamais cette manière que Frère Dougal à pour lire dans mes pensées. - Comment avez-vous su ? - Je te connais par cœur mon enfant. Je n'ai jamais voulu te brusquer, j'ai préféré te laisser le temps de prendre toi même cette décision. Maintenant tu es prête à partir, à rejoindre ta famille. A ce moment même, j'ai un pincement au cœur. Je ne sais pas si c'est de la culpabilité ou de l’excitation. - Tu partiras demain à l'aube. Je ne cherche pas à discuter, souhaitant pour le moment profiter de cette dernière journée auprès de lui, profiter de ses conseils, de sa présence rassurante et protectrice. La journée passe, je m'occupe, je m'affole, je reçois des conseils de part et d'autres des Frères. Je passe cette dernière journée au dispensaire et au jardin avec Frère Dougal. Vient le dîner. C'est à ce moment que les Frères décident de prier pour moi et ma nouvelle vie à venir.Je vais me coucher, demain sera une longue journée.

Je tourne encore un peu. J'ai le cœur qui s'affole. J'ai peur. J'ai peur de quitter le monastère, cet endroit si tranquille, si protecteur, peur de quitter Frère Dougal, mais surtout peur d'affronter le monde, celui qui me paraît sauvage en dehors d'ici, peur d'être livrée à moi-même. Il faut que je dorme. Je me réveille tôt, avant que le soleil ne se lève, je crois que je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. Je me prépare et prépare mes affaires. Je descend en salle commune. Je pensais être seule mais Frère Dougal est déjà là, à m'attendre j'ai l'impression. Nous marchons jusqu'au jardin, puis vers la porte. Je crois qu'il est temps pour moi d'y aller. Les Frères ont eu la gentillesse de me préparer un sac de provisions, et m'ont prêté une mule, Clarence, pour le voyage. Frère Dougal m'accompagne jusqu'à la sortie, là, nous devons nous dire au revoir. - Prends garde à toi mon enfant, fais attention, le monde est emplit de dangers. Me dit-il, - Vous me manquerez mon Frère. Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi. - Tu me manqueras aussi mon enfant. Tu es douée, douée de tes mains et douée de bonté. - Promets moi de toujours faire ce qu'il faut pour devenir soignante. C'est ton destin. - Je vous le promets ! Je reviendrais mon Frère, et je vous écrirais aussi souvent que possible ! Dis-je, sentant les larmes me monter aux yeux. - Qu'Arbatrio te bénisse mon enfant. Dit-il, en posant la main sur mon front. Sur ce, je pris la route. Espérant que ma décision soit la bonne.

II/ Retrouvailles

Je suis épuisée, je pense que Clarence aussi. Le soleil est presque à son Zénith, j'ai continué à avancer toute la nuit. Nous allons continuer encore une petite heure puis nous nous arrêterons. Nous nous posons à l’abri d'un grand chêne. Il fait si frais ici. Je bois un peu d'eau et m'occupe de Clarence, je la laisse se reposer à l'ombre de l'arbre et ferme un peu les yeux. Je ne sais pas combien de temps il me reste avant d'arriver, si seulement je pouvais être sûre d'être sur la bonne route. Je pense m'être assoupie une petite heure, je donnerais tout pour retrouver le confort de mon petit lit au monastère. Je me lève et regarde l'horizon. Une odeur familière vient me chatouiller les narines, les effluves du port me parviennent. J'y suis presque ! Nous repartons, ayant hâte d'arriver chez moi. Les odeurs ne m'avaient pas trompé, moins de deux heures après, je peux apercevoir mon village en contrebas. Il n'a pas changé, il est toujours comme dans mon souvenir. Je laisse Clarence dans un petit enclos à l'entrée du village. Je doute que quelqu'un me reconnaisse ici. Je me dirige vers le port, je ne trouve pas mon père, je m'en vais alors vers le marché à quelques mètres d'ici, ma mère n'y est pas non plus. Mon cœur se resserre. Je cours vers mon ancienne maison. La voilà, toujours la même, je regarde par la fenêtre : Rien, aucun mouvement. Je décide de passer sur le côté, pour rejoindre le jardin. J'en laisse tomber mes sacs. Ma mère est là, jardinant, je pourrais la reconnaître entre toutes, même après dix ans. - Mère ! M'exclamais-je, la voix et les yeux emplis de joie. Elle se retourne brusquement, laissant tomber ses outils. Elle reste bouche-bée. - Roseen ! Sans plus attendre, je cours dans ses bras et laisse l'émotion m'envahir. Nous restons comme cela ce qui me semble des heures. Je m'abandonne à l'étreinte rassurante de ma mère. Nous nous asseyons sur un banc à côté de ses petits lopins de terre. - Père est parti pêcher ? Il rentre à quelle heure que j'aille le voir ? - Roseen... Il faut que je te parle... A cet instant, je cru comprendre. - Il y a cinq ans.. - N'en dis pas plus, s'il te plaît. Dis-je sans la laisser finir. Je dû blêmir car elle me pris dans ses bras. Je retiens mes larmes, je m'étais préparée à cette idée depuis des années. Au moins, il me restait ma mère. Elle me fit entrer, je passais ma soirée à tout lui raconter de ces dix dernières années et elles des siennes.

Le lendemain matin, j'accompagnais mère au marché. Elle ne pouvait plus vendre de poisson, mais vendait maintenant ses légumes. Nous allons à son étal et installons. Il est bientôt midi, les légumes se vendent plutôt bien. Je suis contente de voir que cela permet à ma mère de s'en sortir depuis le départ de mon père. Les villageois passent, je peux tous les reconnaître, ils n'ont pas changé du tout. Je suis heureuse de retrouver ma petite vie bien tranquille ici. Régulièrement, je vois ma mère s'asseoir sur un tabouret à côté de moi, et me regarder fixement, le regard vide. Elle semble perdue dans ses pensées. Je n'ose pas la déranger. Deuxième journée au marché. Je m'habitue de nouveau au rythme de vie du coin, il ne m'a pas fallu longtemps. J'aide ma mère à la vente, et au jardin. Lorsque les villageois sont moins nombreux à passer, je me balader un peu et passe voir les autres étals. Ils sont quasiment tous là, comme au bon vieux temps. Je prend le temps de discuter avec chacun d'eux. Le troisième jour, le marché est un peu plus bondé que d'habitude. C'est une belle journée et les ventes sont plus fortes. Il y a beaucoup de monde à notre étal, à croire que la qualité des produits de ma mère fait le tour du village. - Bonjour Ghillian ! Dit une dame en passant par là, se faufilant entre les gens, elle n'avait pas changé, la mère de Fergus, mon ami d'enfance. Elle mit un bon moment avant de me reconnaître. Bloquant sur mon visage. Puis elle réalisa. - Roseen ! C'est bien toi ? Comme tu as changé, tu es devenue une belle jeune fille ! Nous discutons, les heures passant sans que je m'en rende compte. J'osais enfin lui poser la question qui me brûlait les lèvres. - Où est Fergus ? J'aimerais tant le revoir. - Il est parti depuis un peu plus d'un an pour rejoindre La Capitale. Il voulait trouver un espoir de se développer un peu plus. Je dû rester un moment silencieuse car elle me demanda si tout allait bien. Durant ces dix dernières années, je n'ai jamais cessé de penser à Fergus, et aie toujours eu hâte de le revoir. - Si cela peut te rassurer, il n'a jamais cessé de penser à toi, il parlait de toi chaque jour. Me dit-elle. Je souris. La journée se termine et je commence à ranger nos affaires. Ma mère a toujours ce regard. - Que se passe-t-il mère ? Cela fait plusieurs jours que je te vois me regarder fixement. - Tu ne devrais pas être ici. - Quoi ? Mais comment peux-tu me dire ça ? - Il serait égoïste de ma part de te retenir ici. Ce n'est pas une vie pour toi, tu mérites mieux que la petite vie que je peux t'offrir ici. De plus, j'ai vu ton regard quand tu as su pour Fergus. Tu devrais partir pour La Capitale toi aussi, tu y auras probablement plus de chance d'exploiter tes connaissances. - Mais... ? - Roseen, sois réaliste, ce n'est pas la vie que tu veux. Tu ne veux pas passer tes journées à vendre des légumes ? J'ai vu la passion dans tes yeux quand tu me parlais du dispensaire du monastère. - Je ne peux pas te laisser seule, mère, je viens à peine de revenir ! - Plus tu resteras, plus il sera difficile pour moi de te laisser partir.. Nous continuons cette discussion une fois à la maison. Elle m'a convaincue, je resterais quelques jours supplémentaires et partirais pour La Capitale, pour probablement ne jamais revenir ici..

III/ Fatalité

C'est le jour du départ. Mère et moi avons préparé mes affaires la veille. Je partirais à pieds cette fois, ne prenant que le strict nécessaire avec moi. C'est un nouveau départ pour moi. Je laisse Clarence à ma mère, elle lui sera plus utile qu'à moi, qui sait ce qui peut m'arriver en route. Mais je suis confiante, il le faut. Mère m'accompagne à la porte du village, et encore une fois, je dois dire au revoir. Cela fait bien trop d'adieux en si peu de temps, c'est si dur.. Après des adieux déchirants, je pars, armée de courage et de rêves, rêves d'une vie meilleure à La Capitale. Il est tôt, il ne fait donc pas encore trop chaud, j'en profite pour avancer au plus vite avant que le soleil ne devienne trop présent. Je ne fais pas de pauses tant que je ne suis pas fatiguée, je n'ai pas envie de passer ma vie sur les routes. Je mange et bois tout en avançant. Je décide de m'arrêter pour la nuit, c'est probablement plus prudent. Je trouve un petit coin tranquille, m'installe, et m'endors quasi instantanément. Je suis réveillée à l'aube, des mouvements près de moi me gardent alerte. Je m'approche du buisson se trouvant à un mètre de moi, un lapin en surgit. Effrayée par son apparition fulgurante je tombe en arrière. Ce n'est qu'un lapin Roseen, quelle sotte tu fais ! Tu risques de trouver bien plus dangereux ailleurs ! Je me remet en route, il ne faut pas traîner, je ne sais pas combien de temps doit durer la route à pieds, mais une chose est sure, c'est que je suis partie pour plusieurs jours. Avec de la chance, je trouverais peut-être des voyageurs qui pourront me mener à La Capitale. Le troisième jour, je suis réveillée par le soleil sur mon visage, j'ai dû dormir plus longtemps que prévu, le soleil est déjà bien haut. Ce doit être le milieu de l'après midi, à en juger par la position du soleil, et j'entends au loin des chevaux galopant. Peut-être des voyageurs ? Je marche en direction des bruits, et je vois plus loin sur le chemin une calèche. Je m'approche d'elle afin de parler au cocher et aux occupants. L'un deux descend pour me parler. J'attends d'autres bruits de pas plus loin, je me décale pour regarder ce que cela peut être. Deux chevaux approchent, semblant tirer quelque chose d'assez lourd. Je plisse les yeux pour mieux distinguer la forme, je comprend, mais je n'ai pas le temps de réagir, d'un coup c'est le noir complet.

Quand j'ouvre à nouveau les yeux, je me trouve dans cette cage de fortune tirée par les deux chevaux et dirigée par un cocher. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là déjà. Je suis seule pour le moment. Ça, je ne l'avais pas vu venir, je n'y avais même pas songé. Où m'emmènent-ils ? La vente d'esclave se fait toujours au sein des grandes villes. J'espère alors qu'ils m'emmènent à La Capitale. Une fois sur place, je trouverais bien un moyen. Je n'ose même pas demander au cocher, il ne m'a pas l'air très amical, mais que peut-il m'arriver de pire de toute façon ? - Où m'emmenez-vous ? Demandais-je. Il ne répond pas, et ne daigne même pas me prêter attention. - Hey ! Où m'emmenez-vous ?! M'exclamais-je. Toujours aucune réponse. J'abandonne, il ne répondra pas. Je ne peux rien faire dans ma position, autant que je dorme. Je ferme alors les yeux, et me laisse bercer par les bruits de la nature. Nous nous arrêtons, je suppose que nous sommes arrivés. Je regarde aux alentours. De l'eau, beaucoup d'eau. Un grand bateau. Non, c'est pas possible, ce n'est pas La Capitale ! Avec toute l'agitation, je n'ai même pas prêté attention à la personne qui m'a rejointe, une femme, elle doit être un peu plus jeune que moi, quinze voire seize ans. Ils nous font sortir et nous emmènent vers le bateau, très vite, ils nous font descendre dans la cale et nous jettent telles de vulgaires bout de chiffon. Il fait noir. Quelques minutes plus tard, le bateau part.

L'air est moite, limite palpable. Nous sommes nombreux, je distingue à peine les silhouettes, mais je crois compter vingt-trois personnes. J'entends tousser, râler, ronfler. Depuis combien de temps sont-ils là, dans ces conditions ? Je m'installe dans un coin de la cale, et décide de m'endormir, afin de ne pas céder place à la panique, je suis claustrophobe. Je suis réveillée par un bruit sourd. Au dessus, des voix s'élèvent un peu plus. Je remarque près de moi un homme, couché, il a l'air mal en point. Je m'approche de lui, il ne respire plus. Deux personnes me rejoignent. Nous ne pouvons rien faire. Je retourne à ma place. L'une des personnes qui m'a rejointe se lève et va frapper à la trappe de sortie, puis repart. Celle-ci s'ouvre brusquement et deux matelots entre, de méchante humeur. Ils se dirigent vers l'homme, l'embarquent et ressortent, nous laissant dans le noir total. Pourquoi a-t-il fallu qu'ils nous emmènent sur un bateau ? Toujours ce mal de mer.. Je crois que je vais vomir. « Ferme les yeux, inspire pas le nez et expire par la bouche profondément » Je revois mon père me dire ces mots, lorsqu'il m'emmenait pêcher avec lui.. Arrête d'y penser. Tu as laisser beaucoup de personnes derrière toi, tu ne peux pas vivre dans le passé. Tu dois aller de l'avant.

Je m'approche de la jeune fille avec laquelle j'ai été prise. Elle semble gelée, je me blottie contre elle. La chaleur de deux corps vaut bien mieux qu'une. Je n'aime pas ce silence, il me rend nerveuse. Je décide de parler avec elle, elle semble aussi paniquée que moi, si ce n'est plus. Parler est toujours bon pour le moral, puis temps que nous sommes là, pourquoi pas ? Elle m'explique les raisons de son arrivée ici. Dans son village, elle faisait partie d'un petit groupe de jeunes brigands. Très amoureuse de l'un deux, elle n'hésitait pas à transgresser quelques règles pour avoir une chance d'obtenir un regard de sa part. Un jour, il leur est venu à l'esprit de voler un marchand de bijoux. En ayant assez de ne pas être considérée de la part du jeune homme, elle a voulu s'occuper de cela elle-même. Malheureusement, elle s'est fait prendre en train de voler dans la caisse. Très extrémiste, le marchand à décidé de la mener aux marchands d'esclaves. Évidemment, plus aucune trace de sa petite bande, ils n'avaient pas hésité à s'enfuir.

Ce n'est peut-être pas une fatalité. Ils vont nous conduire tout droit vers une grande ville, ce n'est peut-être pas La Capitale, mais c'est peut-être mieux. Je serais peut-être morte sur les routes s'ils ne m'avaient pas trouvé. Frère Dougal m'a appris à voir les choses du bon côté, selon lui, il y a toujours une raison à nos actions. Dois-je dire adieu à ma chance de revoir Fergus un jour ? Il lui est peut-être arrivé la même chose qu'à moi. J'en viens à me demander si intérieurement je n'ai pas fait exprès de me faire prendre par ces esclavagistes. Après tout, j'ai eu cette appréhension lorsque j'ai vu la calèche, et pourtant je n'ai pas hésité à approcher. Je me souviens m'être vaguement dit que c'était peut-être mieux. Après tout, a pieds je ne m'en serais peut-être jamais sortie. Ils m'ont évité la route, les dangers et me mènent tout droit en ville. Il me revient à l'esprit la politique Albunoise sous laquelle nous vivons depuis des années : « Accepter de perdre beaucoup pour conserver l'essentiel ». Ici j'accepte, et je n'ai d'ailleurs pas le choix, de perdre ma liberté pour quelques temps tout en conservant tous mes acquis. Ils me permettront plus tard d'avancer et d'exercer, je l'espère, le métier qui me tient tant à cœur.

Je ne saurais dire depuis combien de jours nous sommes partis, j'ai perdu la notion du temps, trois, peut-être quatre jours.. J'ai faim, j'ai froid, je n'en peux plus, je vais devenir folle ! Nous sommes de moins en moins nombreux. Trois autres personnes ont été emmenées ces deux derniers jours. Au dessus, il y a de l'agitation. J'essaye d'entendre ce qu'ils se disent. Je crois comprendre quelques brides de conversations. Le bateau semble manœuvrer. Nous sommes probablement arrivés, mais où ?... Je le saurais sous peu...